Challenges Patrimoine Placements
Par Eric Treguier et Héloïse Bolle le 10.04.2017 à 09h45 Lecture 7 min.
Les produits liquides n’offrent plus qu’un rendement très faible, voire nul. Au point que les épargnants préfèrent laisser leur épargne dormir, au risque de l’inflation. Mieux vaut passer par d’autres produits, comme l’assurance-vie. 
Gérard Bekerman, président de l’Afer.“ L’assurance-vie en euros, ça vaut encore le coup, à condition de bien choisir son contrat. ”
Que faire de son épargne, lorsque l'on vise avant tout la sécurité et un espoir de rendement entre 0,75% et 3 % de rendement ? Avec un risque de 0 à faible. Plutôt que de laisser dormir son épargne, mieux vaut opter pour l'assurance-vie dont les rendements ont reculé, mais restent supérieurs à l’inflation. Surtout qu’avec l’entrée en vigueur du prélèvement à la source à partir de 2018, les ménages auront besoin d’une poche de liquidités pour éviter les problèmes de trésorerie.
Les temps sont durs pour les livrets bancaires. Difficile de dépasser 1 % dans un environnement de taux durablement bas. Même les banques en ligne et les établissements spécialisés sont à la peine. Dernier exemple en date, VTB Bank France, filiale de la banque russe VTB, qui proposait depuis 2010 des livrets et comptes à terme aux particuliers à des taux très intéressants, a annoncé début mars qu’elle n’en commercialiserait plus d’ici à l’été. Et comme si la chute des taux d’intérêt ne suffisait pas, les détenteurs de livrets fiscalisés ont subi en plus l’alignement des revenus du capital sur ceux du travail, entré en vigueur depuis 2013 : les intérêts perçus sont soumis aux prélèvements sociaux (15,5 %) et à l’impôt sur le revenu, au taux marginal d’imposition. Mais, si le retour de l’inflation se confirme, les établissements financiers pourraient revoir à la hausse le niveau de rémunération de leurs livrets ou multiplier des promotions temporaires alléchantes.
Après trois années de désintérêt des épargnants, 2017 pourrait marquer le retour en grâce du livret préféré des Français : en février, la collecte nette a atteint près de 4,3 milliards d’euros, un record depuis quatre ans alors que le taux d’intérêt n’est que de 0,75 %. Mais, comme il n’est pas imposé, il est très compétitif par rapport aux autres livrets bancaires. Une solution pratique pour ceux qui veulent garder une réserve de précaution immédiatement disponible (jusqu’à 22 950 euros).
1 % garanti, soit 0,845 % après prélèvements sociaux : le PEL fait à peine mieux que le livret A, mais sans la disponibilité… car il faut s’engager pour deux ans si l’on veut profiter de ce taux. En revanche, les anciennes générations de PEL (1,5 % entre le premier février 2016 et le 31 juillet 2016, 2 % et même 2,5 % avant) doivent être conservées et peuvent même être alimentées au-delà des 45 euros mensuels minimaux requis. Leur taux de rémunération est garanti, et largement au-dessus de l’inflation.
Les épargnants en perdent leur latin : leur bon vieux contrat d’assurance-vie en euros est attaqué de toutes parts. Depuis 2016, la loi Sapin II permet, en cas de crise financière grave, de geler (temporairement) les rachats pour ne pas précipiter la chute des marchés. Aujourd’hui, certains candidats, Macron en tête, souhaitent lui appliquer la même fiscalité qu’aux autres placements, avec une flat tax de 30 %, quand les rendements servis sur les contrats de huit ans sont taxés à 23 %. Mais, plus que tout, ce qui chagrine les assurés, c’est de voir le rendement de leur fonds en euros, le seul à leur offrir la garantie du capital, s’éroder d’année en année, taux bas obligent. De 2,9 % en 2012, le rendement moyen a chuté à moins de 2 % en 2016 !
Pas si vite pourtant : la baisse des rendements n’est pas une fatalité. « Nous avons fait des provisions pour participation aux excédents depuis trois ans, redistribuables dans les six ans, explique Gérard Bekerman, président de l’Afer, la plus grosse association d’assurés. Surtout, la hausse des taux longs amorcée aux Etats-Unis pourrait avoir lieu aussi en Europe. Cela fera augmenter la performance des fonds en euros. »
Même moins bien rémunérée qu’avant, l’assurance-vie en euros reste un bon réceptacle pour des sommes qui ne peuvent être perdues. Et aucun candidat n’a remis en question les avantages qu’elle procure en matière de transmission. Pour toutes les sommes versées avant 70 ans, elle permet de céder jusqu’à 152 500 euros par bénéficiaire sans aucun impôt. Attention toutefois à trois points. Premièrement, la fiscalité les premières années : elle est très dissuasive (50,5 % jusqu’aux quatre ans du contrat, puis 30,5 % entre quatre et huit ans). Un contrat d’assurance-vie n’est donc, en théorie, pas destiné à des sommes qui doivent être récupérées dans un court délai, sans quoi son rendement en sera largement amputé. Deuxièmement, les frais d’entrée : ne pas accepter plus de 2 %. Enfin, le 1,8 % de 2016 cache une réalité disparate. L’Afer a rémunéré son contrat à 2,65 % quand certains mutualistes ont offert à peine 1 %. Un contrat d’assurance-vie est un placement à long terme, à sélectionner avec soin.
 
A EVITER, LA CHASSE AUX PRIMES. Pour continuer d’attirer les clients malgré l’érosion des taux d’intérêt, des établissements financiers spécialisés (banques en ligne, constructeurs autos…) ont longtemps proposé des taux « boostés », sur des périodes et des montants limités. Certains épargnants malins se sont alors transformés en « chasseurs de primes », en ouvrant un livret puis en passant à la concurrence après avoir profité des taux promotionnels. Comme les taux d’intérêt ont continué de baisser, tous les établissements financiers ont dû transformer leur modèle pour rester rentables. Les promotions se sont raréfiées, et celles qui existent ont été réduites à peau de chagrin : de un à deux mois, avec des taux qui excèdent rarement 2 % sur des sommes plafonnées à quelques dizaines de milliers d’euros, avant de retomber à des rémunérations inférieures à 1 %. Alors cela vaut-il vraiment la peine de multiplier les ouvertures de comptes et de jongler entre les livrets pour glaner quelques euros ?
 
 
 
Plan épargne logement (PEL) Assurance-vie Livret A
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