Les ETF ou trackers sont des fonds cotés en Bourse utiles pour diversifier ses placements financiers avec des frais de gestion réduits dans un PEA ou une assurance vie.
Qu’est-ce qu’un tracker ou un ETF ? C’est un placement financier permettant d’investir facilement et à moindres frais en Bourse.
Aussi appelé ETF, un tracker est type de fonds d’investissement coté en Bourse utilisé dans la finance pour répliquer l’évolution d’un indice boursier ou d’un panier d’actions avec un très faible écart de performance, appelé « tracking error ». Les ETF sont aussi appelés fonds indiciels cotés ou exchange traded funds.
Un ETF est un fonds ouvert (il est possible d’investir en permanence), la plupart du temps géré suivant un procédé de gestion passive, sans intervention humaine qui aurait pour objectif de surperformer l’indice de référence (dans la finance, on parle de benchmark) sur lequel l’ETF est indexé.
Un ETF peut répliquer les performances de tout type d’indice :
– ETF actions : réplication d’indices sur les marchés d’actions (CAC 40, Euro Stoxx 50, S&P 500, MSCI World, etc.) ;
– ETF obligations : réplication d’indices obligataires (ou « fixed income ») ;
– ETF matières premières : réplication de la performance des métaux, de l’énergie, des produits agricoles, etc. ;
– ETF multi-actifs : réplication de la performance d’un panier d’instruments financiers diversifiés.
Pour un investisseur, un ETF est un placement financier permettant de s’exposer à une classe d’actifs et/ou à un marché géographique spécifique en passant un seul ordre de Bourse.
On peut investir sur les ETF à travers différentes enveloppes de détention :
– compte-titres ordinaire (CTO) ou compte d’instruments financiers (CIF),
– plan d’épargne en actions (pour les trackers éligibles au PEA),
– assurance vie multisupports (sous réserve de disponibilité, une minorité de contrats offrant un accès aux ETF).
L’industrie financière française compte deux des principaux émetteurs d’ETF en Europe, Lyxor et Amundi ETF.
Comme les Sicav et FCP, les ETF font partie de la famille des OPCVM. Tous sont des fonds gérés pour le compte de la collectivité des porteurs de parts et ils ont vocation à conférer à ces derniers une diversification de portefeuille sur un grand nombre de titres, avec moins de contraintes et de frais que l’achat de titres en direct. Sicav, FCP et ETF sont soumis au même superviseur (au contrôle de l’AMF, Autorité des marchés financiers) et à la même réglementation (directives européennes UCITS).
A côté de ces points communs, on peut distinguer trois différences essentielles entre ETF d’une part, Sicav et FCP d’autre part :
– Liquidité : les parts d’un ETF sont cotées en Bourse, comme une action Total. Cela signifie qu’elles sont négociables en continu sur un marché financier et que leur valeur liquidative (leur prix) est calculée en temps réel, alors que la fréquence de valorisation d’un OPCVM traditionnel de type Sicav ou FCP est dans le meilleur des cas quotidienne (fixation du prix une fois par jour). Un ETF est donc en principe plus liquide qu’un OPCVM classique. Toutefois, l’histoire montre que la liquidité de certains ETF peut être mise à mal en cas de forte tention baissière sur la valeur des actifs sous-jacents (lorsqu’un indice boursier chute très brusquement, l’ETF qui le réplique peut baisser davantage).
– Gestion passive vs gestion active : un ETF est géré sans intervention humaine, on dit que sa gestion est passive puisque son principe même consiste à répliquer la performance d’un indice ou d’un panier de valeurs prédéfini, sans que la société de gestion ne puisse intervenir pour s’en écarter au cours de la vie du fonds. Dans un OPCVM traditionnel, c’est un gérant de fonds qui s’occupe de gérer activement le portefeuille en fonction de la macro-économie, des événements et de la valorisation propre à chaque valeur entrant dans sa composition, sa perception d’une valeur (qui peut différer d’un autre gérant actif sur le même segment de marché)…
– Frais : en l’absence de gestion active, les frais de gestion des ETF sont par construction moins élevés que ceux d’une Sicav ou d’un FCP traditionnel.
On peut distinguer quatre familles de trackers, répondant chacune à des usages différents :
Les ETF sur indices sont indexés sur la performance de leur indice de référence, qui peut être un indice actions, un indice sectoriel, un indice obligataire. C’est sous cette forme que les premiers trackers sont apparus en Europe au début des années 2000.
Les ETF actions indexés sur des indices boursiers sont pondérés par la capitalisation boursière, à l’image des indices qu’ils répliquent.
Certains ETF permettent de spéculer sur la baisse d’un indice, généralement un grand indice actions comme le CAC 40, l’Euro Stoxx 50, le S&P 500 ou le Nasdaq 100. C’est ce que l’on appelle les ETF short ou ETF inverse. Leur principe : générer une performance inverse de leur indice de référence. Ainsi, lorsque le CAC 40 perd 1%, un tracker short affiche théoriquement une performance positive de 1%.
Ces ETF peuvent aussi être utilisés pour couvrir un portefeuille d’actions contre une baisse des marchés.
