Il faut toujours s’attendre à des surprises, pas toujours bonnes évidemment, en signant un contrat d’assurance-vie. Normal, puisqu’il s’agit de s’engager pour longtemps. Raison de plus pour mettre dès le départ toutes les chances de son côté. La première précaution à prendre est de définir avec précision son profil d’épargnant : qui l’on est et ce que l’on veut.
Ce qui permet d’éviter bien des erreurs d’aiguillage ! D’autres critères de choix existent, techniques pour la plupart (type de contrat, montant des frais, options de gestion, etc.), mais toujours essentiels. Ce sont autant de cases à cocher utilement avant de se déterminer.
Il est important de bien définir le sien avant d’investir ses économies. Les Français, dit-on, ont une mentalité d’épargnant. Difficile de le nier : ils mettent, en moyenne, près de 15% de leurs revenus de côté. Mais vouloir placer son argent, en assurance-vie ou ailleurs, ne suffit pas à définir un profil d’épargnant. Son tempérament plus ou moins audacieux, ses connaissances financières et informatiques, l’importance des montants à investir, sa situation familiale, son âge, les objectifs visés –retraite, projet immobilier… –, voilà les critères à prendre en compte pour connaître précisément son profil. C’est seulement une fois celui-ci bien établi que chacun pourra apprécier le degré de risque qu’il peut prendre avec ses économies, donc s’orienter vers un fonds en euros ou vers des supports dynamiques (Bourse, immobilier…), ainsi que le type d’interlocuteur qu’il doit choisir (assureur traditionnel, conseiller patrimonial, courtier Internet…).
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Au-delà de deux ans, l’assurance-vie mérite qu’on s’y intéresse, mais pas avant. Une des questions que doit se poser un épargnant avant de placer son argent, c’est la durée de l’engagement qu’il est disposé à prendre : quelques mois, deux à trois ans, plus de huit ans ? S’il s’agit de s’offrir cet été quinze jours de vacances au soleil ou une nouvelle voiture, un livret d’épargne, même au taux d’intérêt faible (0,75% en moyenne, avant impôts), fera l’affaire, le but n’étant pas de gagner le maximum d’argent, mais plutôt de ne pas en perdre.
Au-delà de deux ans, l’assurance-vie mérite qu’on s’y intéresse. Gare toutefois aux choix des supports financiers : les actions, par exemple, peuvent varier considérablement à la hausse ou à la baisse. En cas de repli important, deux ou trois ans ne suffiront sans doute pas à rattraper les pertes enregistrées. Finalement, c’est sur le long terme que l’assurance vie est vraiment attractive. Comme le bon vin, elle se bonifie avec le temps, grâce à un traitement fiscal de faveur après huit ans.
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Le rendement servi se juge sur le long terme, au minimum sur trois à cinq ans. Un bon moyen pour apprécier la qualité d’un contrat d’assurance-vie, c’est d’observer les performances de son fonds en euros (tous les contrats en ont au moins un). En effet, de même que la solidité d’une chaîne dépend de son maillon le plus faible, la qualité d’un contrat dépend de celle de son fonds en euros, nécessairement le moins rentable puisque le capital investi est garanti par l’assureur.
Obtenir de bons résultats avec un fonds en euros malgré un environnement monétaire très défavorable, ce qui est le cas depuis plusieurs années, prouve que le gestionnaire est particulièrement performant. Mais attention : l’assurance-vie est un placement à long terme. Sa performance ne se juge pas sur une année, mais sur la durée, c’est-à-dire au minimum sur trois à cinq ans. En moyenne et hors frais de gestion, leurs fonds en euros affichent 8,1% de rendement sur trois ans, 15,4% sur cinq ans et 28,5% sur huit ans.
Le candidat auquel on propose un contrat dont le fonds en euros se situe sensiblement au-dessous de cette moyenne, comme c’est souvent le cas avec les offres des banques et des assureurs traditionnels qui peinent à rapporter plus de 2% par an sur le long terme (lire le tableau ci-dessous), a donc intérêt à réfléchir à deux fois avant de signer. Notez qu’il est impossible d’utiliser ces références pour apprécier les contrats récemment commercialisés. Le mieux est alors de se rapporter aux rendements servis par la compagnie sur ses autres contrats.
