le comparateur d’assurances
Le métier d’expert d’assuré est peu connu et souvent confondu avec le métier d’expert d’assurance. Mais quelle est la subtilité ? Guillaume Vergnolle, président de la FEDEXA (Fédération des experts d’assurés) a répondu aux questions d’Assurland en la matière.
La FEDEXA regroupe plus d’une vingtaine de cabinets d’experts indépendants qui interviennent exclusivement pour le compte des sinistrés, et non pour le compte des compagnies d’assurance.
Dans le cadre d’un sinistre IARD (incendie, accidents et risques divers), la règle de l’expertise en France prévoit l’application de l’expertise amiable contradictoire. En d’autres termes, la compagnie d’assurance mandate son expert, l’expert de compagnie. Le Code des assurances prévoit également que l’assuré puisse prendre son propre expert, l’expert d’assuré.
La différence principale est le donneur d’ordre : la compagnie d’assurance d’un côté, l’assuré de l’autre. Nous essayons donc de travailler en bonne intelligence avec l’expert de compagnie : nous sommes là pour demander des choses pour notre client. Nous avons tout intérêt à bien nous entendre et nous ne sommes pas en concurrence. Nos rôles sont plutôt complémentaires.
L’expert de la compagnie est là pour valider une réclamation, tandis que l’expert d’assuré est là pour préparer la réclamation. Quand une compagnie d’assurances mandate un expert, il revient toujours au sinistré de préparer son dossier et de réclamer à la compagnie d’assurance le montant de son préjudice. L’expert de la compagnie n’est là que pour valider la réclamation de l’assuré. A contrario, l’expert d’assuré va aider à l’assuré à préparer sa réclamation et évaluer son préjudice.
Notre rôle est de faire un « état des pertes », par exemple le nombre de murs à démonter, la surface cela représente, le volume de bois… Nous devons préparer un dossier exhaustif des pertes qu’a subi l’assuré et de les présenter à l’expert de la compagnie. Nous procédons ensuite à l’opération d’expertise contradictoire : le pointage-chiffrage. Nous allons piloter le dossier et accompagner l’assuré dans la préparation de sa réclamation.
Notre rôle est également d’accompagner l’assuré, de le rassurer. Il y a un côté émotionnel, humain à ce travail, car nous intervenons toujours à un moment dramatique de la vie de l’assuré. Il faut expliquer à l’assuré de la manière la plus pédagogique qu’il y a des choses que l’on peut réclamer, et d’autres qu’on ne peut pas. En effet, c’est l’assurance : il y a des éléments garantis et d’autres non. C’est donc une forme de vulgarisation de la police d’assurance, où nous faisons en sorte que les clauses du contrat et les droits de l’assuré soient respectés.
Nous pouvons aussi intervenir dans la phase de reconstruction, dans le cas d’un incendie par exemple. Nous pouvons aider l’assuré à trouver de bonnes entreprises pour effectuer les travaux, à vérifier que les artisans engagés pour les travaux soient bien assurés, notamment en termes d’assurance décennale.

Il n’y a pas différents types d’experts à proprement parler. En revanche, nous avons tous nos spécialités, généralement en fonction de notre secteur.
Personnellement, je suis plutôt spécialisé dans le dommage IARD. Dans la FEDEXA, certains confrères sont plutôt spécialisés dans la construction, c’est-à-dire qu’ils gèrent des dossiers de malfaçons, de vices cachés, de garanties décennales… D’autres sont plus spécialisés sur les copropriétés par exemple, ou encore les pertes d’exploitations, bris de machine, transport de marchandises… Tandis que certains sont plus polyvalents.
Il existe aussi des experts d’assuré en « corporel ». Cela arrive par exemple dans le cadre de la garantie des accidents de la vie, qui permet de nous assurer pour certains accidents personnels, très mal couverts par la CPAM. Ici, l’expert d’assuré accompagne l’assuré dans la valorisation du préjudice qu’il a subi du fait de son accident. Notre rôle est toujours de défendre les assurés dans un cadre contractuel. C’est-à-dire qu’il faut faire marcher une garantie d’assurance qui a été souscrite.
Les experts de compagnie sont rémunérés par les compagnies d’assurance. Ils répondent à des appels d’offre tous les deux ou trois ans. Ils ont des barèmes d’honoraires en fonction du nombre de dossiers gérés par an, ainsi que du coût du sinistre géré.
