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Source : TF1 Info
Entre les soutiens venus du RN, les condamnations de la gauche qui y voit un appel à la sédition et la colère de Florence Parly, la tribune des militaires appelant le gouvernement à retrouver son "honneur" et à sauver la France du "délitement" n'a laissé personne indifférent. La ministre des Armées, qui a qualifié ce texte "d'irresponsable", envisage des sanctions contre les gradés qui l'ont cosigné, y compris pour ceux qui sont à la retraite. Pour rappel, ce texte a été publié le 14 avril sur un blog spécialisé, Place Armes, avant d'être repris le 20 avril sur le site de Valeurs Actuelles
Mais qui figure parmi les principaux signataires de cet appel, qui a mobilisé au total une vingtaine de généraux, une centaine de hauts gradés et près d'un millier de militaires ? Un petit tour d'horizon des noms apposés en haut de la liste semble témoigner de profils assez divers, dont quelques figures engagées sur un terrain plus politique, proche de l'extrême droite.
Parmi la vingtaine de noms apposés sous la tribune, figurent des généraux, souvent issus de l'école militaire de Saint-Cyr, ou d'une autre formation d'élite, maintes fois décorés, et pour la plupart retraités depuis de longues années. L'initiateur de l'appel, Jean-Pierre Fabre-Bernadac, est "un ancien officier de gendarmerie passé par l'infanterie, fils d'une mère pied-noir et d'un père militaire pupille de la nation", selon une bio des Éditions de Paris, qui ont publié un ouvrage de l'auteur. Il a notamment dirigé un groupe d'escadrons de gendarmerie mobile, avant de passer dans le privé, en tant que responsable de la sécurité d'un grand groupe de luxe français. Âgé de 70 ans, il a expliqué à L'Opinion n'avoir jamais eu d'engagement politique. 
Christian Piquemal, 80 ans, est l'une des principales signatures de l'appel. Cet ancien commandant de la Légion étrangère (1994-1999), ex-général de corps d'armée issu de Saint-Cyr, a intégré au cours de sa carrière plusieurs cabinets de Premiers ministres, dont celui de Michel Rocard dans les années 1980. Mis en cause pour avoir organisé en février 2016 une manifestation interdite contre les migrants et "l'islamisation de l'Europe" à Calais, aux côtés de l'organisation d'extrême droite Pegida, il avait été relaxé par la justice, mais radié des cadres de l'armée en octobre 2016 pour avoir enfreint son devoir de réserve. 
Autre figure notable, dotée d'un profil très "politique", sans pour autant avoir adhéré officiellement à un parti : le général Antoine Martinez, 73 ans, un ancien de l'Armée de l'air passé, au cours de sa carrière, par des fonctions diplomatiques. Fin 2020, il a annoncé son souhait de se présenter à l'élection présidentielle de 2022, "hors des partis politiques", afin de "provoquer le sursaut national indispensable au rétablissement d'un État fort". Antoine Martinez, auteur de Quand la Grande Muette prendra la parole, se présente en "lanceur d'alerte", et milite au sein des Volontaires pour la France, un groupe engagé pour "la défense de notre identité", "la lutte contre l'islamisation de notre société" et "contre l'africanisation de l'Europe". Il défend le concept de "submersion migratoire", utilisé notamment par le Rassemblement national. 
Parmi les signataires figurent d'anciens gradés qui ont déjà, par le passé, rompu intentionnellement avec le devoir de réserve. À l'instar de Christian Piquemal et d'Antoine Martinez, on retrouve dans la liste André Coustou, Daniel Grosmaire et Roland Dubois, des militaires qui avaient cosigné un appel à Emmanuel Macron contre la signature du "pacte de Marrakech", un accord international non contraignant adopté en décembre 2018 qui avait fortement mobilisé les partis anti-immigration en Europe. Les militaires concernés voyaient alors dans ce document, à l'instar des partis d'extrême droite, une perte d'indépendance des États dans la définition de leur politique migratoire.
Autre habitué des tribunes publiées via divers blogs, Dominique Delawarde, ancien saint-cyrien et officier de l'Armée de Terre de 1959 à 2005, affecté au renseignement à la fin de sa carrière, se revendique lui aussi comme un "donneur d'alerte". Il a publié récemment ce texte, où il remet en cause à travers une longue contribution les données officielles sur l'épidémie de Covid-19 et l'efficacité des vaccins mis sur le marché. Il est aussi à l'origine de cet autre article, intitulé "Un général ne devrait pas dire ça", où il expliquait la supposée ligne pro-israélienne du groupe Le Monde par les origines de ses propriétaires.
Membre, comme Antoine Martinez, des Volontaires pour la France, le général Roland Dubois est également l'auteur d'un texte contre "l'islamisation", mettant en cause la capacité d'intégration des musulmans en France. Il s'est également prononcé pour le rétablissement de la peine de mort, "un mal nécessaire pour punir, et aussi, ce qu'on occulte trop souvent, mettre hors d'état de nuire à nouveau, les monstres que sont devenus certains hommes"
Parmi les principaux signataires, peu sont affiliés ou proches d'un mouvement politique. On y trouve celui qui se proclame le "général des banlieues" (pour avoir lancé un programme d'insertion dans les années 2000), Emmanuel de Richoufftz, qui assumait mardi, sur LCI, sa participation à l'appel des gradés. 
Emmanuel de Richoufftz, saint-cyrien lui aussi, a mené carrière dans l'infanterie, œuvré comme aide de camp de l'ex-Premier ministre Pierre Mauroy, participé à neuf opérations extérieures – dont l'Irak et la Bosnie – avant de quitter le service actif pour se reconvertir au sein du groupe GDF-Suez, selon Le Point. Non encarté au Rassemblement national, il a toutefois tenté de monter une liste sous son étiquette dans sa ville du Grau-du-Roi (Occitanie) lors des municipales de 2020, avant de rallier finalement la liste Debout la France. 
Un autre signataire, François Gaubert, saint-cyrien et ancien de la Marine nationale, est quant à lui conseiller régional RN en Occitanie. Il s'est illustré, notamment, aux côtés de la Manif pour tous. 
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