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Attention à pouvoir déposer ou retirer son argent librement. L’un des principaux atouts de l’assurance-vie est sa souplesse de fonctionnement. Et c’est précisément ce que recherchent beaucoup de souscripteurs. Certes, certains d’entre eux se contentent encore d’un contrat à “prime unique” (un seul versement au départ, généralement important, puis on ne touche plus à rien) ou d’un contrat à “versements périodiques”, lesquels, calés sur un échéancier déni une fois pour toutes, sont pourtant peu recommandés. En revanche, avec un contrat “à versements libres”, on peut l’alimenter quand on veut et comme on veut, en fonction de ses disponibilités du moment.
Seule contrepartie : à chaque fois, la mise minimale acceptée par l’assureur est d’au moins 100 euros, et elle grimpe sur certains contrats jusqu’à 500, voire 1.000 euros. Autre option possible : les contrats à “versements programmés”, c’est-à-dire alimentés à un rythme déterminé (par mois ou par trimestre le plus souvent), à partir du compte bancaire de l’assuré.
Rien à voir toutefois avec les rigidités du contrat à versements périodiques : ici l’assuré reste libre d’arrêter, de réduire ou d’augmenter ses cotisations à sa guise. Bien entendu, dès lors que les versements sont libres, les retraits le sont également, programmés ou pas, sans formalités ou presque (une lettre ou une demande par Internet suffit), l’argent parvenant généralement sur son compte sous quinze jours.
Bon à savoir : le délai d’octroi de l’avantage fiscal commence à courir dès le premier versement effectué.
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Les assureurs accordent souvent un rabais si on les menace d’aller voir ailleurs. Les assureurs ne travaillent pas pour rien, chaque opération est l’occasion pour eux de percevoir des frais. Rien de plus normal, mais à condition de ne pas exagérer. Le souscripteur a donc tout intérêt à comparer les frais figurant dans le contrat qu’on lui propose à ceux couramment pratiqués par la concurrence. Certes, l’éventail des frais sur versements constatés sur le marché est très large, allant parfois au-delà de 4,50% sur les offres des agences bancaires et des cabinets d’assureurs.
Mais ce n’est pas une raison pour payer plus de 3% sans avoir négocié fermement auparavant, ce qui est possible dans la plupart des cas à partir de 10.000 euros de versement. S’agissant des frais de gestion annuelle, la moyenne est de 0,70% pour les fonds en euros et de 0,80% pour les fonds en unités de compte, avec des pointes à 0,90%. Pas question, là encore, d’aller au-delà de cette limite.
Idem pour les frais d’arbitrage entre les différents supports d’investissement disponibles : 0,5% par opération effectuée est un maximum. Les assureurs sont un peu comme les marchands de voiture, ils finissent par consentir un rabais si le client potentiel menace d’aller voir ailleurs. Ailleurs, c’est souvent l’univers des courtiers Internet (Assurancevie.com, Linxea.com, Altaprofits.com…) et des banques 100% en ligne (BforBank, Fortuneo, Monabanq…), dont les tarifs sont particulièrement compétitifs compte tenu des faibles coûts salariaux. Exemple : le fameux “taux zéro” pour les frais sur versements. Restera à vérifier toutefois s’il ne s’agit pas d’un prix d’appel, masquant des frais de gestion exorbitants.
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Peu lucratifs, ils regroupent moins de 5% des souscriptions. Les contrats exclusivement en euros, dits “monosupports”, n’ont plus la cote. Moins de 5% des assurances vie sont aujourd’hui souscrites sous cette forme. Deux raisons à cette désaffection : d’abord les épargnants les boudent tant ils rapportent peu, ensuite les assureurs n’en proposent pratiquement plus (seules quelques compagnies comme Allianz, CNP, Carac, MIF ou Mutex restent présentes sur ce micromarché), car ils préfèrent orienter leurs clients vers des produits d’épargne plus diversifiés, donc plus rémunérateurs.
Cette quasi-disparition ne pose d’ailleurs aucun problème aux amateurs de sécurité, puisque les contrats “multisupports” qui les ont remplacés, souvent un peu plus chargés en frais mais qui permettent de profiter des opportunités des marchés boursiers et immobiliers, intègrent tous des fonds en euros sans risque, lesquels sont d’ailleurs parfois d’une qualité irréprochable.
