L’assurance vie est d’abord un instrument d’épargne. Mais reste à savoir à quoi l’utiliser. Réponse : à tout ! A mettre ses économies de côté en attendant de les dépenser, à rentabiliser une grosse somme d’argent reçue, à se procurer des revenus réguliers, à spéculer en Bourse…
Bref, à n’importe quel usage, le tout en profitant d’une fiscalité douce. Tous les investisseurs sont concernés : épargnants modestes ou détenteurs de grande fortune, débutants prudents ou spécialistes des paris risqués. L’important pour l’assuré est de faire un choix cohérent avec ses moyens financiers et ses objectifs de gains.
Au bout de vingt ans, 33.000 euros d’épargne en plaçant 100 euros par mois. A condition d’avoir dix ou quinze ans devant soi, voire davantage, verser régulièrement 100 euros par mois sur son contrat d’assurance vie suffit pour se constituer un bon petit pécule. En vingt ans, même en se contentant d’un rendement modeste, on peut ainsi mettre de côté près de 33.000 euros (lire le tableau ci-dessous). Bien entendu, on peut faire beaucoup mieux.
Mais quel montant de versement choisir ? Le mieux est de calculer la somme, importante ou pas, dont, une fois placée, l’assuré ne s’aperçoit même pas qu’elle lui manque. Certes, il faut compter avec les aléas de la vie et les difficultés financières qu’ils entraînent parfois.
Fort heureusement, les fonds investis dans le contrat ne sont pas bloqués : ils sont disponibles à tout instant pour dépanner les assurés qui traversent une mauvaise passe, à condition, bien entendu, d’avoir choisi un contrat à versements et retraits libres, une option que propose aujourd’hui la quasi-totalité des assureurs. On peut aussi interrompre ses versements en cas de coup dur, puis les reprendre quand l’orage est passé, quitte à les muscler un peu pour rattraper le temps perdu.
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Aucun risque de perte et des frais d’entrée réduits, voire supprimés. Ce n’est pas tous les jours qu’on encaisse une belle somme d’argent, mais cela peut arriver. Par exemple grâce à un héritage, ou en cédant des parts de son entreprise avant de prendre sa retraite, ou en touchant un gros paquet en indemnités de licenciement, ou encore en gagnant au Loto… On peut donc se retrouver millionnaire ou presque sans l’avoir vraiment prévu et sans avoir réfléchi au meilleur usage qu’on peut faire du pactole.
La solution au problème, c’est encore l’assurance vie. Le montant de l’investissement n’est en effet pas plafonné, de quoi intéresser ceux qui ont beaucoup d’argent à placer. Avantage supplémentaire : en optant pour des fonds en euros, dont le capital est garanti, les investisseurs fortunés mais néanmoins près de leurs sous n’ont aucune mauvaise surprise à craindre.
A noter également que ces épargnants sont toujours bien accueillis par les assureurs, lesquels n’hésitent pas, pour les appâter, à diviser par deux ou trois les frais d’entrée de leur contrat, voire à les supprimer. Enfin, s’il est un critère déterminant pour les gros contribuables, c’est le poids de la fiscalité. Or, à cet égard, et malgré le durcissement opéré début 2018, ils bénéficient d’un traitement de faveur.
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Intéressant si l’on choisit un contrat 100% Internet. Il est prudent d’avoir toujours un peu d’argent devant soi. Certes, le Livret A est fait pour ça, mais il ne rapporte pratiquement plus rien (0,75% l’an). Pourquoi ne pas recourir alors à l’assurance vie, bien qu’elle soit en principe un placement à long terme ? Dans ce cas, il faut obligatoirement opter pour un produit sans frais d’entrée, car rien ne servirait de souscrire un contrat offrant une rémunération de 2,5% et prélevant 3% de frais à chaque versement.
Ce genre de produit n’est pas courant aux guichets des banques et des assureurs, mais on le trouve désormais beaucoup sur Internet. Il faut aussi privilégier les fonds en euros afin d’éviter les risques de pertes liés aux supports investis en actions. Résultat, en cas de problème de trésorerie, l’assuré aura toujours la possibilité de retirer tout ou partie de son capital, comme c’est le cas avec un livret d’épargne bancaire. Certes, les gains seront soumis à taxation (lire les règles fiscales en vigueur), mais, comparé à la rémunération du Livret A, l’épargnant en sortira toujours gagnant.
