Vous pouvez abonder votre contrat d'assurance vie quand vous le souhaitez, mais aussi y puiser librement, sans contrainte temporelle.
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C’est l’idée reçue la plus répandue sur l’assurance vie : l’argent placé y serait bloqué huit ans. Faux. La quasi-totalité des contrats commercialisés depuis une quinzaine d’années sont à versements et retraits libres. Autrement dit, vous pouvez l’abonder quand vous le souhaitez, mais aussi y puiser librement, sans contrainte temporelle. Seuls les seuils fixés contractuellement pour ces opérations vous engagent. La durée de huit ans évoquée est d’ordre fiscal, avec des taux d’imposition décroissants au fur et à mesure que votre contrat vieillit. Voilà tout.  
Dans les faits, les épargnants usent de cette faculté, puisqu’ils extraient, chaque année, environ 70 milliards d’euros de leurs contrats. Une tendance qui s’amplifie, puisque le montant annuel des retraits était de 40 milliards dix ans plus tôt. C’est logique : des dizaines de millions d’assurances vie souscrites dans les années 1990 et 2000 sont aujourd’hui arrivées à maturité fiscale, ce qui en fait un outil idéal pour compléter ses revenus, par exemple pour sa retraite.  
Abordons votre cas particulier, maintenant. Avant tout retrait sur votre contrat, posez-vous la question clé : que ferez-vous de cet argent ? Plus précisément, votre ponction est définitive, ou ponctuelle, avec l’intention de réinvestir dans votre contrat par la suite ? Dans ce dernier cas, plutôt qu’un retrait, la solution de l’avance doit être envisagée : c’est un prêt de l’assureur, que vous rembourserez sous trois ans sans payer de frais sur versements.  
A contrario, si vous ne comptez pas réinvestir sur votre contrat, procédez à un retrait (un rachat dans le jargon). Il sera soit partiel, si vous laissez de l’argent en compte en respectant le minimum contractuel, soit total, ce qui clôturera votre assurance vie.  
Le mécanisme des retraits est, somme toute, assez simple. Selon la loi (articles L 132-21 et suivants du Code des assurances), le souscripteur d’une assurance vie peut récupérer tout ou partie de son capital, en effectuant un retrait ou rachat. A trois exceptions près : si le bénéficiaire a accepté le contrat, si ce dernier a été gagé pour un prêt, ou si le capital a été transformé en rente viagère.  
Il vous faut vous reporter aux conditions générales de votre contrat pour connaître les modalités des retraits. Il y sera indiqué combien vous pouvez puiser au minimum et le montant à laisser pour éviter la clôture du contrat de quelques dizaines d’euros à plusieurs milliers selon les produits. Si vous disposez d’un contrat multisupports, il sera parfois possible de choisir sur quelles unités de compte porteront les retraits. Dans ce cas, soyez un gestionnaire avisé : évitez de ponctionner les supports financiers en moins-value, car un retrait rendrait celle-ci définitive. Enfin, bonne nouvelle, sur la quasi-totalité des contrats modernes, un retrait partiel ou total s’effectue sans frais.  
Il existe une alternative au retrait : l’avance. Il s’agit de disposer d’une fraction de votre capital, sans pour autant y puiser. En pratique, l’assureur vous en prête une partie (il vous fait une avance). Cette opération est facturée au taux de revalorisation du contrat, plus les frais de gestion et une marge prise par l’assureur. Etant donné que votre capital continue à fructifier en totalité, le coût réel de l’avance est égal aux frais de gestion plus la marge, soit 1 à 3 % selon les compagnies. Attention, certaines assurances vie (parmi celles de la Caisse d’Epargne ou du Crédit Agricole par exemple) ne proposent pas ce mécanisme. 
Sinon, selon les contrats, le montant de l’avance est plafonné à 60 ou 80 % du capital. L’avance doit être remboursée dans les trois ans (un délai reconductible), mais sans frais sur les versements. Et surtout, contrairement au retrait, l’avance n’est pas fiscalisée. Gare à ne pas en abuser toutefois. Le fisc veille. En cas d’avances répétées ou non remboursées dans des délais raisonnables, il peut les requalifier en retraits.  