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Au moins quinze supports requis pour bien diversifier sa mise. Mettre ses oeufs dans plusieurs paniers, c’est une autre formulation du principe de diversification que tout souscripteur d’assurance-vie devrait garder présent à l’esprit. Les fonds en euros, c’est bien, ils doivent servir d’assise à tout contrat. Mais les supports en unités de compte, uniquement accessibles dans les “multisupports”, sont indispensables pour ratisser plus large et obtenir plus tard de plus gros gains, quitte à prendre une dose de risque à court terme.
Et même si, au départ, l’assuré n’envisage pas d’investir sur ces supports dynamiques, qui sait s’il ne sera pas tenté dans quelques années ? Voilà pourquoi il vaut mieux, dans tous les cas, souscrire un multisupport. Les épargnants débutants n’ont d’ailleurs pas besoin de contrats disposant de centaines de fonds, une petite quinzaine suffisent, surtout s’ils sont de bonne qualité.
En revanche, il en faut davantage –au moins une cinquantaine– pour les investisseurs avertis qui souhaitent jouer à fond la carte de la diversité, tant au niveau de la nature des actifs (actions, obligations, immobilier…) que de leur localisation géographique (Europe, Etats-Unis, Japon, pays émergents…). Une fois de plus, ce sont les assureurs opérant sur Internet qui se distinguent : environ 200 fonds sur les contrats de Boursorama et de Fortuneo, 420 fonds sur celui de Linxea, et même 900 fonds via le courtier Placement Direct. De quoi avoir accès aux plus grands gestionnaires boursiers de la planète, comme Fidelity, Lazard Frères, BlackRock ou State Street…
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Pratiques, elles doivent toutefois être utilisées avec précaution. L’assuré souhaitant être déchargé de certaines opérations d’arbitrage sur son multisupport peut vouloir les automatiser. Il doit alors choisir un contrat – leur nombre grossit de mois en mois – qui propose des “options” de gestion. A titre d’exemple, il y a l’option qui transférera les plus-values vers le fonds en euros, à partir d’un certain niveau de performance atteint par les unités de compte investies (c’est l’option “sécurisation” des plus-values), celle qui gérera d’elle-même le transfert des intérêts dégagés par le fonds en euros vers un support financier plus offensif (c’est l’option “dynamisation”).
Il y a également le “rééquilibrage automatique”, qui permet de revenir à intervalles réguliers à la répartition des actifs telle que définie à l’origine, et cela quelles que soient les évolutions des marchés financiers. Cette option de gestion évite qu’un support prévu pour constituer, par exemple, 50% de l’épargne en compte, se retrouve quelques années plus tard à 70% ou, au contraire, à 30%. Certains de ces dispositifs doivent toutefois être maniés avec précaution, car étant relativement rigides (leur désactivation n’est pas instantanée), ils peuvent être contre-productifs en cas de brusque retournement de la Bourse.
Il ne faut pas hésiter à poser certaines questions avant de s’engager. Elément important du fonctionnement de son contrat, la qualité des services rendus par l’assureur n’est pas toujours bien mesurable au départ, et cela malgré la documentation fournie. Avant de signer, il ne faut donc pas hésiter à poser certaines questions, relatives, par exemple, à la fréquence d’envoi des relevés de compte (un seul par an ou tous les trimestres ?), aux délais d’enregistrement des versements et des retraits d’argent (2 ou 3 jours, ou 2 à 3 semaines ?), ou encore à la possibilité d’effectuer des arbitrages entre les fonds depuis son ordinateur.
Un service digne de ce nom, c’est aussi l’aide apportée au client dans des moments parfois délicats, par exemple pour modifier la clause bénéficiaire en cas de changement de situation familiale (naissance d’un enfant, décès d’un proche…). Toutes ces choses doivent être précisées, de préférence par mail, afin de pouvoir contester le traitement subi si d’aventure l’assureur s’avérait être un simple vendeur de contrats, et non pas un vrai partenaire.
Avantage aux produits des associations d’épargnants. Les assurés l’ignorent souvent, mais deux types de contrats coexistent sur le marché de l’assurance-vie, l’individuel et le collectif.
Le contrat individuel est signé entre le souscripteur et l’assureur, ce qui met l’épargnant en première ligne pour gérer son argent. L’assureur ne peut donc pas modifier les caractéristiques du contrat (augmenter les frais de gestion, par exemple) sans l’accord formel de son client.
