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Les nouveaux fonds en euros, pour le meilleur… et pour le pire
Lorsque l’on parle du rendement d’une assurance-vie, on désigne le taux servi par son fonds en euros. C’est-à-dire le support sécurisé et plébiscité du contrat ; il rassemble encore 80% de l’encours environ aujourd’hui. Le reste est composé d’unités de compte (sans garantie du capital), qui investissent sur les marchés, et plus rarement des nouveaux fonds euro-croissance (garantie du capital à échéance).
Chaque hiver, ce taux est attendu avec impatience par les épargnants puisqu’il indique ce que l’argent placé sur le fonds en euros leur a rapporté en un an.
Les annonces s’échelonnent traditionnellement de décembre à début février, et, cette année, les Assurances du Crédit Mutuel (ACM) ouvrent le bal. Elles dévoilent dans un communiqué que le taux de rémunération sur ses fonds en euros sera au minimum de 1% et au maximum de 1,65%. Pour espérer le meilleur rendement (grâce à un bonus), il faut avoir investi une part non précisée en unités de compte.
Comme toujours, ces taux sont indiqués nets de frais de gestion et bruts de prélèvements sociaux (17,2%). En net de net, autrement dit quand il n’y a plus rien à payer, cela donne une rémunération minimum de 0,828% à 0,7%, selon la durée de détention du contrat et le montant retiré. Les gains sur les contrats de plus de huit ans ne sont en effet redevable que des prélèvements sociaux, tandis qu’ils sont soumis au prélèvement forfaitaire unique de 30% avant cette échéance (pour les contrats de moins de huit ans, d’autres règles s’appliquent pour les gains sur versements effectués jusqu’en 2017).
L’année dernière, les taux servis par les ACM étaient compris entre 0,5% et 1,75%, selon Good Value for Money. En 2020, la compagnie réduit donc la différence tout en maintenant un rendement moyen à un niveau assez similaire à celui de 2019. « Cette décision vient en soutien des épargnants et de leur pouvoir d’achat face à la crise du Covid19 et à ses conséquences économiques et sociales, indique le communiqué. Ce maintien est rendu possible, dans un contexte pourtant de taux d’intérêt très bas, voire négatifs, par la solidité financière remarquable des Assurances du Crédit Mutuel. »
Les obligations (des emprunts d’Etats ou d’entreprises), qui constituent la majorité des investissements des fonds en euros, proposent en effet des rémunération quasiment dissuasives. Le rendement moyen du marché de l’assurance-vie est ainsi attendu entre 1% et 1,1%, selon Cyrille Chartier-Kastler, créateur de Good Value for Money, alors qu’il s’élevait l’année dernière à 1,46%.
Les assureurs peuvent encore s’appuyer sur de vieilles obligations, plus rentables, pour continuer à offrir un peu de rendement, mais difficilement plus. Car les règles de solvabilité imposent aux compagnies de détenir des produits bien notés et liquides, en premier lieu desquels de « bonnes » obligations à rendement quasi-nul.
L’annonce des ACM apparaît néanmoins comme rassurante pour les épargnants, car elle esquisse plus une stabilisation du marché qu’une véritable chute.
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