Les rendements 2021 des contrats d’assurance vie et fonds en euros continuent de souffrir des taux bas, mais certains sortent du lot. Retrouvez le classement 2022 des meilleurs taux, un comparatif des rendements, des explications sur la diminution ou la stabilité des performances, les prévisions de rendement pour cette année…
Tout savoir sur les performances 2021 des fonds euros, à capital garanti, et les prévisions des experts.
La liste ci-dessus n’est pas exhaustive ; tous les assureurs ne communiquent pas immédiatement, il faut souvent attendre plus tard dans l’année pour connaître tous les chiffres.
 
Avant le début de la saison, plusieurs compagnies d’assurance avaient d’ores et déjà communiqué sur une perspective de baisse drastique de la rémunération de leur fonds euros.
Swiss Life, premier assureur à communiquer ses taux (dès la fin du mois de novembre 2019) a annoncé servir un taux de rendement 2019 net de frais de gestion de 1% aux assurés dont la part d’investissement en unités de compte est inférieure à 20%, contre 1,50% en 2018, à ceux dont la part d’investissement en unités de compte était inférieure à 30%. Pour les clients dont le foyer fiscal détient plus de 250.000 euros d’avoirs chez l’assureur, le taux de base tombe de 1,70% à 1,20%.
De son côté, Jacques Richier, président d’Allianz France avait averti le 4 décembre 2019, lors du sommet BFM Patrimoine, que les taux servis aux assurés devraient baisser de 0,45 point en 2019 sur les fonds euros des contrats Allianz, à environ 1,20% en moyenne.
Le classement des meilleurs rendements est le suivant (palmarès non exhaustif) :
Le classement des meilleurs rendements 2017 est le suivant (palmarès non exhaustif) :
En 2016, le TOP 10 des taux de rendement des fonds euros des contrats multisupports et des contrats d’assurance vie monosupport fait apparaître le classement suivant :
Commentaire : ces résultats sont partiels et ce classement non exhaustif. Comme chaque année depuis son lancement, le fonds Sécurité Pierre Euro du contrat Sérénipierre, assuré par Suravenir (Crédit Mutuel Arkéa) figure en tête du classement ou parmi les meilleurs taux, grâce à son allocation quasi-exclusivement immobilière. Cependant, ce fonds est un peu hors du commun. De même, les fonds euros des contrats d’assurance vie en ligne (proposés Fortuneo, Boursorama, Linxea, Altaprofits…), des associations d’épargnants (Afer, Gaipare, Asac-Fapès) et de quelques mutuelles (Ampli Mutuelle, MIF, Le Conservateur) sont appelés à demeurer parmi les meilleurs.
 
Méthodologie : ce classement est basé sur des taux de rendement servis aux assurés au titre de 2020, 2019, 2018, 2017 et 2016, nets de frais de gestion, avant prélèvements sociaux. Il ne tient pas compte des éventuels frais sur versements ni des contraintes d’investissement en unités de compte (UC, supports non garantis) imposées sur de plus en plus de contrats. Les fonds en euros dont le taux est différencié selon l’encours et/ou la quote-part en UC ne sont pas repris dans ce classement, si le taux de base (le plus bas) ne figure pas parmi les meilleurs du marché.
Le taux moyen 2021 des fonds en euros s’est établi :
D’après ce dernier, dont les études portent uniquement sur l’assurance vie individuelle (Perp inclus, hors contrats retraite Madelin et retraite collective), le taux moyen 2020 a atteint 1,08% en 2021, après 1,10% en 2020, 1,33% en 2019, 1,70% en 2018, 1,68% en 2017 et 1,75% en 2016.
Le taux de rendement moyen des fonds euros classiques a atteint, sur plusieurs années (source Facts & Figures) :
Le taux de rendement moyen des contrats d’assurance vie et fonds en euros a, d’après les chiffres de France Assureurs, atteint :
Selon l’ACPR, dont l’échantillon n’analyse n’est pas le même (uniquement les contrats individuels), les taux de revalorisation ont atteint :
Chaque année, les performances finales sont connues au mois de juillet et diffusées par la FFA ainsi que par l’ACPR (Autorité de contrôle prudentiel et de résolution), le régulateur des assureurs.
La performance moyenne des supports à capital garanti s’avère donc durablement inférieure à 2% net de frais de gestion, avant prélèvements sociaux et fiscaux, proche de la hausse du coût de la vie.
L’assurance vie en euros ne protège donc plus l’épargne qui y est investie de l’inflation : son rendement réel est négatif pour la plupart des contrats ; ce sera encore davantage le cas en 2022, compte tenu des prévisions d’inflation (+5,6% selon la Banque de France, prévision révisée en juin 2022).