La taxe sur les gains est réduite, voire inexistante, après huit ans. L’assuré en quête de revenus d’appoint peut programmer des retraits partiels sur son contrat en précisant préalablement le montant désiré et la périodicité, par exemple 1.000 euros tous les trois mois. A moins qu’il accepte de grignoter son capital, ce qui est le contraire de l’objectif visé, il doit fixer le montant des retraits en fonction des gains perçus, ce qui suppose que ces gains soient insensibles aux fluctuations du marché, comme c’est le cas avec des fonds en euros.
Attention, ces retraits sont soumis à l’impôt (et aux prélèvements sociaux de 17,2%), sachant néanmoins que le taux de taxation est réduit, voire supprimé dans nombre de cas, après huit ans de détention du contrat.
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Rien de plus simple avec les fonds d’actions des contrats multisupports. C’est avec les contrats d’assurance vie multisupports que les perspectives de rentabilité sont les plus élevées. Normal : en plus du fonds en euros, guère rémunérateur mais présent dans chaque contrat pour raison de sécurité, ils permettent d’investir en Bourse sous forme de fonds composés de toutes sortes de valeurs mobilières (actions d’entreprises cotées ou non, indices, obligations…).
Il appartient à chaque assuré de sélectionner les supports qui lui conviennent en termes d’objectifs de gains, mais il est aussi possible de déléguer cette tâche à son conseiller. Sur les contrats Internet, le choix de supports est particulièrement diversifié. Même les investisseurs qui entendent disposer des fonds les plus pointus du marché y trouveront leur compte. Bien entendu, l’épargne placée sur ces fonds évolue à la hausse comme à la baisse. Il y a donc toujours un risque de perte en capital. Reste que, pour l’amateur de produits offensifs, de tels fonds complèteront utilement le PEA (plan d’épargne en actions) qu’il détient par ailleurs.
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Encore rares il y a cinq ans, les offres de SCPI se sont multipliées. Les accrocs à la pierre et à l’assurance vie peuvent trouver leur bonheur en souscrivant un contrat multisupports contenant des SCPI (société civile de placement immobilier). Le rendement des SCPI est sensiblement supérieur à celui des fonds en euros, et le risque inférieur à celui des fonds en actions, car les fluctuations sont limitées.
Mieux, les parts de SCPI offrent la même liquidité qu’un fonds en euros, contrairement à l’investissement immobilier en direct qui, lui, contraint le vendeur à trouver un acheteur, ce qui peut prendre des mois. En effet, les supports immobiliers inclus dans une assurance vie sont cessibles immédiatement et à tout moment, car l’assureur a l’obligation de les racheter au cours en vigueur.
Il suffit pour cela d’effectuer un rachat partiel. Revers de la médaille, les frais d’entrée et de gestion sont souvent importants (autour de 10%), ce qui, pour une SCPI rapportant 5% l’an, peut ramener à 4,5% sa rentabilité nette.
Bon à savoir : encore maigre il y a cinq ans, l’offre de contrats proposant des SCPI s’est beaucoup étoffée, surtout chez les conseillers en gestion de patrimoine et les courtiers en ligne.
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Les sommes prêtées continuent de fructifier sur le contrat. Confronté à des difficultés financières passagères, l’assuré peut faire un retrait sur son contrat, mais il peut aussi demander une avance à l’assureur, ce qui lui permet de disposer d’une partie de son capital sans y toucher pour autant. Miraculeux ! Bien entendu, l’opération est facturée, mais comme, de son côté, le capital continue de faire des petits, le coût de l’avance reste raisonnable, moins élevé en tout cas que celui d’un prêt à la consommation à 2-3% d’intérêts annuels.
Le montant de l’avance varie selon les contrats et peut atteindre 80% du capital, remboursable dans les trois ans, délai éventuellement reconductible. Principal avantage de l’avance par rapport au retrait : elle n’est pas fiscalisée, ce qui peut inciter les assurés à profiter de cette formule en multipliant les avances ou en les remboursant tardivement, l’assureur y trouve lui aussi son compte grâce aux frais perçus. Mais le fisc veille au grain : s’il décèle une manoeuvre, il peut requalifier les avances en retraits et les imposer comme tels.
La saisie d’un contrat est interdite par la loi. L’article L.132-14 du Code des assurances est formel : les créanciers d’un assuré ne peuvent saisir le capital de son assurance vie. Un atout de plus pour ce placement décidément parfait ! Le fondement juridique de cette loi est que seul le souscripteur du contrat peut en désigner le bénéficiaire. Or, la confiscation d’un contrat étant considérée comme une révocation du bénéficiaire désigné, nulle personne ne peut l’exercer, qu’il s’agisse ou non d’un créancier.