L’expert d’assuré est payé par l’assuré. Toutefois, certains contrats d’assurance prévoient la prise en charge d’honoraires pour un expert d’assuré. C’est-à-dire que certains compagnies considèrent que lorsqu’un sinistre important survient, l’assuré doit être accompagné par un expert d’assuré.
La rémunération de l’expert d’assuré est souvent un pourcentage de l’indemnité versée par la compagnie d’assurance. La compagnie peut donc prendre en charge ces honoraires au titre du contrat d’assurance. C’est le cas de deux tiers des compagnies d’assurance actuellement. On peut ainsi dire que nous sommes rémunérés « à la commission ».
Nos honoraires se trouvent généralement entre 4,5 % et 5 %. Par exemple, si un client obtient 100 000 euros d’indemnisation, la compagnie paiera au total 105 000 pour le sinistre : 100 000 euros pour le préjudice du client, 5 000 pour l’expert d’assuré.
Pour l’expert de compagnie, la question reste ouverte, car il est rémunéré par la compagnie d’assurance. Après, ils restent tout de même indépendants.
En ce qui concerne l’expert d’assuré, il n’y a pas de débat car ce dernier est rémunéré par l’assuré, que les honoraires soient garantis ou pas dans le dossier. Nous sommes donc totalement indépendants et si la gestion du dossier se passe mal, nous pouvons ne pas être payés.
On ne peut pas vraiment parler d’obligation de résultat, mais nous l’avons de facto car notre ordre de mission est signé par le sinistré. On peut parler d’obligation de résultat « qualitative » et « tacite », puisque c’est à l’assuré de valider notre paiement. Comme nous ne connaissons jamais le montant des indemnités à l’avance, on ne peut pas avoir d’obligation de résultat « quantitative », chiffrée.
Notre but est d’estimer l’indemnité la plus juste et la plus équitable possible. L’idée est de faire attention à ce que l’expert de compagnie n’oublie pas des petites lignes dans le contrat, à ce que l’indemnisation respecte bien les prix du marché. Quand nous intervenons au début du dossier, il n’y a que très peu de contestation.
Un expert d’assuré peut toujours venir en aide à un assuré pour une contestation d’expertise. Mais dans la majeure partie des dossiers, la prise en charge arrive dès le début, avec l’objectif d’éviter la contestation. Nous arrivons avant l’expertise de la compagnie d’assurance et notre chiffrage fait foi.
Notre but est d’estimer l’indemnité la plus juste et la plus équitable possible. L’idée est de faire attention à ce que l’expert de compagnie n’oublie pas des petites lignes dans le contrat, à ce que l’indemnisation respecte bien les prix du marché. Quand nous intervenons au début du dossier, il n’y a que très peu de contestation.
D’ailleurs, lorsque l’assuré décide de contester le chiffrage de l’expert de compagnie, nous ne sommes plus dans une expertise « amiable ». Contestation implique contentieux, litige.
Les experts de compagnie dépendent d’une certification provenant l’organisme des experts de compagnie. Pour les experts d’assuré, les choses diffèrent quelque peu.
Il y a deux types de certifications qui existent aujourd’hui :
Une fédération concurrente a pris l’option de la certification de process. De notre côté, nous avons choisi la certification de personnes. En effet, nous considérons que l’expert, c’est l’expérience. La plupart des experts d’assuré ont fait des études d’ingénieur, de la gestion de bâtiment, de la conduite de travaux, de la maîtrise d’œuvre… Ils ont généralement une connaissance soit en bâtiment, soit en assurance.
Pour être expert d’assuré, il faut également aimer le relationnel. La formation initiée par l’IFPASS a été demandée par la FEDEXA. La FEDEXA travaille depuis 5 ans à une certification des experts d’assuré, car nous voulons faire reconnaître notre métier et certifier nos compétences aux assurés. Les compétences que nous voulons certifier sont les suivantes :
Cette formation veut valoriser le métier. Il y aura d’ailleurs un titre RNCP (Répertoire national des certifications professionnelles), donc notre formation sera enfin reconnue à sa juste valeur. Pour les assurés, cela garantira la certitude de travailler avec des gens compétents.
La formation pourra passer soit par une VAE, soit par une formation de plus de 200 heures.
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