Pas de changement de la grille 2022 des rachats de trimestres de cotisations de retraite. Voici comment ça marche. 
Par Olivier Cheilan
Pour augmenter la pension de sa retraite de base lorsqu’on ne dispose pas d’une durée d'assurance suffisante (départ anticipé notamment), il reste possible de racheter des trimestres de cotisations. Seules certaines situations le permettent : il s’agit du mécanisme de versement pour la retraite (VPLR) au titre des années d’études supérieures ou bien des années civiles travaillées mais validées par moins de quatre trimestres. Les années travaillées à l'étranger dans un pays non conventionné permettent aussi de bénéficier de cette option de rachat.
Les rachats sont limités à 12 trimestres maximum. Le montant de rachat de chaque trimestre est fixé en fonction de la rémunération de l’assuré et de son âge. Deux options sont disponibles : le rachat de trimestres peut se faire "au titre du taux" ou "au titre du taux et de la durée d'assurance".
Avec l’option "au titre du taux" seul, la moins coûteuse, les trimestres rachetés permettent uniquement de diminuer le taux de décote qui s’applique au revenu annuel moyen pour calculer la pension de retraite.
Avec l’option "au titre du taux et de la durée d’assurance", les trimestres rachetés permettent d’améliorer à la fois le taux de décote et le rapport durée d’assurance / durée d’assurance requise. Ce rapport vient en effet minorer la pension dès lors qu’on ne dispose pas du nombre total de trimestres requis pour une retraite à taux plein.
Aujourd’hui, 167 trimestres sont en effet demandés pour les personnes proches de l’âge légal de la retraite (nées entre 1958 et 1960) alors que 172 sont demandés pour les assurés nés à partir de 1973.
La grille des rachats de trimestres de cotisations de retraite publiée par la Caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav), n’a pas évolué cette année. Les mêmes conditions que l’an dernier s’appliquent donc aux demandes déposées depuis le 1er janvier 2022. Ce barème s’applique aux assurés âgés de 20 ans à 67 ans. A partir de 67 ans et plus, le montant des cotisations de rachat est déterminé sur la base du montant prévu pour les assurés âgés de 62 ans et diminué de 2,5% par année révolue au-delà de cet âge (62 ans), sans limitation de durée.
Vous l’aurez compris en voyant ce barème, le rachat de trimestres est coûteux et pas forcément intéressant, d’autant que la prochaine réforme des retraites devrait bouleverser le système actuel. Comme l’indique Valérie Batigne, présidente de Sapiendo Retraite, « c’est une opération coûteuse dont il faut bien étudier la rentabilité avant de se lancer ».
Un avantage fiscal important est quand même associé aux rachats de trimestres puisqu'ils sont entièrement déductibles des revenus bruts imposables l’année du rachat. Cet avantage sera donc d'autant plus intéressant que votre taux marginal d'imposition est élevé.
Exemple en chiffres :
Dans l’exemple d’une personne de 59 ans avec des revenus annuels de 30.000 € à qui il manque 6 trimestres, en racheter 4 lui coûtera 12.880 € avec l’option au taux seul et 19.088 € au titre du taux et de la durée d'assurance. D’après nos calculs, dans le premier cas où il faut investir 12.880 €, sa pension de retraite sera améliorée de seulement 60 € par mois en passant d’environ 1.115 € par mois à 1.175 € par mois. Cela revient à dire qu’il faudra de longues années avant d’amortir cet investissement (près de 18 ans en première approche).
En prenant en compte la réduction d'impôt, le calcul est quand même plus favorable puisque la déduction des revenus du montant des trimestres rachetés annulera l'impôt (un peu plus de 2.000 €) de cette personne l'année du rachat. La durée avant d’amortir cet investissement serait ainsi plus proche de 15 ans.
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