L’avis à tiers détenteur, qui permet au fisc de se faire attribuer le capital directement par l’assureur, a même été déclaré illégal par les tribunaux. Des mesures ont toutefois été prises pour éviter toute fraude. L’insaisissabilité est ainsi annulée si les primes versées sur le contrat sont manifestement excessives et laissent supposer que le souscripteur a délibérément organisé son insolvabilité.
Depuis 2015, de nouvelles dispositions prévoient également que certaines aides sociales, dites “récupérables” sur la succession, peuvent être soustraites du contrat après le décès du souscripteur, mais cette faculté concerne uniquement les primes versées après l’âge de 70 ans.
C’est possible, en donnant son contrat d’assurance vie en gage. Difficile d’échapper à l’hypothèque demandée par un banquier pour garantir le crédit immobilier accordé à l’acheteur d’un logement. Difficile, oui, mais pas impossible. En effet, rien n’interdit au souscripteur d’une assurance vie de donner son contrat en gage, autrement dit de le “nantir”, ce qui suppose naturellement que le capital en compte soit suffisant.
L’intérêt de l’opération ? Le nantissement est généralement gratuit alors que l’hypothèque, elle, est payante (environ 2% du montant emprunté). De plus, alors que l’hypothèque exige des formalités parfois compliquées, le nantissement se limite à la rédaction d’un simple avenant au contrat, ce que les assureurs pratiquent couramment.
Une fois le crédit remboursé, le gage est automatiquement supprimé. En attendant, les opérations de gestion du contrat (retraits d’argent, arbitrages entre fonds…) requièrent l’accord de la banque, surtout si elles sont risquées. Mais le capital investi, lui, continue de fructifier. Comme si de rien n’était.
Malgré le durcissement opéré, le régime reste favorable. Tout le monde le sait, l’assurance vie doit une grande partie de son extraordinaire succès (un euro sur deux d’épargne y est investi) à ses avantages fiscaux, lesquels sont dus au désir manifesté par les pouvoirs publics de favoriser les placements à long terme. Ces avantages sont régulièrement rognés (le dernier tour de vis fiscal est entré en vigueur en janvier 2018), mais ils ont encore de beaux restes.
Ainsi, en cas de retrait d’argent, seule la fraction correspondant aux gains est taxée. Pour les versements effectués avant fin septembre 2017 ou pour les contrats de moins de 150.000 euros, ces gains sont soumis à des taxes dégressives, qui diminuent avec l’âge du contrat.
Passé huit ans, ils profitent en outre d’une exonération de 4.600 euros par an (9.200 euros pour un couple). Enfin, en cas de décès de l’assuré, les capitaux transmis subissent un régime fiscal complexe, qui dépend de la date de souscription du contrat et de l’âge de l’assuré lors des versements, sachant néanmoins que dans la plupart des cas, le bénéficiaire n’aura rien à régler au fisc jusqu’à 152.500 euros de capitaux reçus.
Pour avantager financièrement un enfant mineur, les parents ont deux solutions : le désigner comme bénéficiaire de leur contrat (mais il ne touchera le capital qu’à leur décès) ou lui ouvrir un contrat à son nom. Pour cela, il suffit que les deux parents (ou l’un d’eux s’il détient seul l’autorité parentale, avec l’accord du juge des tutelles) signent le contrat au nom de l’enfant. Ils alimenteront ensuite ce contrat librement, sachant qu’en cas de besoin ils pourront en retirer les gains accumulés (pas le capital) jusqu’aux 16 ans de l’enfant. Ce dernier deviendra pleinement titulaire du contrat à sa majorité.
A noter : un mineur ne pouvant désigner les bénéficiaires en cas de décès, la clause stipule qu’il s’agit obligatoirement de ses “héritiers légaux” : ses parents et ses éventuels frères et soeurs.
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Alimenter son contrat chaque mois et le faire le plus tôt possible (idéalement dès son premier job), voilà le secret pour voir grossir sa pelote sans effort. Grâce à la capitalisation des intérêts, avec un rendement moyen de 3% l’an, le résultat est spectaculaire : au bout de 20 ans, 200 euros versés par mois génèrent 65.000 euros de capital, et avec 300 euros, on approche les 100.000 euros !
L’annonce d’un projet de durcissement de la fiscalité de l’assurance vie avait déjà fait reculer la collecte en 2016. La chute s’est accélérée au cours de l’année 2017, qui accuse un repli record de 10 milliards d’euros. Principale cause : les incertitudes liées à l’élection présidentielle, qui ont poussé les épargnants à puiser dans leurs contrats pour placer leurs économies dans l’immobilier et le Livret A, synonymes de valeurs refuges.
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