Pour être sûr de décrocher la meilleure rente possible, souscrire le placement adapté à vos besoins et votre profil fiscal ne suffit pas. Encore faut-il tomber sur un assureur qui gérera votre épargne au mieux de vos intérêts. A surveiller de près : le rendement auquel il fera fructifier votre argent durant la phase d’épargne, et, au moins aussi important, le taux de revalorisation qui sera appliqué chaque année à la rente servie. Car il ne faut pas oublier que le capital converti en rente continue de travailler sur les marchés. Enfin, les niveaux de frais prélevés au cours de ces deux étapes doivent faire l’objet d’un examen minutieux : en cas d’abus, ils peuvent grignoter le rendement affiché de 5 à 6%.
Méfiez-vous des assureurs qui facturent en douce la conversion du capital
Au moins 4,80% chez Allianz, 4,95% au Gan, 5% chez Aviva ou la CNP… Que ce soit sur leur Perp, leur assurance vie ou leur Madelin, les grandes compagnies appliquent souvent des frais d’entrée massues ! D’autres préfèrent prélever discrètement une partie de l’épargne du client lors de la conversion du capital en rente, à l’image du Groupe Monceau (1% de ponction) ou de La Banque postale (2%). A éviter, évidemment, car c’est autant de rente en moins. Pour faire votre choix, référez-vous à nos tableaux : non seulement aucun des produits y figurant ne facturent la conversion du capital, mais la plupart affichent des frais modiques (ou aisément négociables). Voire pas de frais du tout, comme pour l’assurance vie de LinXea ou le contrat Madelin d’Altaprofits.
Vérifiez que les rentiers sont aussi bien traités que les autres clients
C’est une bonne nouvelle pour le futur retraité : la rente ne reste jamais au niveau fixé au départ. L’assureur réévalue la somme tous les ans, en fonction de ses profits (coupons d’obligations, plus-values d’actions…), avec comme principe, jusqu’ici respecté, de l’augmenter au moins du taux de l’inflation. Ces gains doivent toutefois être partagés avec les clients classiques, encore en phase de constitution de leur épargne. Ces derniers étant plus intéressants, il est tentant pour un assureur de les favoriser. Beaucoup ne se gênent pas. A la Caisse d’épargne, les rentiers de l’assurance vie Nuances 3D n’ont ainsi eu droit qu’à 2,25% de revalorisation en 2010, quand les épargnants obtenaient du 3,30%. Rien de tel avec les assureurs que nous vous recommandons, qui traitent leurs clients sur un pied d’égalité. Sur le Madelin de la Maaf, par exemple, les rentiers sont presque autant gratifiés (+ 19,91% sur cinq ans) que les assurés actifs (+ 21,40%).
Notre sélection de bons contrats de rente issus d’assurances vie
Préférez un “taux technique” à 0% si vous pariez que vous vivrez vieux
Les assureurs ne sont pas tous de mauvais bougres. La preuve : alors qu’ils pourraient revaloriser les rentes au vu des seuls profits réalisés, nombre d’entre eux proposent aux clients de leur donner plus tout de suite, en appliquant un taux dit «technique» au capital à convertir, qui varie entre 1 et 2%. Le résultat de la manœuvre est que, durant les premières années, la rente est plus élevée que prévu… Parfait pour ceux qui prévoient d’importantes dépenses au début de leur retraite, par exemple un voyage. Mais si vous n’avez aucun projet de ce type ou si vous êtes en bonne santé, optez pour un taux technique à 0% : vous aurez une rente moindre au départ, mais elle sera ensuite mieux revalorisée (l’assureur déduit chaque année le taux technique des gains à distribuer). En pratique, une rente à taux 0% finit par dépasser celle à 2% au bout de quinze ans. Un retraité de 60 ans qui pense atteindre au moins l’âge de 75 ans y trouvera donc son compte.
N’abusez pas des options de rente, facturées au prix fort par l’assureur
Le défaut de la rente, c’est le décès prématuré : les héritiers n’ont alors droit à rien. Pour gommer ce gros inconvénient, les assureurs ont intégré des options de prévoyance à leur contrat, qu’ils s’efforcent de vendre. La plus connue est celle de «réversibilité», qui permet au conjoint survivant de percevoir, au choix, de 60 à 100% de la rente. Petite nuance avec les «annuités garanties» : votre disparition entraîne le reversement à votre conjoint ou à vos enfants, mais pendant une durée définie à l’avance, allant de quinze à vingt ans. Dans un autre genre, la rente par «paliers» fait fluctuer son montant à la hausse au fil du temps. Elle est dédiée à ceux dont les besoins financiers risquent de croître vite, notamment pour raisons médicales. Enfin, l’option «dépendance» garantit une majoration des revenus de 10 à 20% en cas d’invalidité. Mais gare, tout cela coûte un prix fou : la rente de départ est rabotée de 12% pour une réversion à 60% et de plus de 30% dans le cas de la dépendance. Sauf exception, évitez de signer. Si vous craignez de disparaître prématurément, exigez plutôt un taux technique de 2%.
Notre sélection de bons contrats de rente issus de produits Madelin
Si vous êtes jeune, misez sur les produits à table de mortalité garantie
Pour calculer la rente, les assureurs n’ont d’autre choix que de se baser sur votre espérance de vie : selon la règle, plus elle est longue, moins le montant mensuel sera élevé. Notre longévité allant en augmentant (de 60 jours chaque année), un épargnant âgé aujourd’hui de 30 ans sera donc fortement pénalisé par rapport à un sexagénaire. A moins qu’il n’ait la bonne idée d’opter pour un contrat où l’assureur s’engage à appliquer la table de mortalité en vigueur lors de la souscription. Méfiance quand même : cette garantie, courante sur le Madelin et le Perp (plus rarement en assurance vie), vaut souvent très cher, comme chez Cardif, qui prélèvera 0,24% sur le montant de la rente mensuelle. Bon à savoir : elle est gratuite chez Apicil et Agipi, mais cela ne durera sans doute pas longtemps.
Prudence aussi avec les Perp et Madelin à «points». L’épargne versée étant aussitôt convertie en points de rente, ces contrats permettent de bénéficier automatiquement des tables de mortalité en vigueur au moment des versements. Mais cet avantage se paie souvent au prix fort, la revalorisation de la rente étant moins bonne : + 0,4% en 2011 pour Préfon, + 0,35% chez Médicis Retraite…
Pauline Janicot
À quel âge pourrez-vous partir à la retraite à taux plein ?
Error
Error
© Prisma Media – Groupe Vivendi 2022 Tous droits réservés