Dans le cas du contrat collectif, ce n’est pas l’assuré qui souscrit directement le contrat auprès de la compagnie, mais un intermédiaire (courtier, banque ou association). Désigné comme étant l’adhérent, et non le souscripteur, l’assuré peut alors subir des modifications de son contrat sans les avoir demandées : il doit seulement en être informé trois mois avant leur mise en vigueur.
Quel contrat choisir ? L’individuel semble plus sécurisant car l’assuré reste maître à bord. Ce dernier court toutefois le risque que l’assureur ne prenne aucune initiative, aussi intéressante soit-elle (ajout de fonds d’investissement), puisqu’il n’en a pas le droit. Autrement dit, le contrat est “gelé”, pour le meilleur ou pour le pire. En revanche, grâce au grand nombre de leurs adhérents, les contrats collectifs peuvent bénéficier de conditions avantageuses de la part des assureurs, notamment si ces contrats sont à l’initiative d’associations de défense d’épargnants autonomes et renommées, du type Afer, Agipi, Gaipare ou Asac-Fapès.
Même s’ils gèrent les trois quarts des contrats d’assurance-vie souscrits par les épargnants français, les banques à guichet et les cabinets d’assurance ne brillent pas par la qualité de leur offre : des fonds en euros qui n’ont pas excédé 2% de rendement en 2017 (la moyenne se situant à 1,30% chez les banquiers, et à 1,75% chez les assureurs), des frais sur versements rarement inférieurs à 3,50%, et des frais de gestion annuelle qui dépassent parfois le seuil des 0,90%. Il existe bien mieux sur le marché !
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La plupart des assureurs incitent leurs clients à souscrire leur garantie plancher. Destinée à couvrir les moins-values subies en cas de décès de l’assuré, cette option permet aux bénéficiaires de toucher un capital minimum, égal le plus souvent au montant des versements (moins les frais d’entrée).
Une formule séduisante, mais pas adaptée à tous les profils. D’abord, elle n’est utile que si l’on prend des risques élevés en Bourse. Ensuite, son coût, intégré aux frais de gestion, est loin d’être indolore (entre 40 et 200 euros de plus par an, selon l’âge de l’assuré, pour 10.000 euros de perte à garantir). Enfin et surtout, elle ne joue plus dès lors qu’on atteint 65 ou 70 ans. Moralité : si l’on veut protéger ses proches, mieux vaut souscrire, en plus de son contrat, une assurance décès.
Leader de la comparaison des services bancaires sur Internet, Panorabanques.com, qui analyse également les offres d’assurances vie, nous a apporté son aide dans la sélection des meilleurs produits.
Combien de contrats mettez-vous en concurrence sur votre site ?
Plusieurs dizaines, autrement dit l’essentiel du marché, puisque nous présentons les offres des banques et des compagnies d’assurances, mais aussi celles des courtiers et des banques en ligne, en nous concentrant sur les contrats accessibles au plus grand nombre, et pas seulement aux épargnants les plus fortunés.
Quels sont les critères de comparaison que vous avez retenus ?
Toutes les caractéristiques des contrats sont comparées : les rendements servis par le fonds en euros depuis huit ans, les autres supports disponibles, notamment en Bourse et en immobilier, sans oublier les frais prélevés par l’assureur au titre des versements, des arbitrages et de la gestion annuelle.
L’épargnant intéressé par une offre vous paie-t-il une commission ?
Non, l’utilisation de notre service est totalement gratuite. Le client attiré par un produit n’y souscrit d’ailleurs pas directement sur notre site. Il est dirigé, par un simple clic, vers le distributeur du contrat. Mais s’il le veut, nous pouvons transmettre ses coordonnées afin qu’il soit contacté. Les seuls frais qu’il aura à payer sont ceux du contrat.
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La loi impose aux assureurs de reverser à leurs clients au moins 85% des profits réalisés sur les marchés (plus 90% des gains dits “techniques” réalisés sur la gestion administrative des contrats). Problème, non seulement les compagnies ont huit ans pour distribuer ces bénéfices, mais elles peuvent le faire de manière discriminatoire. En clair, il leur est possible de favoriser certains contrats. Et elles ne se gênent pas pour le faire : en général, les nouveaux contrats sont bien rémunérés, le temps d’attirer les clients, tandis que les anciens, sur lesquels plus aucun effort de marketing n’est fait, héritent d’un rendement poussif. C’est pourquoi il vaut mieux choisir un assureur qui propose un seul contrat, plutôt qu’un autre qui en sort un tous les trois ou quatre ans…
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