Enfin. Après l’épargne salariale, le Livret A et le LDDS (Livret de développement durable et solidaire), l’assurance vie s’engage à son tour dans le solidaire. Comme prévu par la loi Pacte de 2019, les contrats conclus à compter du 1er janvier 2022 devront intégrer au moins une unité de compte (UC) solidaire. Julien, notre lecteur, a entendu parler de cette nouvelle obligation et souhaite en savoir plus sur les performances à attendre de ces fonds. Il interroge ainsi les experts du “Grand rendez-vous de l’épargne” (Capital / Radio Patrimoine) pour connaître les avantages à espérer, notamment sur le niveau de frais appliqués à ces supports. C’est Charlotte Thameur, directrice conseil chez Yomoni, qui se charge de répondre à Julien. La spécialiste rappelle tout d’abord que cette obligation a été mise en place progressivement. Depuis le 1er janvier 2020, “il est obligatoire d’inclure des fonds ISR (pour investissement socialement responsable, NDLR) dans les contrats d’assurance vie”. A partir du 1er janvier 2022, l’obligation portera sur la présence de “fonds solidaires mis à disposition des investisseurs chez chaque assureur qui propose de l’assurance vie”. La loi va même encore plus loin puisqu’elle va contraindre ces assureurs à proposer au moins une unité de compte labellisée Greenfin (finance verte), une unité de compte labellisée ISR et une UC solidaire dans leur contrat.
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Mais qu’est-ce qu’un fonds solidaire, au juste ? “Il s’agit de fonds qui investissent dans des activités solidaires, comme la cohésion sociale, le développement durable ou la lutte contre l’exclusion”, résume Charlotte Thameur. Mais attention, précise notre experte, ces fonds ne sont investis qu’à hauteur de 5 à 10% dans des entreprises solidaires d’utilité sociale (Esus) ou des sociétés de capital-risque finançant des entreprises à vocation sociale ou environnementale. “Le reste est investi comme un fonds classique, même si n’est pas solidaire qui veut. Il y a des critères à respecter”, précise-t-elle.
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Voici pour la photographie globale des fonds solidaires. Mais quelles performances notre lecteur peut-il espérer ? “Ce sont des fonds qui marchent assez bien”, apprécie Charlotte Thameur. Et ce, pour la bonne et simple raison que seuls 5 à 10% sont investis de manière solidaire. La rentabilité du support ne s’en trouve donc pas affectée. Autre explication : la faiblesse des frais facturés sur ces UC. “On aurait pu penser qu’avoir à gérer des investissements solidaires pour le gérant aurait amené à des frais de gestion plus importants. Mais la majorité de ces fonds ont des obligations de transparence, notamment sur leurs frais de gestion”, analyse la spécialiste, qui met en avant l’importance pour les sociétés de gestion de soigner leur image sur ce type de produits. Résultat : “On est sur des frais de gestion un peu moins chers que sur les fonds traditionnels”, tranche-t-elle, en avançant des frais courants inférieurs de 30% en moyenne à leurs concurrents.
Un bémol, toutefois, selon Charlotte Thameur : “La loi Pacte (à son article 72, NDLR) n’oblige pas les assureurs à avoir des fonds solidaires labellisés.” En d’autres termes, vous ne savez pas forcément dans quoi vous investissez. Notre experte recommande de vérifier que l’UC choisie dispose du label de référence, Finansol. “Ne vous arrêtez pas à une appellation, au seul nom du fonds, mais regardez un peu plus loin, le label, les frais et la classe d’actifs”, conclut-elle.
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