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La hausse des prix risque d’affecter durablement le budget des Français. Où placer ses économies pour limiter la casse ? Nos réponses.
En France, l’inflation a dépassé 6 % en 2022. Et elle risque d’augmenter encore, au moins en 2023. Elle érode inexorablement la valeur de notre épargne, la flambée des prix étant largement supérieure aux rendements de la plupart des placements. Pour la juguler, la Banque centrale européenne (BCE) a commencé à relever ses taux d’intérêt et va poursuivre en ce sens. Double conséquence, les rendements de certains placements ont certes progressé, mais le crédit est plus cher : le taux moyen d’un prêt immobilier sur vingt ans a doublé en dix mois et pourrait encore augmenter d’autant, ce qui ne manquera pas de secouer le marché. Dans ce contexte inédit, gérer intelligemment ses économies est une gageure. Nos conseils.
Lorsque l’inflation était faible, il était peu pénalisant de laisser dormir son argent sur un compte courant. Certains épargnants renonçaient donc à le placer sur un Livret A, d’ailleurs très mal rémunéré. Aujourd’hui, c’est hors de question : l’argent qui dort perd de sa valeur, alors que les livrets réglementés sont plus attrayants. Le livret A et le Livret de développement durable et solidaire (LDDS) rapportent 2 % par an, exonérés d’impôt et de prélèvements sociaux. Le 1er février, ce taux pourrait atteindre 3 %. Vous pouvez y placer tout l’argent dont vous avez besoin à court terme, jusqu’à 22.950 € sur le Livret A, 12.000 € sur le LDDS.
Notre conseil. Vous avez droit au Livret d’épargne populaire (LEP), réservé aux ménages dont le revenu fiscal de référence ne dépasse pas les plafonds (20.297 € pour une personne seule pour l’année 2021-avis d’imposition 2022) ? Profitez de ce placement, rémunéré aujourd’hui à 4,6%, peut-être à 6 %, voire plus, en février prochain. “C’est le seul livret qui couvre complètement l’inflation, pourtant une grande partie de ceux qui y ont droit n’en disposent pas”, constate Maxime Chipoy, président de MoneyVox.
Le + Aucune fiscalité, épargne toujours disponible
Le – Rémunération généralement inférieure à l’inflation
Dans les assurances-vie, les supports en euros ont longtemps été une solution pour ceux qui ne voulaient prendre aucun risque, même pour un investissement à long terme. Le capital y est garanti et l’assureur verse des intérêts tous les ans. Mais en 2021, selon la Banque de France, ils n’ont rapporté que 1,28 %. “Les assureurs vont sans doute prélever dans les réserves financières constituées dans le passé pour améliorer ce rendement et éviter que les épargnants ne désertent en masse“, prévoit Cyrille Chartier-Kastler, fondateur du site Good Value for Money. Mais même s’il remontait à plus de 2 %, il serait très loin de compenser l’inflation.
Notre conseil. Si vous n’avez pas besoin de ce capital dans les prochains mois, réorientez-le vers d’autres placements, immobiliers, en actions ou en obligations, moins risqués. Il sera mieux rémunéré et vous n’aurez pas à redouter un possible blocage de votre épargne. En effet, si la gestion d’un assureur est déstabilisée par des sorties massives des fonds en euros, il n’est pas exclu que les retraits soient temporairement suspendus.
Le + Risques limités par la garantie en capital de l’assureur
Le – Rendement faible
Les bourses n’aiment pas la hausse des taux d’intérêt, qui rend plus attrayants d’autres placements que les leurs, comme les obligations. En Europe et aux Etats-Unis, les marchés d’actions ont donc été secoués, au printemps et à l’été dernier, par la décision des banques centrales de remonter ces taux. La Bourse peut pourtant être un rempart contre une inflation modérée, à condition que les entreprises répercutent à leurs clients les hausses de salaires, de matières premières ou d’énergie, et préservent ainsi leurs bénéfices. C’est ce qui s’est passé cet automne, et la Bourse a rebondi. Mais rien n’assure que, si l’Europe s’enfonce dans la crise, elle poursuive sur cette lancée. C’est pourquoi il est conseillé d’investir en Bourse progressivement, pour au moins cinq à huit ans. Pour bénéficier d’une fiscalité douce, privilégiez l’assurance vie, voire le plan d’épargne en actions (PEA, réservé aux actions de l’Union européenne) ou le PER.