Reste la fiscalité. Chaque retrait que vous effectuez est composé pour partie du capital que vous avez investi et pour partie des gains (éventuels) générés. Seule cette part d’intérêts et de plus-values va être soumise à l’impôt. Comment ? Vous pouvez soit intégrer les gains à votre déclaration de revenus, pour les soumettre à votre taux marginal d’imposition, soit opter pour le taux de prélèvement libératoire forfaitaire. Ce dernier est dégressif au fil du temps : 35 % les quatre premières années d’existence du contrat, 15 % entre quatre et huit ans, et enfin 7,5 % passé huit ans après un abattement de 4 600 euros pour les personnes seules ou de 9 200 euros pour les couples. Bon à savoir : pour les vieux contrats des années 1980-1990, des règles plus favorables s’appliquent avec notamment l’exonération des intérêts issus des versements réalisés avant le 26 septembre 1997.  
Une précision importante : avant tout retrait, il vous faudra communiquer à votre assureur que vous optez pour le prélèvement libératoire, sinon il utilisera d’office l’autre solution.  
Vous vous posez sans doute la question du calcul de cette part de gains. Comment le fisc s’y prend-il ? Si le retrait est total, autrement dit si vous clôturez votre contrat, c’est simple, la part d’intérêts taxable correspond à la différence entre le montant que vous percevez et le capital que vous avez versé. En cas de retrait partiel, c’est beaucoup plus complexe. L’administration fiscale applique la formule suivante : gains = montant du rachat partiel – (total des versements à la date du rachat x montant du rachat partiel/valeur du contrat à la date du rachat).  
Exemple : vous avez placé 50 000 euros sur un contrat, frais sur versements inclus. Vous effectuez un retrait de 10 000 euros quelques années plus tard, alors que le contrat vaut 55 000 euros. Quelle est la part de gains comprise dans le retrait ? Appliquons la formule précitée. Gains = 10 000 – (50 000 x 10 000/55 000) = 909 euros. C’est cette somme qui sera imposée. Si vous optez pour le prélèvement libératoire, elle sera taxée à 35 % si le contrat a moins de quatre ans (318 euros), à 15 % s’il a entre quatre et huit ans (136 euros), à 7,5 % passé 8 ans (68 euros). Dans cette dernière hypothèse, compte tenu des abattements prévus (4 600 ou 9 200 euros), l’imposition sera nulle !  
Tous comptes faits, cette fiscalité est clémente. Même si vous avez un contrat de moins de quatre ans, le taux de 35 % porte sur peu d’intérêts, ce qui équivaut, dans notre exemple, à une ponction de 3,18 % sur le retrait de 10 000 euros. Passé huit ans de détention, grâce aux abattements, vous pouvez effectuer des rachats sans laisser un centime au fisc. Astuce : si vous envisagez un retrait important, étalez-le sur deux années civiles pour profiter deux fois de l’abattement fiscal. Dernier conseil : si vous avez un bon contrat, évitez de le clôturer. Laissez-y les quelques euros contractuellement nécessaires. Un jour peut-être, vous pourrez de nouveau épargner sur cette assurance vie.  
Le modus operandi d’un rachat est plus ou moins simple et rapide selon les assureurs. Sur ce point, ils progressent à des rythmes différents. Certains vous permettent d’ores et déjà de réaliser vos demandes de retrait en ligne, avec un traitement sous quelques jours, comme la Macif qui a mis en place l’un des meilleurs services après-vente du marché via sa filiale Mutavie.  
Plus généralement, le traitement prendra deux à quatre semaines, voire plus, le temps que votre demande soit traitée par votre conseiller et qu’elle soit relayée à l’assureur. Sauf à bien choisir votre compagnie, ne comptez pas sur votre assurance vie pour disposer de fonds très rapidement.  
Comment procéder si vous souhaitez obtenir des revenus réguliers ? Théoriquement, cela revient à effectuer régulièrement une demande de retrait partiel. Fastidieux. Sur ce point, les compagnies ont quasiment toutes amélioré leurs contrats avec une automatisation des retraits selon une échéance et un montant prédéfinis. Par exemple, 500 euros, directement virés sur votre compte bancaire, le 10 de chaque mois. Cette option – souvent gratuite – est utile pour les retraités en quête de revenus complémentaires. Ou pour financer un établissement de soins. Fiscalement, vous y laisserez peu de plumes. Il est possible d’arrêter ces retraits à tout moment et de les reprendre ultérieurement. Usez, abusez de cette souplesse, c’est votre droit.  
Il existe toutefois une solution plus radicale pour percevoir des revenus réguliers : transformer le capital du contrat en rente viagère. Le revenu obtenu, calculé selon votre âge notamment, est alors garanti à vie. Mais ce choix est irrévocable et en cas de décès, le capital n’est pas transmis aux bénéficiaires
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