Des ETF ont été créés afin d’amplifier l’évolution d’un indice boursier, nommés ETF à effet de levier (ou ETF « leveraged »). Ainsi, un ETF à levier 2 multiplie par deux l’évolution de l’indice à la hausse et à la baisse. Les effets de levier sur les ETF sont la plupart du temps limités à 2.
Il existe aussi des ETF à effet de levier inversé, combinant stratégie short et effet de levier. L’utilisation de ce type de trackers est à hauts risques.
Certains ETF n’ont pas vocation à répliquer un indice mais à suivre une stratégie prédéfinie basée sur un ou plusieurs facteurs, tout en conservant toutes les autres caractéristiques des trackers (cotation en continu, frais de gestion réduits, diversification).
C’est ce que l’on appelle les stratégies « smart beta », « advanced beta » ou « strategic beta », dont le but est de générer de la performance ou minimiser les risques d’un portefeuille en s’émancipant de la simple évolution des indices boursiers pondérés par la capitalisation boursière, qui comportent des risques par construction (surpondération de titres surévalués). On peut donc considérer que la gestion des ETF smart beta est à mi-chemin entre la gestion passive des ETF standard (indexés sur les indices) et la gestion active des Sicav et FCP traditionnels.
Les stratégies de type smart beta peuvent reposer sur différentes règles d’investissement, variables d’un ETF à l’autre :
– value : surpondération d’actions décotées
– faible volatilité
– hauts dividendes
– diversification maximale
– parité des risques : chacune des composantes contribue de manière identique au risque de l’ETF
– pondération par la qualité des titres, basée sur des facteurs fondamentaux
– taille : surpondération des petites et moyennes valeurs par rapport aux grandes capitalisations
On observe trois principales techniques d’indexation sur le marché des ETF : la réplication physique, la réplication par échantillonnage et la réplication synthétique.
On parle de réplication physique lorsque le gestionnaire de l’ETF achète et vend tous les titres composant son indice de référence en tenant compte de ses pondérations. Ainsi, le tracker Lyxor UCITS ETF CAC 40 a vocation à répliquer à l’identique l’évolution de l’indice CAC 40, sa composition et le poids de chaque action dans l’indice. La réplication par échantillonnage est dérivée de la réplication physique : la société de gestion sélectionne une partie des titres suffisamment représentative d’un indice pour répliquer sa performance avec une faible marge d’erreur (ex : achat de 450 valeurs du S&P 500 au lieu des 500 valeurs composant cet indice).
A l’opposé, un ETF utilisant la réplication synthétique n’achète pas directement les titres dont il reflète la performance. Cette méthode d’indexation utilise les produits dérivés (marchés à terme) pour reproduire la performance de l’indice : le gestionnaire noue un contrat d’échange (ou contrat « swap ») de la performance de son portefeuille d’actifs contre la performance de l’indice de référence que l’ETF souhaite répliquer. Ce contrat est conclu avec une ou plusieurs contreparties (généralement des banques d’investissement) qui s’engagent à verser à l’ETF la performance de l’indice de référence.
C’est par cette méthode que l’on peut diversifier ses placements dans un PEA (normalement réservé aux actions européennes) sur les actions américaines, chinoises ou émergentes. Attention, cette technique introduit un risque supplémentaire, appelé risque de contrepartie : la contrepartie peut ne pas être en mesure de délivrer la performance promise. En Europe, ce risque de contrepartie est limité à 10% de la valeur de l’actif d’un ETF.
La fiscalité des revenus versés par les trackers (distribution de dividendes une ou deux fois par an) et des plus-values est calquée sur celle des valeurs mobilières. Le régime d’imposition n’est donc pas le même selon le mode de détention choisi par le souscripteur.
– Compte-titres ou compte d’instruments financiers : application du régime d’imposition des valeurs mobilières. Dividendes et plus-values s’ajoutent au revenu imposable ; ils sont soumis au barème de l’impôt sur le revenu.
S’il a investi dans un ETF actions, le porteur de parts peut avoir droit à un abattement fiscal :
– de 40% sur le dividende perçu
– de 50% sur la plus-value en cas de durée de détention comprise entre 2 et 8 ans
– de 65% sur la plus-value en cas de durée de détention d’au moins 8 ans
En revanche, les prélèvements sociaux (taux global de 15,5%) s’appliquent aux montants bruts perçus, donc sans abattement. Une quote-part de CSG (5,1%) est déductible des revenus l’année suivante.
– Plan d’épargne en actions (PEA) : mode de détention réservée aux ETF éligibles au PEA. La gestion du portefeuille s’effectue en franchise d’impôt (la plus-value n’est pas taxable en l’absence de retrait du plan). Si le PEA est cassé au-delà de 5 ans, les gains sont exonérés d’impôt sur le revenu mais pas de prélèvements sociaux (CSG, CRDS, etc.), soit 15,5%.
– Contrat d’assurance vie : gains soumis au régime d’imposition de l’assurance vie. La fiscalité ne s’applique qu’à l’occasion d’un rachat (partiel ou total). L’impôt effectif est variable d’un investisseur à l’autre et dépend de plusieurs paramètres : ancienneté du contrat, part de gains dans le rachat, option fiscale choisie lors du rachat (imposition au barème de l’impôt ou prélèvement forfaitaire libératoire). Dans tous les cas, les prélèvements sociaux sont dus au taux de 15,5%.
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