Notre conseil. Il est difficile de bien gérer soi-même un placement diversifié sur les marchés boursiers. Choisissez les solutions clé en main proposées par les établissements financiers. “Avec nos offres de bourse et d’épargne –comptes titres, PEA, assurance vie ou plan d’épargne retraite –, vous pouvez sans frais supplémentaires choisir votre profil de risque et déléguer la gestion de votre portefeuille à des experts des marchés, qui feront pour vous les allocations stratégiques”, rappelle Xavier Prin, directeur du marketing de Boursorama.
Le + Placement rentable à long terme
Le – Risque de perte en capital important
Louer un logement permet d’en financer l’acquisition, en partie à crédit et grâce aux loyers“, rappelle Yann Jéhanno, président de Laforêt France. Mais, la fiscalité pèse lourdement sur les loyers, en prélèvements sociaux et en impôt sur le revenu, et leur rentabilité est limitée, “2,5 à 5 % avant impôt, le plus souvent, selon la qualité du bien”, tempère Charles Marinakis, président de Century 21. On pourrait se dire qu’en contrepartie, les prix augmentant depuis plusieurs décennies, ils offrent aux propriétaires de confortables plus-values… sinon que “la hausse des taux des crédits désolvabilise les acheteurs. L’an prochain, les prix de l’immobilier pourraient reculer de 5 à 7 %, prédit Charles Marinakis. Chez Laforêt on prévoit jusqu’à 10 % de baisse sur certains biens. Une opportunité d’acheter à moindre coût ? “Plus vous attendez, plus les taux des crédits montent. Vous risquez de perdre d’un côté ce que vous gagnez de l’autre, sauf à régler comptant”, avertit Yann Jéhanno. En théorie, à long terme, la pierre pourrait être une arme contre l’inflation, puisqu’en principe, les loyers sont revalorisés et suivent l’évolution des prix. Mais, cette année, le gouvernement a plafonné cette revalorisation à 3,5 %. Et un nombre croissant de municipalités encadrent les loyers ou luttent contre les locations Airbnb.
Notre conseil. Soyez attentif au prix d’achat et à l’équilibre de votre opération. Rembourser le crédit peut se révéler compliqué si les salaires ne sont pas indexés sur l’inflation et si la hausse des loyers est limitée. Pour certains biens, le durcissement de la législation sur les passoires thermiques va se traduire par de coûteux travaux de mise à niveau.
Le + Complément de revenus régulier
Le – Prix d’achat élevés, fiscalité lourde
Proposées par les banques, les assureurs ou des gestionnaires indépendants, les Sociétés civiles de placement immobilier (SCPI) ont connu le succès ces dernières années. Elles administrent un patrimoine immobilier pour les souscripteurs, qui, sans se soucier de gestion, reçoivent une quote-part des loyers chaque trimestre. Quand il s’agit de bureaux, elles rapportent encore 4 % à 5 % par an (avant impôt). “Les SCPI peuvent répercuter progressivement l’inflation sur les loyers des bureaux pour revaloriser les revenus servis aux épargnants”, assure Jean-Marc Coly, le président de l’Aspim, leur association professionnelle. Mais le prix des bureaux, qui baisse quand montent les taux d’intérêt, fléchit déjà. Les SCPI les plus fragiles pourraient voir momentanément reculer la valeur de leurs parts. “Elle ne peut s’écarter de plus de 10 %, à la hausse comme à la baisse, de la valeur du patrimoine, expertisée chaque année”, rappelle Jean-Marc Coly. Faut-il attendre pour investir ? “C’est se priver du rendement de la SCPI et laisser son capital se dévaloriser, répond-il. En outre, les SCPI au patrimoine de qualité, bien diversifié, ou spécialisées dans des secteurs plus porteurs, comme la santé ou l’hôtellerie, devraient bien résister.”
