Près de 6 milliards d’euros pour BNP Paribas, 2,6 milliards chez BPCE, le groupe qui chapeaute les Caisses d’épargne et les Banques populaires, 2,2 milliards au Crédit mutuel… Malgré la crise et les montagnes de provisions enregistrées sur la dette grecque, l’année 2011 a été extrêmement rentable pour les banques françaises. Des résultats qu’elles doivent moins à leurs traders (les activités spéculatives ont été mises en sourdine depuis un an) qu’aux opérations bancaires classiques réalisées auprès des particuliers et des entreprises. A preuve, cette branche a assuré l’an passé près de 60% des profits de la Société générale…
L’année 2012 devrait continuer sur cette voie royale. Avec toutefois une différence : le ralentissement économique ayant réduit le marché du crédit, les banques vont devoir mettre le paquet sur leurs autres offres de services. «Il est à craindre qu’elles augmentent les frais de gestion des comptes courants et réduisent les rendements des produits d’épargne», s’agace Serge Maître, de l’Association française des usagers des banques.
Nous l’avons constaté lors de notre enquête, beaucoup se sont déjà attelées à la tâche. En moyenne, leurs tarifs ont certes peu bougé depuis un an (+ 1,2%) mais, dans le détail, les envolées sont parfois vertigineuses : + 155% au Crédit agricole Sud Rhône-Alpes pour les retraits aux distributeurs concurrents, + 104% à la Banque populaire Rives de Paris pour une opposition sur chèque… Quant aux rendements des placements grand public, tels que l’assurance vie, ils ont souvent fondu de 0,3 point.
Et votre banque à vous, défend-elle vos intérêts ou pas ? Vous le découvrirez dans les pages suivantes : nous avons passé au crible les offres de 110 établissements et élaboré un palmarès inédit, pour sept clients types, qui tient compte à chaque fois de ce que le banquier vous coûte en frais annuels, mais aussi de ce qu’il vous rapporte grâce à ses placements. Le résultat en dit long sur les politiques commerciales en vigueur : dans 50% des banques, les frais de gestion du compte sont si élevés que les catégories de clients faisant fructifier moins de 10 000 euros d’épargne se retrouvent dans le rouge en fin d’année ! Pour les profils plus aisés, c’est la qualité des placements qui fera la différence. Et celle-ci peut être immense : en passant de la pire à la meilleure banque, un commerçant empochera 45% de gains supplémentaires, un cadre supérieur 50%, et un chef d’entreprise jusqu’à 163% .
Celles qui en donnent le plus ? Incontestablement les banques Internet. Les Fortuneo, Boursorama, ING Direct et autres ont parfaitement rodé leur modèle : tarification modique grâce à une relation avec le client effectuée en ligne, doublée d’une gamme de placements performants, piochés chez les meilleurs gestionnaires.
Cela n’empêche pas certaines banques à guichets de sortir du lot, comme La Banque postale (7e sur 110 pour le profil employé, 4e pour le retraité) ou BNP Paribas (13e pour le cadre supérieur, 4e pour le chef d’entreprise). Bonne note aussi pour le Crédit coopératif et la Macif, assureur qui propose désormais des services bancaires complets. A l’inverse, les grands réseaux mutualistes, tels que le Crédit agricole, les Caisses d’épargne ou le Crédit mutuel font rarement des étincelles.
Tordons enfin le cou à une idée reçue, au cas où la lecture de notre dossier vous donnerait envie de changer de banque : l’opération peut certes prendre quelques semaines, mais n’a plus rien d’une galère. Depuis la fin 2009, la banque d’accueil a l’obligation de s’occuper de l’ensemble du transfert, y compris celui de vos virements et prélèvements automatiques. En négociant un peu, vous parviendrez même à lui faire prendre en charge les 200 à 300 euros de frais de migration de vos produits d’épargne.
Julien Bouyssou, avec Pauline Janicot et Joël Bronner
Le mode d’emploi de nos simulations
Pour les sept types de clients analysés (de l’étudiant au chef d’entreprise), nous avons d’abord établi, en collaboration avec le site Choisirmabanque.com, un profil de consommation des services au quotidien (carte bancaire utilisée, virements, incidents de paiement…). Nous avons ensuite défini un profil d’épargne (sommes placées sur les livrets, l’assurance vie, les Sicav…). Le classement obtenu résulte de la différence sur un an entre les gains et les coûts.

Comparez votre salaire avec celui des français.
Le salaire mensuel net est invalide
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