Le taux 2020 du fonds garanti en euros du contrat Afer a été communiqué le 13 janvier 2021. Il a été fixé à 1,70% net de frais et avant prélèvements sociaux, comme en 2020, après plusieurs années consécutives de baisse.
Il demeure parmi les bon élèves du marché, sans se classer parmi les tout meilleurs, sachant que ses réserves de rendement sont inférieures à la moyenne (moins de 1% de rendement annuel à l’Afer contre plus de 4%).
Le taux Afer servi ces dernières années a atteint les niveaux suivants  :
> En savoir plus : Assurance vie Afer : taux 2021 et taux historique du fonds garanti depuis 1977
Le taux de rendement des fonds euros des contrats assurés par Generali Vie a atteint en moyenne :
Dans le détail, les taux servis ces dernières années est le suivant :
Poursuite de la baisse des taux servis sur les contrats d’assurance vie distribués par la Caisse d’Epargne en 2021. Pour rappel, l’Ecureuil avait procédé au lancement fin 2016 de Millevie, une nouvelle gamme de contrats d’assurance vie assurée par BPCE Vie, en lieu et place des contrats gérés par CNP Assurances, qui ne sont désormais plus commercialisés.
L’annonce des taux 2021 est donc marquée par une diminution de la participation aux bénéfices versée aux souscripteurs sur les contrats Millevie :
La Caisse d’Epargne précise que le taux de rendement peut doubler sur certains contrats, en fonction du pourcentage de supports en unités de compte (non garantis) détenus sur l’encours du contrat.
Le taux de rendement moyen servi par Sogécap, filiale d’assurance vie de la Société Générale, sur les supports en euros de ses contrats a décroché à 1,32% en 2021 après avoir atteint :
Dans le détail, le rendement du Support Sécurité en euros a atteint entre 0,75% et 1,76% pour Séquoia, principal contrat commercialisé par la Société Générale contre une fourchette de 0,75% à 1,20% en 2020. Les taux varient selon la taille du contrat (frais de gestion contractuels dégressifs selon l’encours du titulaire). De plus, pour la première fois en 2021, les clients de la compagnie ont bénéficié d’une majoration de rendement en fonction de la part en unités de compte de leur contrat (de +15% à +50%).
Le taux de revalorisation maximum du fonds euros de ce contrat multisupports est ressorti à :
La performance du fonds a été obtenue malgré la constitution de nouvelles provisions pour soutenir les rendements futurs. Ainsi, les réserves financières ont été de nouveau renforcées, pour atteindre 5,135 milliards d’euros à fini 2021 (soit 7,92% de l’encours, source Facts & Figures).
Les fonds euros immobiliers, comportant une part significative ou majoritaire d’actifs immobiliers dans leurs portefeuilles, rapportent en moyenne entre 0,50 et 0,90 point de plus chaque année que les fonds euros classiques. Les performances moyennes annuelles sont les suivantes :
Leur performance annuelle moyenne a atteint ces dernières années (source Facts & Figures) :
En outre, les principaux fonds euros immobiliers proposés ont affiché les performances suivantes ces dernières années :
La plupart de ces fonds euros ne sont désormais plus accessibles ou le sont avec de fortes contraintes (conditions d’investissement en unités de compte pour chaque versement), car nécessitant de mobiliser trop de fonds propres pour les assureurs.
Des facteurs structurels…
Le fonds en euros est un support financier dont le capital est garanti, la plupart du temps intégralement, par l’assureur. Mais cette garantie a un prix : l’assureur n’est pas totalement libre de ses mouvements et la réglementation le contraint à un minimum de prudence. Ainsi, 32% des placements des compagnies d’assurance vie se composait d’obligations d’Etat ou de dettes souveraines et assimilées à fin 2020 (source Good Value for Money), comme l’OAT 10 ans, emprunt de référence de l’Etat français. Globalement, les obligations (Etat, entreprises) représentent environ 79% de leur portefeuille, les actions moins de 10% et l’immobilier plus de 6%.
En plus des contraintes réglementaires, le fonctionnement même des fonds en euros contribue à l’érosion des rendements. En moyenne, un assureur conserve les obligations qu’il achète pendant 7 ans, jusqu’à leur échéance. Au terme, il doit réinvestir dans de nouvelles obligations, puisque les Français continuent de placer une large partie de leurs avoirs dans ce type de supports. Dans un contexte de baisse des taux, quasi-ininterrompue depuis une trentaine d’années, cette rotation du portefeuille oblige l’assureur à racheter des obligations moins rémunératrices qu’auparavant, ce qui entraîne les rendements du fonds en euros vers le bas. Autrement dit, chaque euro investi par un épargnant sur le fonds en euros dans les conditions actuelles contribue à diminuer sa performance globale ! On parle alors de dilution du rendement. Par exemple, Allianz a, pour le compte de l’actif en euros des contrats de l’association d’épargnants Gaipare, procédé à des réinvestissements à un taux moyen de 1,05% en 2021, 0,87% en 2020, 1,9% en 2019, 1,55% en 2018, contre 1,61% en 2017 et 1,9% en 2016.
