« Il faut que tout change pour que rien ne change ». On croyait la fameuse réplique du Prince Salina («Le Guépard») éculée jusqu’à l’os. Eh bien non, la réforme des retraites présenté par le gouvernement lui redonne de sa fraîcheur.
En première intention, selon la formule ampoulée de Elisabeth Borne, Premier ministre, il s’agit de sacrifier sur l’autel de « la justice et du progrès » ces régimes qui permettent de partir plus tôt avec une pension parfois plus avantageuse.
À mieux y regarder, on se rend compte que cette présentation est une succession de trompe-l’œil.
Premier trompe-l’œil : cette réforme est censée placer salariés du public et du privé à égalité. Ce n’est pas le cas.
Tout le monde n’est pas dans la même barque. Si le futur retraité du privé est touché-coulé sans attendre, des privilèges, financés par de l’argent public, sont maintenus.
Exemples : le régime des marins (liquidation possible dès 55 ans), de l’Opéra de Paris (42 ans) ou encore de la Comédie-Française (entre 40 et 60 ans selon les catégories socio-professionnelles) échappent à la réforme.
Deuxième faux-semblant : les affiliés des régimes spéciaux continuent à profiter de la « clause du grand père ».
En clair, les salariés en poste avant la réforme conserveront le bénéfice de leur régime d’exception.
Autre illusion, l’augmentation de l’âge de départ à 64 ans devrait concerner tout le monde.
Elle ne touchera les fonctionnaires qu’à compter de 2025, ce sursis étant justifié par la réforme Woerth de 2010, qui a relevé l’âge de départ de 60 ans à 62 ans.
Mieux : à compter de 2025, ouvrant ainsi une échappatoire au recul de l’âge légal, la retraite progressive sera étendue dans la fonction publique afin qu’un aménagement de fin de carrière reste possible dès 62 ans pour les fonctionnaires.
Troisième trompe-l’œil : la pénibilité́ continuera à placer certaines professions comme les policiers, les surveillants pénitentiaires, les pompiers, les aides-soignants, les éboueurs, les égoutiers, etc., à l’abri du droit commun.
Ces salariés profiteront toujours d’un départ anticipé à la retraite inférieur de 5 à 10 ans à celui du commun.
Des durées de service de 17 ans à 27 ans en catégorie « active », permettront par exemple aux policiers et aux militaires de quitter la vie professionnelle 10 ans plus tôt.
D’autant que les périodes de travail effectuées en tant que contractuel, avant de devenir fonctionnaire « actif », seront désormais prises en compte dans le calcul de la durée de service pour bénéficier d’un départ anticipé.
Cerise sur le gâteau, les bonifications de durée d’assurance attachées à ces métiers seront maintenues. Enfin, la portabilité́ des services actifs sera rendue possible pour encourager la mobilité.
Ce projet de réforme est mou avec la fonction publique, dur avec les salariés lambda.
Pour les salariés du privé la règle du jeu est plus sèche : l’âge légal de départ est porté à 64 ans et l’allongement de la durée de cotisation requise pour partir à taux plein atteindra 43 ans dès 2027…
Date coïncidant avec la dernière année du mandat de Emmanuel Macron. Un hasard ?
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