Faut-il parier sur un rebond des places boursières? Profiter de la détente immobilière pour consolider son patrimoine avec de la pierre? Ou, au contraire, gonfler sa trésorerie en attendant des jours meilleurs? Les choix restent ouverts en ces temps incertains. Nos conseils pour préparer son avenir en épargnant.
Les meilleurs produits d'épargne pour préparer son avenir.
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Depuis plusieurs mois, les épargnants témoignent d’un net regain d’intérêt pour les UC (unités de compte). A la fin d’août, 21% des 89,6 milliards d’euros versés sur les contrats d’assurance-vie depuis le début de l’année étaient captés par ces supports diversifiés plus risqués. Il est vrai qu’en 2014, les UC ont rapporté deux fois plus en moyenne que les traditionnels fonds en euros (+5,9% et +2,5%). Et tout laisse à penser qu’elles devraient encore tirer leur épingle du jeu cette année, malgré les turbulences boursières. “Sous réserve de bien mesurer son rapport risque-durée, injecter une part d’UC dans son contrat paraît toujours judicieux”, remarque Christian Pruvost, directeur du développement assurance-vie de Natixis Assurances.
Il faut en effet bien avoir en tête que, contrairement aux fonds en euros, les UC ne sont pas garanties par l’assureur. Elles suivent, à la hausse comme à la baisse, les marchés où elles sont investies (actions, obligations, immobilier…). Leur maniement comme leur suivi exigent un minimum d’expertise. En règle générale, mieux vaut confier les clefs de cette gestion à l’assureur, qui, au travers d’offres profilées ou de fonds flexibles adaptés, arbitre votre allocation d’actifs au gré de l’évolution des marchés. A noter, toutefois, tous les modes de gestion délégués sont loin de se valoir, ils exigent un décryptage attentif (frais de gestion, composition des profils, performance de la société de gestion mandataire…) avant souscription.
Ceux qui ont un horizon de placement à plus de dix ans peuvent également regarder du côté des fonds eurocroissance. Commercialisés depuis un an, ces nouveaux supports se distinguent des fonds en euros classiques, dans la mesure où ils ne proposent de garantie du capital investi qu’à échéance (huit ans au moins). Ce délai permet à l’assureur, via une provision de diversification, de s’exposer davantage sur les marchés actions pour booster sa performance.
De fait, l’eurocroissance ouvre une troisième voie séduisante entre les fonds en euros, sécurisés mais peu rentables, et les UC, plus performantes mais risquées. En revanche, son lancement inter vient à un mauvais moment, car plus les marchés actions sont volatils et les taux bas, plus les conditions de sécurisation de ce contrat sont exigeantes. Mieux vaut donc peut-être attendre des jours meilleurs pour prendre date.
Après plus de dix ans de commercialisation, le plan d’épargne retraite populaire commence à trouver son public. A la fin de 2014, le nombre de nouvelles souscriptions avait bondi de 20% et les versements avaient progressé de 18%. Conscients de la nécessité de compléter leurs futures pensions de retraite, qui s’annoncent, chaque année, plus précaires, les épargnants sont également séduits par l’importante déduction fiscale que ménage le Perp en contrepartie de ses contraintes de fonctionnement.
Le Perp fait en effet partie des produits dits “tunnels”. Sauf cas exceptionnels (invalidité, décès du conjoint ou partenaire d’un Pacs, expiration de droits aux allocations de chômage, liquidation d’entreprise pour un non-salarié, surendettement…), les fonds que l’on y verse sont bloqués jusqu’au départ à la retraite (des transferts d’un établissement à l’autre sont envisageables, mais ils coûtent souvent très cher). Et, lorsqu’on récupère cette épargne, c’est pour l’essentiel (80% de l’épargne accumulée au minimum) sous la forme d’une rente viagère imposable dont le montant paraît souvent modeste au regard du capital mobilisé.
Rigide et relativement coûteux (jusqu’à 4% de frais sur primes, 0,7% sur l’encours géré, 3% sur les rentes servies..), le Perp n’offre pas non plus beaucoup de latitude en matière de gestion. Signe de renouveau du marché, des Perp sans frais sur versements et enrichis de nombreuses options commencent à apparaître sur Internet. Mais ils restent encore marginaux et, dans la plupart des cas, sauf contre-indication écrite explicite du souscripteur, c’est l’assureur qui sécurise les actifs du plan au fur et à mesure que l’âge de la retraite approche.
L’attrait que suscite le Perp tient surtout à son levier fiscal, qui est d’autant plus efficace que l’on est fortement imposé (à 30% au moins). Non seulement ce produit échappe aux prélèvements sociaux en phase d’épargne, mais les cotisations versées chaque année sont, pour chaque membre du foyer fiscal, déductibles du revenu imposable dans certaines limites (30038¤ en 2015, avec un plancher forfaitaire de 3755¤ pour les plus faibles revenus). Mieux: on peut utiliser les possibilités de déductibilité non épuisées des trois années précédentes, ainsi que celles de son conjoint (montants indiqués dans le dernier avis d’imposition). Et, pour les plus aisés, le Perp sort de l’assiette de l’ISF, en phase de constitution comme de rentes.
Les solutions d’épargne salariale proposées par certaines sociétés à leurs collaborateurs prennent deux formes: le plan d’épargne d’entreprise (PEE) et le plan d’épargne pour la retraite collectif (Perco). “Si les grandes sociétés du CAC 40 proposent presque toutes leur PEE et leur Perco, c’est beaucoup moins répandu dans les entre prises plus petites, où le taux d’équipement de ces produits avoisine 15%”, souligne Olivier de Fontenay, directeur général d’Eres.
