Rubriques et services du Figaro
Le Figaro
Rubriques et services du Figaro
Nos journaux et magazines
Les sites du Groupe Figaro
«Bienvenir», «apparoir»… Connaissez-vous ces jolis termes désuets? La rédaction en a sélectionné un florilège, à réemployer absolument!
Ils appartiennent à un autre âge, une autre époque. Ces mots de la langue française sont aujourd’hui disparus de l’usage. Ils nous évoquent un temps, une façon de vivre et de parler qui ont eu leur période faste, avant de tirer leur révérence. Et si nous décidions de remplacer quelques-unes de nos expressions quotidiennes par ces jolis mots désuets?
» LIRE AUSSI – Dix expressions qui montrent l’amour des Français pour la cuisine
La formule «c’est clair que» est employée pour confirmer un propos, abonder dans le sens de son interlocuteur. Au XIIe siècle, on disait: «il appert que», formé d’après le joli verbe défectif «apparoir». Emprunté au latin apparere, il signifie: «apparaître, être évident, manifeste», selon le Trésor de la langue française. On le lit chez Verlaine, dans ses Œuvres posthumes : «Au-dessus d’une ville aux toits comme apaisés, Aux fenêtres d’où la vie appert, calme et sûre». N’est-il pas délicieusement suranné, ce joli verbe oublié?
Le langage des jeunes s’agrémente parfois d’expressions pour le moins… fleuries. Ainsi de «j’men balek», élégant synonyme de «je m’en fiche», «je m’en fous». Et si nous nous en délestions pour la vieillotte, mais non moins charmante: «peu m’en chaut» (ou «peu me chaut»)? Le verbe «chaloir», disparu de l’usage, signifie «importer», dans le sens «être important». Il nous vient du latin calere, c’est-à-dire «être chaud, s’inquiéter», rapporte le Larousse.
S’il paraît étrange à l’oreille, ce verbe existe bien en français «Accueillir favorablement quelqu’un du fait qu’il vient au bon moment», ainsi que le précise le CNRTL, «bienvenir» est suivi dans le dictionnaire de la mention: «littéraire, rare». C’est ce qui fait son charme. Il n’est plus guère utilisé aujourd’hui, car largement remplacé par son jumeau «bienvenue». Sachez que l’on peut donc «bienvenir quelqu’un», ou le «bien-venir», comme le Littré a joliment pu l’écrire. Léon Bloy l’emploie dans La Femme pauvre : «Bohémond finit par craindre de s’être trompé sur le personnage et consentit à le bienvenir.»
Reprenons un exemple emprunté au langage des adolescents. Ces derniers usent à l’envi de l’expression «j’suis mort», «j’suis dead» (ou «tu m’as dead»), ou encore «j’suis en PLS», pour signifier qu’ils sont fatigués. Abandonnons ces formules déjà mille fois entendues et remplaçons-la par: «je gis», du verbe «gésir». Il signifie «être étendu, couché, sans pouvoir se mouvoir (par suite d’un malaise, d’une blessure, d’une maladie, ou de la mort)», lit-on dans le TLFi. C’est bien l’idée suggérée par les Gen’Z et X quand ils disent être «morts»
«Mate», «téma», ou plus sobrement «regarde!»… Les interjections pour attirer l’attention d’une personne ne manquent pas en français. Le verbe «mirer» en est un synonyme, tombé peu ou prou en désuétude. Il signifie littéralement: «regarder attentivement, contempler, admirer», du latin mirari, «s’étonner, être surpris» d’où: «regarder avec étonnement, admirer». Il peut aussi s’employer pour dire «viser (avec une arme à feu)», renseigne le thésaurus, ou bien «examiner quelque chose (à contre-jour, pour en apprécier la qualité)». On l’employait jadis pour dire: «regarder son visage, se regarder avec complaisance dans un miroir ou dans une surface réfléchissante». Au figuré, il désigne le fait de «se complaire dans quelque chose». Une myriade de sens qui enjoint à réemployer ce verbe coquet.
À VOIR AUSSI – Dictée du Figaro: Bernard Werber s’impose en maître de l’orthographe
Nalbru
le
Mirer :
Se mirer dans l’eau.
Mirer un œuf.
John Flyfucker
le
Bonjour Maguelonne,
Dans ce genre d’article, il convient de se relire :
– “«gésir». Il signifie «être entendu, …” Il faut gésir en faisant du bruit pour être “entendu” !
– Les interjections … ne manquent en français …”. Ne manquens PAS, peut être ?
céline katoblepass
le
“je gis” ou “je dis” ? ” Il signifie “être entendu, couché…” . Ne serait-ce pas “être étendu, couché..” ? Un peu de relecture, peut-être…
«S’encouetter», «une météo de fenêtre»… Voici quelques mots venus de pays du Nord qui cernent parfaitement notre furieux désir de rester au chaud.
Vocabulaire, grammaire, expressions… Nous faisons tous des fautes. Mais celles-ci sont d’urgence à rayer de nos discussions. Florilège.
À l’oreille, les deux phrases sont similaires. Mais que doit-on mettre à l’écrit? Le Figaro fait le point.
À tout moment, vous pouvez modifier vos choix via le bouton “paramétrer les cookies” en bas de page.
Cinq mots disparus de l’usage qui vous donneront l’air érudit en société
Partager via :
17 commentaires
17
Le Figaro
Les articles en illimité à partir de 0,99€ sans engagement

source