Epargnant et investisseur, que faire de votre argent en cas de hausse des taux d’intérêt ? Quel placement financier choisir en fonction de vos objectifs ?
Le contexte économique mondial s’étant « à priori » amélioré depuis la crise financière de 2008, les grandes banques centrales sortent progressivement de leurs politiques accommodantes dites non conventionnelles et la remontée des taux directeurs fait aussi partie de ses actions.
Ce changement de cap et la fin de l’argent « pas cher » devraient donc tendre vers la remontée des taux. Dans ce contexte, quels placements privilégier ?
Découvrez dans cet article, la définition du terme « taux directeurs », leur influence sur l’économie, ainsi que leurs évolutions au cours de ces dernières années. Nous vous présenterons ensuite des idées de placements à privilégier dans le cadre d’une remontée des taux.
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Il s’agit d’un taux d’intérêt fixé par les banques centrales et institutions étatiques.
L’influence des taux directeurs est multiple car elle va principalement viser les taux suivants :
Bien que la plupart des banques commerciales soient des établissements privés, les taux directeurs fixés par les banques centrales ont clairement un impact sur elles.
Les taux courts correspondent aux périodes allant d’un jour à deux ans. Les outils d’ajustement de taux des banques centrales concernent les taux courts. Ces derniers sont ajustés en fonction des politiques des banques centrales : relance ou frein à la croissance, impact sur l’inflation, rémunération des dépôts à court terme, etc.
Les taux longs (3 ans à 30 ans) sont quant à eux définis par l’évolution des marchés obligataires. Si leur maturité est éloignée dans le temps, leur rémunération est typiquement plus élevée.
Depuis le 3 décembre 2018, les taux longs à cinq ans des obligations américaines d’Etat sont passés en dessous des taux courts à deux ans. A cela s’ajoute le fait que la tendance des taux courts à deux ans rattrape également la courbe des taux longs à dix ans.
Cet inversement des courbes des taux peut être synonyme d’un début de récession économique car cette logique s’est confirmée début 2007, avant la crise dite des « subprimes » et lors de la dépression des années 1930.
En d’autres termes, cette situation indique que les investisseurs obligataires ont davantage confiance dans les obligations court terme que dans les obligations long terme, et de fait, ont des craintes au regard de l’économie future.
Les obligations sont des titres financiers de créances (dettes) disposant d’un taux d’intérêt. Elles peuvent être de différents types mais les principales sont les obligations d’Etat et de société. Si les taux montent, généralement, le cours des obligations baisse, ce principe répond à la logique suivante :
Admettons que votre obligation présente un rendement de 2,5 % tandis que les taux directeurs sont fixés à 1 %. Votre obligation est alors avantageuse car elle vous offre 1,5 % de rendement supplémentaire au taux directeur de 1 %. Par contre, si les taux directeurs montent de 2 %, soit 3 % de rendement total, votre obligation perd de sa valeur au regard des marchés obligataires car elle offrira toujours 2,5 % de rendement (soit 0,5 % de moins que le nouveau taux directeur).
Les taux directeurs vont influencer le rendement des dépôts et de l’épargne. Le faible rendement actuel du livret A est un exemple concret de corrélation avec la baisse des taux directeurs depuis 2008. Les taux de rendement de l’assurance-vie sont aussi impactés par les taux directeurs notamment celles adossées sur des obligations d’Etat. Les taux bas sont avantageux pour les emprunteurs particuliers qui ont recours aux prêts bancaires.
D’ailleurs, de nombreuses sociétés cotées en Bourse ont profité ces dernières années des taux bas pour bénéficier de lignes de crédits à bas coûts, leur permettant d’effecteur des rachats d’actions propres.
La politique non conventionnelle des banques centrales depuis la crise financière de 2008 a tendu vers des taux bas dans le cadre de sa politique dite « accommodante » qui a pour but de soutenir les marchés financiers et la reprise économique. En complément de cette politique accommodante, les banques centrales ont également initié des QE (Quantitative Easing) consistant en l’achat direct d’actifs financiers pour soutenir les marchés.
Les taux directeurs peuvent également passer négatifs durant certaines périodes, comme durant l’été 2016 où les banques commerciales devaient payer 0,4 % par an à la BCE (Banque Central Européenne) pour leurs dépôts !
Cette politique de taux négatifs a pour but de relancer l’activité économique, car avec des taux négatifs, les banques sont censées favoriser le financement des acteurs de l’économie, notamment les entreprises.
L’inflation est un indicateur exprimé en pourcentage annuel qui reflète l’évolution des prix à la consommation par rapport à une monnaie.
Il existe un lien sensible entre l’inflation et les taux d’intérêts qui s’explique par le fait que lorsque les taux d’intérêt sont bas, les agents économiques disposent d’argent « pas cher » ce qui les incite donc à investir ou à consommer comme évoqué plus haut. Les taux d’intérêt bas sont donc favorables à « faire tourner » l’économie et ces mécanismes d’augmentation des dépenses sont très favorables à la hausse généralisée des prix, c’est à dire à de l’inflation.
A l’inverse, lorsque les taux d’intérêt sont élevés, les agents économiques vont avoir tendance à épargner.
L’économie d’un pays a généralement besoin d’un minimum d’inflation mais l’inflation ne doit pas non plus être trop élevée. Le rôle des banques centrales est de contrôler l’inflation en augmentant ou baissant les taux d’intérêt.
Evolution des taux directeurs en Europe et aux Etats-Unis depuis début 2000
 
La courbe rouge indique l’évolution des taux directeurs européens depuis le début des années 2000 et la courbe bleue indique l’évolution des taux directeurs américains.