Ces deux véhicules offrent plusieurs dénominateurs communs. D’abord, ils constituent des écrins conçus pour loger la participation et/ou l’intéressement. La récente loi Macron va, dès le 1er janvier 2016, améliorer le fonctionnement de ces deux plans. Ensuite, en cas de versement spontané du salarié, un abondement est souvent prévu par la société, ce qui dope le montant de l’épargne placée. A noter que les frais de gestion de ces placements collectifs fabriqués “sur mesure” pour chaque société sont négociés. Ils sont généralement moins élevés que ceux facturés par un établissement financier à un particulier qui épargne “en solo”.
Nombre de ces placements n’offrent aucun rendement garanti annoncé le jour de la souscription. Selon l’aversion au risque, les fonds sont placés dans toute la gamme des supports, allant du monétaire à l’obligation en passant par l’action. Etre titulaire d’un plan d’épargne d’entreprise (PEE) permet de préparer un pécule pour financer le projet de son choix, à condition que les fonds placés soient bloqués au moins cinq ans. Le législateur a néanmoins prévu neuf cas de déblocage anticipé.
“Le PEE est un bas de laine qui se remplit sans que l’on s’en rende compte”, résume Stéphane Caminati, directeur général de Natixis Interépargne. Quant au Perco, c’est le produit de retraite par excellence. Il se déboucle lorsque son titulaire quitte définitivement la vie active, avec une sortie en capital ou en rente viagère. “Ce placement donne l’opportunité de se constituer une cagnotte pour la retraite et sert notamment à compléter, à terme, des revenus pour cette période de la vie”, commente Cécile Besse Advani, directrice de la stratégie et du développement de BNP Paribas épargne & retraite entreprises.
Avec les dispositions de la loi Macron en faveur de l’épargne salariale, le Perco pourra prochainement recevoir un abondement de l’employeur et des congés payés non pris, en l’absence d’un compte épargne temps. Mieux vaut souscrire un Perco plusieurs dizaines d’années avant la retraite afin de disposer de temps pour épargner en douceur.
Ouvrir ou garnir un plan d’épargne en actions (PEA), qui, pour mémoire, n’accueille que des valeurs européennes, est plus que jamais d’actualité pour un épargnant en quête de rendement à long terme. Pourtant, les apparences ne sont actuellement guère favorables aux placements boursiers. Après une embellie observée au premier semestre 2015, les marchés financiers sont, depuis l’été, extrêmement volatils. Il faut attacher sa ceinture et avoir les nerfs solides pour résister à ces évolutions erratiques.
Les 10 meilleurs fonds PEA sur 3 ans
* Chiffres arrêtés au 25/09/2015.
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La dernière grosse secousse remonte au 24 août dernier, où la dévaluation de la devise chinoise a provoqué une onde de choc dans le monde, prenant la forme d’un krach boursier. Quelques mois plus tôt, en juin et juillet, les Bourses n’avaient déjà guère apprécié les incertitudes liées au règlement de la crise grecque. D’autres événements pourraient, à terme, déclencher à nouveau de sérieuses turbulences: “L’épisode chinois de cet été a fait figure d’avertissement”, prévient Nicolas Chéron, stratégiste en chef chez CMC Markets France. Aux Etats-Unis, si la FED décide, d’ici à quelques mois, de remonter ses taux d’intérêt, cela risque de peser sur le marché des actions.
En dépit de ce tableau plutôt sombre concernant les grandes économies de la planète, l’Europe est, de l’avis de tous les spécialistes boursiers, la zone où il faut aujourd’hui investir ou se renforcer. “Le niveau de valorisation des titres est encore correct”, indique Christophe Deschamps, gérant Europe à Turgot Asset Management. En dépit d’une croissance limitée, la persistance d’un euro faible par rapport au dollar et le bas niveau du prix des matières premières restaurent la compétitivité des sociétés européennes.
“Dans le paradigme actuel, celles qui tirent bien leur épingle du jeu sont les valeurs petites et moyennes opérant dans des niches spécialisées”, souligne Didier Le Menestrel, président de la Financière de l’Echiquier. Ces PME résistent beaucoup mieux aux fortes secousses qui chahutent les “big cap” de la cote. Pour la fin de l’année, Cholet Dupont attend un gain de 5% sur les actions et Morgan Stanley, plus optimiste, table sur un rebond de 11%. Loger ces actifs dans un PEA évite une fiscalité des gains (dividendes et plus-values). Au-delà de cinq ans de détention du plan, un retrait n’entraîne aucune taxation à l’impôt sur le revenu mais seuls les intérêts sont assujettis aux prélèvements sociaux de 15,5%.
Placement refuge par excellence, l’or garde ses adeptes malgré ses évolutions en dents de scie. Désormais proposé dans de multiples formats (du lingot de 1 kilo au lingotin de… 5 grammes), et bénéficiant d’un régime fiscal dérogatoire en cas de vente (sous réserve d’avoir gardé une preuve de l’achat, imposition forfaitaire de 34,5% au titre des plus-values sur biens meubles, avec décote de 5% par an à partir de la troisième année de détention), le métal précieux ne doit pas être banalisé pour autant. Il s’agit avant tout d’un actif défensif de moyen-long terme, d’un usage peu aisé (toute transaction exige l’intermédiation d’un professionnel agréé), qui, en tout état de cause, ne doit pas représenter plus de 5% de votre patrimoine financier.
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