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L’édition 2021, disponible en librairie le 3 juin, se renforce de 150 mots et sens nouveaux. Le linguiste Bernard Cerquiglini se réjouit auprès du Figaro de la bonne santé de la langue française.
«Antivax», «hipstérisation», «influenceurs»… La nouvelle édition du Petit Larousse accueille 150 mots et sens nouveaux. Chacun de ces termes a marqué l’actualité de l’année 2020. Mais pas de «déconfinement», «reconfinement» et «déconfiner» dans ces pages. «Ces mots ont seulement deux mois d’existence», observe Bernard Cerquiglini. «Le déconfinement n’est dans aucun dictionnaire et a été créé en réponse à la pandémie.»
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Ainsi que l’explique le linguiste et conseiller scientifique du Petit Larousse au Figaro, «tout le monde emploie ce terme, on peut considérer qu’il est déjà dans la langue. Ainsi, il a vocation à entrer dans la prochaine édition». Soyons donc patients. «Pendant un an, nous allons voir ce mot vivre et évoluer. Ce n’est pas un anglicisme et il faut s’en réjouir !» En effet, remarque Bernard Cerquiglini, nos voisins italiens ont préféré avoir recours au mot anglais «lockdown» pour parler du «confinement».
Qu’en est-il du «coronavirus» sur toutes les lèvres depuis le début de la crise ? «Il existait déjà dans le dictionnaire mais était cantonné à la langue médicale. Ce qui est frappant, c’est que des mots spécialisés sont rentrés dans la langue courante.» Pensons ainsi aux termes «incubation», «comorbidité», «asymptomatique»… «Toutes les crises produisent un mouvement dans la langue», analyse Bernard Cerquiglini.
L’année dernière, le Petit Larousse intégrait dans ses colonnes des «mots qui manifestaient une certaine inquiétude et angoisse des Français par rapport à l’environnement et le terrorisme». C’est ainsi qu’on avait pu lire «cybercrime», «survivalisme», ou encore, «fiché S». «Mais il y avait aussi des mots qui traduisaient des pratiques citoyennes.» Évoquons les termes «locavorisme», qui désigne un «mouvement prônant de ne consommer que des fruits et des légumes locaux et de saison, afin de contribuer au développement durable», ou bien «antispécisme», une «vision du monde qui récuse, par opposition au spécisme, la notion de hiérarchie entre les espèces animales et, particulièrement, la supériorité de l’être humain sur les animaux», lisons-nous sur le Larousse en ligne.
Cette année, affirme le linguiste, «la tendance se renforce du côté positif de la langue». Certes, on trouve des mots comme «Black Bloc», «féminicide» ou encore «dégagisme». Cependant, Bernard Cerquiglini retient la «remontada» qui catalyse selon lui «l’optimisme du dictionnaire». «Ce terme a quitté le domaine des sports pour la langue courante et je pense que la société française est en remontada malgré la pandémie.»
Signe de cette bonne santé de la langue française, le Petit Larousse a intégré plus de mots de la francophonie que de mots anglais, indique le linguiste. Ainsi que le relève l’AFP, la nouvelle édition accueille le terme ivoirien «brouteur» qui signifie «arnaqueur opérant sur internet» et «nanane», l’équivalent de notre «bonbon» au Québec.
Quelques mots étrangers surprenants sont à noter : c’est le cas de «hygge» qu’on trouvait déjà dans l’édition 2020 du Petit Robert et qui caractérise selon ce dernier dictionnaire «un art de vivre à la danoise, valorisant ce qui procure bien-être et réconfort, les plaisirs simples du quotidien». Notons aussi l’entrée de «lagom», «une philosophie de vie fondée sur la simplicité, le naturel et la modération», note l’AFP.
Selon Bernard Cerquiglini, il importera de se pencher sur des mots qui n’ont plus le même sens depuis la pandémie. C’est le cas de «masquer». «De nouveaux termes apparaîtront peut-être comme ”redéconfinement”.» Le dictionnaire est un cardiogramme de l’actualité et du quotidien de la société française. Rendez-vous en 2021 !
jeanjean78
le
Le Grand r-placement lexical (commentaire refusé par le robot on dirait)
Daniel H. 1
le
@ dominique fromentin : vous avez raison : mes connaissances dans les domaines de l’étymologie et de la sémantique me rendent trop rigide. En fait, ce n’est pas aux lexicographes que je me permets d’en vouloir mais aux journalistes qui ont donné une telle résonance à ce mot. Ce que je crains, c’est que les gens ne sachent plus ce qu’est un homicide. Une langue ne s’enrichit pas si elle perd autant qu’elle gagne. Le fautif “a minima”, employé dans un sens aberrant désormais, a fait disparaître la bonne expression “au minimum”. Et, en l’espèce, je ne vois pas l’intérêt de parler latin quand on ne comprend pas ce que l’on dit.
Maria Gentile
le
Le linguiste Bernard Cerquiglini. C’est à pleurer de rire. Un linguiste bien payé sans doute à polluer la langue française. Comme si accepter absolument tous les néologismes parfois étrangers, souvent très désagréables à l’oreille, encore plus souvent parfaitement inutiles mais uniquement créés par ignorance de termes ou expressions corrects, par facilité ou pour des raisons idéologiques comme “féminicide” consistait à enrichir le français. Peut-être à enrichir les petits cuisiniers du petit Larousse.
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«Féminicide», «remontada»… Les nouveaux mots du Petit Larousse
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