Malgré le gel des tarifs ou des efforts sur certains frais, les banques se sont parfois rattrapées ailleurs.
Aux guichets des banques, le diable se cache souvent dans les détails. Si les réseaux semblent avoir fait des efforts sur certains tarifs, comme les très médiatisés frais de tenue de compte, un rapide coup d’œil à leurs plaquettes montre qu’il n’en est rien sur d’autres, moins connus ou moins surveillés par les clients.
Ainsi, la moindre sollicitation d’un conseiller ou la délivrance de documents est payante. Idem si votre compte n’enregistre aucune activité pendant un certain laps de temps, pour ne citer que quelques exemples.
Plusieurs de ces frais sont difficilement acceptables : comment justifier de payer encore 24 euros par an au Crédit du Nord pour la gestion de son compte à distance – et même 51,12 euros chez Banque de Savoie ! – , alors que ce service est aujourd’hui gratuit pour 97 % des clients (données de Panorabanques)  ? Certes, les sommes en jeu sont parfois relativement faibles, mais mises bout à bout elles finissent par peser lourd. Mieux vaut être attentif et prendre les devants pour éviter de payer à tout bout de champ. D’autant que nombre de ces dépenses sont évitables.
A LIRE >>> Frais bancaires 2019 : la baisse, oui mais…
Premier poste à considérer : les frais aux héritiers ou frais de succession. Ils sont prélevés en vue de préparer le règlement de la succession par le notaire. Ce dernier, afin d’établir les montants en compte à la date du décès, va se tourner vers la banque du défunt. Celle-ci recensera tout le patrimoine détenu chez elle (livrets, assurances vie, PEA, compte courant…) et clôturera ensuite les comptes.
Ce service a un coût non négligeable. En 2018, les héritiers déboursaient 215 euros en moyenne pour récupérer les avoirs du défunt, selon le comparateur Meilleurebanque.com. Une ponction en hausse de 3,8 % en moyenne sur un an. Mais certains établissements ont carrément explosé les plafonds : + 106 %, par exemple, à la Caisse d’Epargne Languedoc, + 76 % à la Caisse d’Epargne Bourgogne-Franche-Comté, + 55 % chez Hello Bank !
Le plus souvent, les banques facturent des frais fixes assortis d’un pourcentage appliqué aux actifs, le tout dépendant des sommes en jeu. Chez BNP Paribas, par exemple, l’ouverture d’un dossier de succession est gratuite jusqu’à 200 euros d’encours. Elle passe à 90 euros pour une somme comprise entre 200 et 3 000 euros. Au-delà, il faut ajouter 1 % de frais à ce montant fixe, dans la limite de 750 euros.
A titre indicatif, pour une succession à hauteur de 50 000 euros, les clients paieront 710 euros chez LCL, 590 euros chez BNP Paribas ou encore 402 euros à la Société Générale. Du côté des banques en ligne, la facturation est généralement forfaitaire, d’un montant de 300 euros. Ce qui est bon marché pour les gros comptes, mais pas pour les petits !
Deuxième catégorie importante à surveiller : les frais d’incident bancaire. Le constat est plutôt positif car les enseignes ont fait preuve de bonne volonté sur ce terrain. Depuis le 1er février 2019, les clients les plus fragiles bénéficient d’une offre spécifique, avec des tarifs plus contenus. Bémol : il n’en va pas de même en ce qui concerne les frais de saisie sur compte.
Vous devez de l’argent au Trésor public (saisie administrative à tiers détenteur) ou à un autre créancier (saisie-attribution) ? Ceux-ci peuvent obtenir une ponction directe sur vos avoirs et la banque se servira au passage. Dans le premier cas, les frais qu’elle prélève sont encadrés par la loi depuis le 1er janvier dernier (10 % des sommes dues, dans la limite de 100 euros), mais aucun plafond n’est fixé dans le second. Le coût des saisies-attribution a même augmenté entre 2017 et 2018, de 3,8 %, selon l’association de consommateurs CLCV. La Société Générale réclame 133,20 euros à ses clients, BNP Paribas, 130 euros, et La Banque Postale ou Orange Bank, 100 euros. Les marges de manœuvre pour réduire la note sont restreintes.