La BCE (Banque Centrale Européenne) est l’institution en charge des taux directeurs européens et la FED (Réserve Fédérale) est l’institution en charge des taux directeurs américains.
En premier lieu, rappelons que les taux bas permettent de bénéficier d’emprunts bancaires à coûts relativement faibles.
Pour les particuliers, il peut être judicieux d’acquérir sa résidence principale, voire d’investir dans l’immobilier locatif.
Pour les entreprises, elles peuvent financer leur croissance avec des emprunts à coûts raisonnables. Les sociétés peuvent aussi en profiter pour racheter leurs propres actions.
Ainsi en cas de hausse des taux, voici des exemples de placements à privilégier en fonction de vos objectifs et du risque que vous êtes prêt à prendre.
Les investisseurs les plus conservateurs vont privilégier les placements sans risques de types livrets d’épargne et assurance-vie (hors unités de comptes).
Saviez-vous que le taux du Livret A était de 8,5 % en 1981 ?
Il a ensuite connu une tendance baissière jusqu’à ce jour :
La variation du rendement du Livret A entre 1985 et 2017 était de – 87,5 %.
Les détenteurs d’assurance-vie fonds euros ont connu la même tendance baissière avec toutefois une érosion un peu moins marquée que celle du Livret A.
Voici quelques exemples de rendements des taux bruts du Fonds Garanti en euros (source : AFER, Association Française d’Epargne et de Retraite) :
La variation du rendement de l’assurance vie Fonds euros entre 1985 et 2017 était de – 81 %.
Ces évolutions baissières sont également corrélées à l’affaiblissement du rythme de l’inflation.
Dans le cadre d’une hausse des taux directeurs, les détenteurs de livrets A et d’assurance-vie fonds euros bénéficieront logiquement d’une hausse de leurs taux de rendement.
Il existe de nombreux fonds communs de placement ou OPCVM spécialisés sur les taux. Leurs objectifs sont de surperformer leurs indicateurs de référence comme par exemple, les taux courts, les taux longs, ou encore l’Eonia (taux quotidiens des dépôts interbancaires)
Voici quelques exemples d’OPCVM aux stratégies de taux :
On peut noter que les performances sur les 5 dernières années  de ces fonds sont mauvaises en raison du contexte de taux bas. Une hausse future des taux devrait normalement profiter à ces fonds.
Une hausse des taux est très favorable pour les marges des banques commerciales car elles encaissent davantage d’intérêts sur leurs activités d’emprunt et de crédit octroyés à sa clientèle.
En effet, les banques commerciales, comme la BNP Paribas ou le Crédit Agricole fonctionnent sur le principe de la marge d’intermédiation (marge nette d’intérêt). Il s’agit de la différence entre le taux auquel la banque commerciale obtient ses ressources financières et le taux qu’elle applique aux emprunts octroyés à ses clients.
Ainsi, plus les taux directeurs sont bas, moins les marges d’intermédiation sont rentables pour les banques commerciales car elles impactent négativement leur produit net bancaire (chiffre d’affaires des banques).
Rappelons que les activités emprunt et crédit ne sont pas les seules sources de revenus des banques commerciales. Elles génèrent également du produit net bancaire via leurs activités en banque d’investissement, finance de marché, facturation de frais de tenues de comptes, d’agios, etc.
Les futures aussi appelés contrats à terme, ont l’avantage d’être très liquides sur les marchés financiers. Leur cotation fluctue quotidiennement au sein des marchés financiers de taux. Au moment de l’acquisition, le trader a le choix d’acheter ou de vendre ses futures. Dans le vocabulaire financier il sera considéré comme « long » s’il achète ou « short » s’il vend.
Les traders « short » anticipent le fait que la valeur de leurs futures sera plus faible à l’avenir. En cas d’anticipation de hausse des taux, il faut donc être « long ».
Parmi les autres produits dérivés, il existe également les CFD ou Contracts for Difference comme sur l’EURIBOR, par exemple. Comme les futures, les CFD offre l’effet de levier par l’intermédiaire du principe de la marge. Les CFD ont l’avantage d’être plus faciles d’accès pour le trader particulier mais les frais sont aussi plus élevés que pour les futures.
Il est aussi possible de miser sur une hausse des taux avec d’autres produits financiers comme les options.
Les produits financiers dérivés sont difficiles à manier et l’effet de levier engendre un risque très élevé. Ils sont donc destinés à des investisseurs très initiés. De plus, ces instruments financiers sont plutôt à privilégier pour de la couverture de risque de taux plutôt qu’à un « investissement directionnel ».
Toutes nos informations sont, par nature, génériques. Elles ne tiennent pas compte de votre situation personnelle et ne constituent en aucune façon des recommandations personnalisées en vue de la réalisation de transactions et ne peuvent être assimilées à une prestation de conseil en investissement financier, ni à une incitation quelconque à acheter ou vendre des instruments financiers. Le lecteur est seul responsable de l’utilisation de l’information fournie, sans qu’aucun recours contre la société éditrice de Cafedelabourse.com ne soit possible. La responsabilité de la société éditrice de Cafedelabourse.com ne pourra en aucun cas être engagée en cas d’erreur, d’omission ou d’investissement inopportun.
Clémence Tanguy |
Responsable Editoriale – Café de la Bourse
Après des études littéraires et une double formation en communication à la Sorbonne et au CELSA, Clémence Tanguy a travaillé à la SNCF et au Conseil Général des Hauts-de-Seine avant d’intégrer l’équipe de Café de la Bourse en 2015. Elle est en charge des sujets relatifs à l’actualité macro-économique, aux crypto-monnaies, aux produits financiers, aux finances personnelles et à l’investissement en général, avec une approche pédagogique et pragmatique.
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