Notre conseil. Pour rentabiliser les frais d’entrée, souvent de 8 à 10 %, il faut garder ses SCPI au moins huit ans. Une longue période, où l’essentiel est de bénéficier d’un rendement régulier et préservé de l’inflation.
Le + Complément de revenus sans souci
Le – Fiscalité lourde sur les loyers
Lorsqu’ils ont fait le plein de leurs livrets réglementés, comme le Livret A, des Français se tournent vers les comptes sur livret des banques, qui sont pourtant soumis à l’impôt et jusqu’à présent très mal rémunérés (0,05 % à la Société générale, par exemple). “Les livrets des filiales des constructeurs automobiles, comme le Livret Distingo de PSA Banque ou Zesto par Renault Bank, sont un peu plus généreux, à 1 % avant impôt”, nuance Maxime Chipoy. Avec la remontée des taux d’intérêt, les banques devraient progressivement relever les rémunérations de ces produits ou proposer des comptes à terme, qui offrent une rémunération élevée à condition que les sommes qui y sont déposées soient bloquées un certain temps.
Si vous payez beaucoup d’impôt, voilà une belle astuce fiscale pour investir à très long terme : les sommes placées sur le PER sont déductibles de vos revenus. L’économie est d’autant plus significative que votre taux d’imposition est élevé. Sauf cas particulier (décès du conjoint, expiration des droits aux allocations chômage…), ce capital est bloqué au moins jusqu’à la retraite. Pour le faire fructifier, vous avez le choix entre de nombreux supports. Une fois à la retraite, vous pouvez y puiser quand vous voulez, mais les retraits sont fiscalisés. En revanche, si vous laissez le capital sur le contrat, il revient, un peu comme pour l’assurance vie, aux bénéficiaires que vous avez désignés, dans de bonnes conditions fiscales. “Attention aux frais de gestion annuels, parfois largement supérieurs à 1 %, qui pèsent sur la rentabilité à long terme et donc sur le capital disponible à la sortie”, prévient Xavier Prin, chez Boursorama. Les PER les moins gourmands sont proposés par les établissements en ligne.
La réduction d’impôt Pinel réduite, l’investissement locatif dans le neuf est de moins en moins intéressant, alors qu’avec le renchérissement des coûts de la construction, les prix ont augmenté. En comparaison, le dispositif Denormandie est plus attractif. Avec lui, dans des villes petites ou moyennes, si vous achetez un logement ancien avec de gros travaux, pour le mettre en location à titre de résidence principale, vous bénéficiez d’une réduction d’impôt sur six, neuf ou douze ans. Il faut respecter des plafonds de loyers (souvent assez peu contraignant) et choisir des locataires aux ressources limitées.
Dans l’assurance vie, les fonds obligataires avaient perdu tout attrait. Grâce à la hausse des taux, ils redeviennent une alternative avantageuse aux fonds en euros, car les taux de rendement espéré peuvent atteindre jusqu’à 7 à 8 % par an. Mais la hausse des taux n’est peut-être pas terminée. Il vaut donc mieux investir avec au moins trois années devant soi. Les fonds de profil “équilibrés”, perdants ces dernières années, sont eux aussi de nouveau intéressants. Ils comptent souvent quelque 60 % d’obligations et 40 % d’actions, ce qui permet d’investir sur les marchés financiers à moindre risque. Enfin, un nombre croissant de contrats d’assurance vie ou de PER proposent, même pour quelques centaines d’euros, d’investir dans des start-ups et des entreprises plus matures, sélectionnées par des gestionnaires de grande qualité. Ces fonds dits de “private equity” sont une bonne piste de diversification, pour faire fructifier un capital à très long terme, dix ans et plus.
Merci à notre expert, Edouard Petitdidier, président d’Allure finance, conseil en gestion de patrimoine.
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