A LIRE >>> Crédit, carte bancaire… : le comparatif des offres pour les étudiants des grandes banques
Vous pouvez essayer de contester ces frais en même temps que la procédure de saisie si vous n’êtes pas d’accord sur le montant ou la réalité de la dette, auprès du tribunal administratif pour certains impôts ou du tribunal de grande instance mentionné dans l’acte. La saisie sera suspendue le temps que le juge d’exécution rende son ordonnance. Sachez aussi qu’une somme minimale doit rester créditée sur votre compte, appelée solde bancaire insaisissable. Elle se monte à 559,74 euros depuis le 1er avril 2019.
Soyez vigilant, par ailleurs, chaque fois que vous sollicitez l’intervention de votre conseiller ou l’expédition de documents, chaque acte étant facturé. Il est pourtant facile d’éviter ces frais. Réalisez au maximum vos opérations de gestion de compte (virements…) à distance.
C’est gratuit dans la plupart des banques, tandis que vous serez systématiquement ponctionné si vous effectuez ce type d’opération en agence. Logique, la politique des réseaux est d’encourager la fréquentation de leur site Internet ou de leurs applis. Un virement initié par votre conseiller vous coûtera 3,90 euros chez BNP Paribas et 5 euros à la Société Générale. Autant dire que l’addition peut vite grimper si vous les multipliez.
Même principe chez les banques en ligne et les néobanques. Chez Orange Bank et Boursorama Banque notamment, toute opération qui aurait pu être réalisée directement par le client depuis son espace personnel revient à 5 euros. Pour les envois d’attestations ou de relevés de compte, vous avez tout intérêt également à refréner vos demandes. Ils sont gratuits lorsqu’ils sont délivrés mensuellement, mais deviennent payants si vous exigez une autre périodicité. Généralement, les relevés sont comptabilisés à l’unité, ce qui peut coûter cher sur un an.
Même constat pour la fabrication de votre carte bancaire. Si la réédition liée à la fin de validité est offerte dans toutes les enseignes, elle sera facturée en cas de perte ou de vol au titre d’un renouvellement anticipé : 10 euros chez Boursorama ou 13,50 euros à La Banque Postale. Réalisée en urgence, l’opération se révèle particulièrement plombante : 52 euros chez LCL. L’oubli de votre code confidentiel peut aussi vous réserver une mauvaise surprise. En changer vous coûtera 5,40 euros au Crédit Mutuel (49 euros en urgence), 9 euros chez BNP Paribas ou encore 10 euros à la Société Générale.
Un conseil : faites preuve d’organisation et anticipez vos actions. Vous déménagez et avez omis de prévenir votre banquier ? Pour une recherche de votre nouvelle adresse, la banque vous demandera de mettre la main au portefeuille, alors qu’un simple coup de fil vous l’aurait évité. Vous détenez des avoirs sur un compte inactif depuis douze mois ? Clôturez-le, sans quoi vous serez ponctionné de 30 euros par an de frais de tenue de compte dans la plupart des banques traditionnelles.
Las, vous vous réfugiez dans une banque en ligne ?  Prenez tout de même le temps d’y réfléchir, ces dernières n’étant pas exemptes de frais. Chez Boursorama Banque et Orange Bank, ne pas réaliser au moins une opération de paiement (ou retrait) mensuelle vous coûtera 5 euros. Quant au transfert en lui-même, il vous sera facturé chèrement si vos avoirs sont détenus sur un PEL, un CEL ou un PEP : 50 euros chez Boursorama, par exemple. Les banques traditionnelles sont plus gourmandes : 90 euros au Crédit Mutuel, 65 euros chez BNP Paribas. De quoi en dissuader certains d’aller voir si l’herbe est plus verte ailleurs…

source

Catégorisé:

Étiqueté dans :

,