Lorsqu’on envisage de devenir propriétaire, il faut généralement s’y prendre à l’avance, afin de se constituer un apport personnel. On peut alors immobiliser son épargne pendant plusieurs années et donc, selon la loi du genre, espérer obtenir un taux de rémunération supérieur à celui servi par les produits de trésorerie étudiés précédemment. Mais vous ne pourrez pas à la fois placer vos économies en lieu sûr – ce qui est indispensable dans une optique d’achat immobilier à moyen terme – et gagner beaucoup d’argent. Entre 1 et 1,60% avant impôts, c’est ce que rapportent aujourd’hui les produits sans risque. Deux exceptions : votre vieux PEL et l’assurance vie en euros, laquelle bénéficie d’un régime fiscal doré, et dont le rendement peut encore excéder 2,20% l’an pour les meilleurs contrats du marché.
Des performances encore séduisantes si l’on sélectionne le bon contrat. A l’inverse des supports boursiers ou immobiliers des contrats multisupports, qui font courir un risque de perte en capital, les fonds en euros privilégient la sécurité, année après année, au détriment de la performance à long terme. Si la moyenne des rendements à attendre de ces fonds en 2019 ne devrait pas dépasser 1,50%, les contrats les mieux bâtis, serviront, comme en 2018, entre 2,20 et 2,40%. Rappelons aussi que, contrairement aux idées reçues, l’épargne investie sur le contrat est disponible à tout moment, mais que la fiscalité est nettement plus douce en cas de retrait d’argent après la huitième année de détention.
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Les PEL qui ont été ouverts avant février 2015 restent intéressants. Il a longtemps été le produit fétiche des candidats à l’achat d’un logement, mais le PEL manque aujourd’hui singulièrement d’attrait : depuis août 2016, sa rémunération est tombée de 1,50 à 1% brut (soit un taux net d’impôts et de prélèvements sociaux de 0,70%). En cas de retrait d’argent du plan avant 2 ans, elle est même rabaissée d’office à 0,35% net, autrement dit au taux du compte d’épargne logement (CEL). Certes, un PEL permet aussi de solliciter un prêt immobilier, mais le taux offert, de 2,20%, n’est pas compétitif. Continuer à alimenter son vieux PEL (de moins de 10 ans d’âge, les versements étant interdits au-delà) peut en revanche être intéressant. Surtout s’il a été ouvert avant février 2015, auquel cas il rapporte encore 2,07% net par an.
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Un rendement modeste, assorti de pénalités en cas de sortie avant le terme prévu. Un taux de rendement garanti, donc pas de mauvaise surprise à craindre, c’est le principal avantage des comptes à terme (CAT) proposés par les banques. Leur rémunération est liée aux taux d’intérêt pratiqués sur le marché monétaire, très bas en ce moment. Elle varie aussi avec la durée du placement (entre 1 mois et 5 ans) et son montant. Plus celui-ci est élevé, plus on vous cajole. Sachez toutefois que vous n’obtiendrez au mieux qu’un petit 1,20% sur un an et jusqu’à 1,50% sur 3 ans, avant impôts évidemment. Et gare aux pénalités infligées (de 0,5 à 1 point de rendement) si vous reprenez vos billes avant le terme prévu.
Il faut patienter plusieurs mois, voire plusieurs années, pour revendre ses titres. Les conseillers des banques mutualistes (Banque populaire, Caisse d’épargne, Crédit agricole et Crédit mutuel) poussent fréquemment leurs clients à souscrire des parts sociales, ces titres qui correspondent à une fraction du capital de l’établissement. Les avantages sont a priori nombreux : faible ticket d’entrée (15 ou 20 euros), pas de frais de souscription ni de gestion, sécurité totale des fonds déposés (les parts sont rachetées par la banque à leur valeur d’achat). En prime, les parts sociales peuvent être logées dans un PEA, fiscalement avantageux après 5 ans. Il n’empêche que le rendement servi n’est pas mirobolant (il s’est étagé, en moyenne, entre 1,30 et 1,60% brut en 2018) et que la liquidité du produit laisse à désirer : il faut souvent attendre 2 ou 3 mois, et parfois plusieurs années, pour se débarrasser de ses parts.
Si vous détenez un PEL de moins de 10 ans, il peut être judicieux d’y loger votre épargne, en particulier si vous ne disposez pas d’une bonne assurance vie. Les intérêts des vieux PEL ne subissant que la taxe sociale de 17,2%, le rendement net reste satisfaisant : 1,65% par an pour un plan ouvert avant janvier 2016, et 2,07% avant février 2015. Les PEL ouverts avant août 2003 n’acceptent plus de dépôts, mais ne le fermez pas si vous en avez un : il rapporte 4,50%, soit 3,15% après taxation (les PEL de plus de 12 ans sont fiscalisés).
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