… accentués par les taux bas…
Ce mécanisme ne posait pas de problème lorsque l’OAT 10 ans rapportait 4% ou plus. Mais le cycle de baisse des taux amorcé il y a une trentaine d’années a pris fin. Le taux de l’OAT 10 ans a atteint 0% en moyenne annuelle  en 2021 après avoir évolué pour la première fois en terrain négatif en 2020 à -0,16%, contre 0,13% en moyenne en 2019 et 1,05% en 2018. Un mouvement qui s’est propagé dans les obligations d’entreprises, aussi appelées obligations privées. Or en raison de flux de collecte toujours importants, les assureurs sont bien obligés d’investir sur des placements moins rentables.
Le rendement moyen des portefeuilles des fonds euros classiques a atteint en moyenne (source Fact & Figures) :
Même les compagnies les mieux-disantes, dont la gestion est plus dynamique, doivent rentrer dans le rang en augmentant leurs réserves (on parle de PPE, pour provision pour participation aux excédents ou de PPB, pour provision pour participation aux bénéfices).
Les régulateurs et l’Etat les y incitent par voie de presse et, potentiellement, par la coercition. La loi Sapin 2 relative à la transparence, à la lutte contre la corruption et à la modernisation de la vie économique prévoit en effet d’autoriser le HCSF (superviseur du secteur financier) à moduler les règles de provisionnement des fonds en euros. En d’autres termes, il pourrait pousser les assureurs à limiter les rendements servis aux assurés en augmentant leurs réserves. Or celles-ci atteignaient déjà des montants record à fin 2019 : selon Good Value for Money, la PPB moyenne du secteur est estimée autour de 4,25% des encours à fin 2019, soit plus de 61 milliards d’euros, représentant plus de deux années de rendement. D’où des taux de rendement servis aux assurés inférieurs à ceux de l’année précédente.
… jusqu’à quand ?

Envisagé d’abord dans le courant de l’année 2018 par plusieurs spécialistes, le scénario de remontée progressive des taux ne s’est pas encore matérialisé. Un tel contexte permettrait aux assureurs d’investir dans des obligations plus rémunératrices et donc moins dilutives, et d’utiliser une partie des sommes mises de côté en redistribuant une partie de la PPB constituée au cours des dernières années.
Mais la plupart des professionnels anticipent encore des taux durablement bas pour les années à venir dont Cyrille Chartier-Kastler, fondateur de Good Value for Money et de Fact & Figures.
La fin de la baisse des taux de rendement est-elle pour bientôt ?
Pour 2022, Cyrille Chartier-Kastler anticipe un redressement des taux servis, les fonds euros devant essentiellement, selon bénéficier, de l’arrêt des mises en réserves sous la forme de provisions pour participation aux bénéfices (PPB), lesquelles atteignent un niveau historique 70,6 milliards d’euros, soit un stock de rendement de 5,05%. De plus, certains assureurs devraient en outre utiliser ces réserves pour doper le taux servi au titre de 2022, en procédant à des reprises de provisions.
Les assureurs ont donc un réel pouvoir de fixation de leur taux, indépendamment de la performance brute de l’actif général qu’ils gèrent. Dans ces conditions, il anticipe une remontée des taux servis au titre de 2022, dans une fourchette comprise entre 1,60% et 2% en moyenne.
Cependant, les assureurs doivent toujours composer avec une érosion progressive du rendement des portefeuilles d’obligations, du fait de la dilution induite par l’arrivée à échéance des anciens investissements obligataires les plus rémunérateurs et par la baisse des taux des dernières années, malgré la remontée constatée en 2022.
A noter : ce classement, provisoire et non exhaustif, porte uniquement sur les contrats en euros (monosupports) et les supports en euros des contrats multisupports. Il ne comprend pas les taux de rendement des contrats de capitalisation, des Perp (plans d’épargne retraite populaire), des nouveaux PER (plans d’épargne retraite), ni des contrats Madelin, ni les performances des fonds croissance ou supports Euro-Croissance.
Selon les données à notre disposition, les taux ci-dessous sont soit un taux moyen, soit le taux réellement servi, soit une fourchette de plus bas au lpus haut taux servi pour un contrat donné (si modulation en fonction de l’encours et/ou de la proportion de supports en unités de compte).
Autres classements à consulter :
Classement 2022 des SCPI de rendement
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