Challenges Finance et marchés Banques
Par Antoine Laurent le 22.05.2019 à 08h00 Lecture 5 min.
Entre la région la plus chère et la moins chère de France, les frais bancaires varient en moyenne de 23%. Pire: au sein d’un même réseau, deux caisses régionales peuvent facturer leurs opérations du simple au triple, d’après une étude du comparateur Meilleurbanque.com. Explications.
D’après une étude du comparateur Meilleurbanque.com, l’écart moyen des frais bancaires appliqués en Auvergne (région la plus chère) et en Corse (région la moins chère) atteint 23%.
C’est l’histoire de frais bancaires qui s'appliquent "à la carte.". En effet, selon la région où votre banque se trouve, vous en payerez en moyenne plus, ou alors moins. Selon une étude publiée en mai 2019 par Meilleurbanque.com, l’écart de tarif entre l’Auvergne (région la plus chère) et la Corse (région la moins chère) atteint en moyenne de 23%. Soit 137,79 euros contre 169,47 euros. D’après le comparateur de banque en ligne, l’écart est encore plus flagrant pour certaines populations. Décryptage. Un "jeune*", par exemple, payera 77,30 euros de frais bancaire en moyenne sur l’île de Beauté, contre 100,68 euros pour son cousin clermontois, d’après l’étude. Soit une différence de 30%. Un client "actif", lui, payera 174,83 euros en Corse contre 232,44% en Auvergne. Soit un écart relatif de 33%. "On aurait pu s’attendre à ce que l’Ile-de-France soit plus cher, du fait des loyers des agences et du coût de la vie plus élevé… Or ce n'est pas le cas ! En réalité, il n’y a aucune cohérence entre ces écarts" diagnostique Maxime Chipoy, responsable chez Meilleurbanque.com.

Mais alors comment expliquer de telles différences ? Beaucoup de banques appliquent pourtant un tarif unique, ou presque, quelles que soient les régions de France ou leurs clients se trouvent. On peut citer parmi elles Société Générale, BNP Paribas, LCL, CIC, la Banque Postale, ou les banques en lignes telles que Fortuneo ou Boursorama. En revanche, certaines autres banques, dites mutualistes (Caisse d’Epargne, Crédit Agricole, Banque Populaire, Crédit Mutuel…) rassemblent plusieurs caisses régionales très autonomes. Ce sont chez elles que les différenciations se produisent. Et parfois de façon spectaculaires.
Prenons quelques exemples. D'après l'étude de Meilleurbanque, un client "jeune" chez Crédit Agricole Alsace Vosges payera en moyenne 31,51 euros annuels. S'il avait ouvert un compte à Crédit Agricole Alpes Provence, il aurait payé en moyenne 99,84 euros annuels. Soit plus du triple ! Autre cas de figure: celui du retraité client chez Banque Populaire Occitanie. Il paye en moyenne 204,20 euros de frais bancaires annuels à son établissement. Chez Banque Populaire Alsace, il se serait acquitté de 129,67 euros. Soit une "remise" non négligeable de plus de 70 euros par an. Et on pourrait multiplier longtemps ce type d'exemple entre les agences des banques mutualistes. "Leurs caisses régionales de ces banques ont souvent, et historiquement, une grande part d'autonomie. Même si elles partagent une même marque, elles ne proposent pas forcément les mêmes produits, ni les mêmes services, ni les mêmes tarifs que leurs voisines" explique Joan Burkovic, cofondateur du "coach financier" en ligne Bankin'. En clair: ce sont les agences régionales qui définissent leurs propres tarifs, en fonction de leur politique interne. "Elles n’ont aucun intérêt à s’harmoniser, car ce serait sûrement à la baisse" ajoute Maxime Chipoy. "Une banque qui applique trois fois plus de frais n’a pas trois fois plus de coût."
Les écarts de frais bancaires diffèrent certes selon les régions. Mais encore plus selon les banques. Et à ce jeu là, les nouvelles banques en ligne se montrent imbattables. BforBank, ING, Hello Bank… Pour un jeune, la banque en ligne la moins chère propose des frais 125 fois moindres que la banque traditionnelle la plus chère, note Meilleurbanque. Pour un actif, le multiplicateur ne se réduit "qu'à" douze. "Les banques traditionnelles ne peuvent pas se permettre de baisser trop leurs tarifs. Elles ont des coûts fixes plus élevées" décrypte Maxime Chipoy. Loyers des agences, personnels aux guichets, systèmes informatiques internes plus anciens… De fait, les banques traditionnelles ont en effet des coûts fixes plus élevés à supporter que les nouvelles banques en ligne. Ce qui donne un avantage compétitif à ces dernières. "Il ne faut pas croire que si les frais bancaires sont bas, le service le sera également" confirme Joan Burkovic.
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Les coûts fixes sont certes un paramètre important pour justifier les différences de prix. Mais ce n'est pas le seul. Selon Joan Burkovic, les banques en ligne, nouvelles sur le marché, cherchent aussi à attirer de nouveaux clients . "La plupart sont déficitaires. Elles cherchent surtout à conquérir des parts de marché en proposant des frais aussi faibles" décrypte-t-il. Moins chères, dans l'ère du temps, avec des applications de plus en plus faciles à utiliser techniquement… Les banques en lignes conquièrent aujourd'hui un tiers des nouveaux clients, selon une enquête publiée en octobre 2018 par l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR).
 
* L’étude a été menée en comparant 116 banques, traditionnelles ou en ligne, et sur trois profils-type de consommation : jeunes, actifs et séniors. Pour établir ces profils, Meilleurebanque.com s’est basée sur les revenus, le type de carte bancaire et les usages des clients.
Frais bancaires
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