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Il faudra plusieurs jours aux représentants du personnel pour éplucher les 2.500 pages de documents envoyés via une dizaine de mails cryptés le 12 octobre par la direction de la Société Générale pour présenter les conséquences de la fusion de son réseau de banque de détail avec celui de Crédit du Nord.
Dans les grandes lignes, Sébastien Proto, directeur général adjoint du groupe, en charge de la banque de détail, a indiqué que le réseau du nouvel ensemble sera organisé autour de 11 régions, avec des responsabilités renforcées par rapport à l’organisation actuelle du groupe. “Ce sera un modèle dans lequel nous faisons descendre du siège parisien vers les régions, vers les centres d’affaires et vers les agences les capacités de décision”, promet-il.
La fusion entrainera une réduction de près de 30 % du nombre d’agences, passant de 2.100 actuellement (tous réseaux confondus) à 1.450 à l’horizon 2025, en supprimant les agences. Cette réorganisation se traduira également par une baisse importante des effectifs, avec 3.700 suppressions de postes, soit environ 15 % des effectifs. La direction promet “zéro départ contraint” en misant sur les départs naturels estimés à 1.500 par an d’ici à 2025.
Il est encore difficile de connaître l’impact détaillé de la fusion pour les salariés de la Banque Courtois. Dans la nouvelle organisation, la doyenne des banques françaises qui dispose d’un réseau de 67 agences en France et emploie près de 600 collaborateurs, verra son réseau commercial réparti en deux régions : Occitanie et Nouvelle-Aquitaine. En Occitanie, il est prévu que la marque Banque Courtois soit maintenue sur le fronton des agences aux côtés du nom Société Générale. En Nouvelle-Aquitaine, la marque Banque Courtois est appelée à disparaître au profit d’une nouvelle marque sur un territoire où est implantée une autre filiale Crédit du Nord, la banque Tarneaud.
Sur le volet social, l’inquiétude est vive tant la superposition des deux réseaux est importante dans certaines villes comme le montre cette carte réalisée par La Tribune sur les agences présentes à Toulouse.
Au printemps dernier, le SNB (syndicat national des banques) avait estimé que “deux tiers des agences à Toulouse pourraient fermer”. “Les postes de conseillers clientèle particulier sont un point sensible car il existe beaucoup de doublons. La direction serait tentée de penser qu’un conseiller qui gère 400 clients peut être tout à fait capable d’en suivre 900. Il risque d’y avoir une surcharge de travail importante”, alerte Frédéric Guyonnet, le président du SNB CFE-CGC.
L’autre grand point d’interrogation demeure autour des fonctions support, au coeur de la réorganisation du réseau. À la Banque Courtois, dont le siège est basé à Toulouse, une centaine de salariés travaillent sur ce type de poste. Au niveau des back offices, la cible affichée par la direction est de 147 postes à Toulouse, effectifs Banque Courtois et Société Générale tous compris.
“Nous avons appris que les fonctions support qui existent aujourd’hui à la Banque Courtois à Toulouse vont pour l’essentiel disparaître. Demain, il ne resterait plus que sur Toulouse qu’un service qui traiterait des successions, mais qui existe déjà à la Société générale, et un tout petit service qui s’occuperait de prêts (immobiliers) aux particuliers. Toute l’activité concernant les flux, le commerce extérieur, les prêts aux professionnels, serait déplacée ailleurs comme par exemple à Montpellier.
Il faut savoir qu’il y a quelques années la Banque Courtois avait regroupé dans la Ville rose les fonctions support, alors réparties entre Bordeaux et Toulouse. Certains salariés sont partis de Bordeaux pour venir travailler à Toulouse et maintenant, ils vont devoir encore déménager ? Nous craignons des reclassements internes contraints”, pointe Michèle Bleuse, déléguée syndicale centrale de la CFDT Courtois.
La syndicaliste regrette également de n’avoir “aucun document synthétique pour connaître précisément le détail et la répartition géographique des suppressions d’emplois dans la Banque Courtois ainsi que les évolutions de métier envisagées”.
En attendant l’entrée en vigueur de la fusion qui sera effective au 1er janvier 2023, des négociations avec les représentants du personnel vont se poursuivre. Un accord pour harmoniser les rémunérations entre les salariés de la Société Générale et du Crédit du Nord a été signé en septembre par le SNB et la CFTC. Le texte prévoit un maintien de la rémunération fixe des salariés Crédit du Nord sur les premières années de la fusion.
De son côté, la CFDT de la Banque Courtois a refusé de signer cet accord. “La première promesse faite par la Société Générale aux salariés était le maintien de la rémunération globale. Ce n’est pas le cas. Les salariés de la Banque Courtois ont historiquement une rémunération fixe un peu inférieure aux autres banques mais bénéficient en compensation de primes de participation et d’intéressement. Ces dernières vont être partiellement et provisoirement maintenues jusqu’en 2026″, dénonce Michèle Bleuse. Les syndicats doivent engager au premier semestre 2022 les négociations autour de l’emploi et des compétences dans le cadre de cette fusion.
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