Transférer, verser, profiter de l’abondement : découvrez toutes les options pour piloter au mieux l’épargne retraite dont vous disposez au sein de votre entreprise.
Dans votre préparation de la retraite, n'oubliez pas l'épargne constituée au sein de votre entreprise !
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L’épargne retraite passe aussi par l’entreprise. De nombreux employeurs mettent à disposition de leurs salariés des produits pour épargner dans cette perspective. C’est le cas du plan d’épargne retraite collectif (Perco) détenu par 11,2 millions de titulaires, selon l’Association française de la gestion financière (AFG) ou encore de l’article 83. Ce contrat à adhésion obligatoire pèse près du tiers des encours d’épargne retraite en France (74 milliards), selon la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) des ministères sociaux. Avec l’arrivée du plan d’épargne retraite (PER), ces produits ne sont plus commercialisés mais il reste d’importants montants stockés dedans.
“L’un des objectifs de la loi Pacte, c’est la portabilité de l’épargne, rappelle Guillaume Meyer, directeur épargne et retraite d’entreprises chez Groupama Gan Vie. La logique du PER c’est de tout transférer sur une enveloppe unique.” Rassembler toute son épargne au sein du même contrat présente en effet plusieurs atouts. D’abord, cela évite d’oublier des petites sommes dormantes sur d’anciens contrats disséminés à droite et à gauche. Ensuite, cela permet d’avoir une meilleure vision de ses avoirs et, ainsi, de mieux les investir. Sans compter que les vieux contrats sont généralement plus chargés en frais et dotés d’une offre financière de moindre qualité. Certains contrats d’entreprise sont encore à support unique, investis sur le seul fonds garantis en euros !
Que faire si vous êtes titulaire d’un produit d’épargne salariale pour la retraite, un Perco ? En pratique, vous n’aurez pas le choix. Un bon nombre d’organismes financiers ont transformé leurs anciens dispositifs en PER. “Nous avons basculé tous nos Perco interentreprises en PER au 1er janvier 2020”, témoigne Guillaume Meyer. De toute façon, tant que vous êtes en poste, vous ne pouvez pas faire grand-chose et surtout pas transférer votre contrat. Vous pourrez le faire quand vous aurez quitté l’entreprise en question. “Si vous avez accès à un PER collectif chez votre nouvel employeur, vous avez intérêt à y transférer vos anciens dispositifs Perco, car c’est vous qui en payez les frais de tenue de compte (de 20 euros à 50 euros par an), lorsque vous ne faites plus partie de l’entreprise”, souligne le spécialiste. Si votre employeur actuel n’en propose pas, il est possible de transférer vos sommes sur votre PER individuel.
C’est un peu plus complexe pour les anciens “article 83” (dispositif de retraite obligatoire dans l’entreprise). “Certains vieux contrats bénéficient de garanties de taux de revalorisation de la rente et de table de mortalité, qui permettent d’obtenir un niveau de revenus plus élevé à la sortie”, mentionne Benjamin Sanson, responsable conseil épargne retraite et épargne salariale chez Mercer France. Le point doit donc être étudié avant toute prise de décision. Un autre argument plaide pour conserver plusieurs “petits” contrats. Les “article 83” sont des produits dont on sort exclusivement en rente viagère et le transfert au sein d’un PER n’y changera rien (c’est le seul cas où, même avec le nouveau PER, la sortie se fait obligatoirement en rente).
Mais en deçà d’un montant minimum de rente, les assureurs ont la possibilité d’y renoncer et de verser l’intégralité du capital en une seule fois. Ce qui peut être avantageux. Auparavant fixé à 40 euros, ce montant plancher a été revu à la hausse. “Depuis le 1er juillet 2021, si le montant de la rente est inférieur à 100 euros par mois, l’assureur verse la somme sous la forme d’un capital, indique Guillaume Meyer. Cela représente un capital constitué d’environ 25 000 à 30 000 euros, ce qui n’est pas rien. Avec cette nouvelle règle, nous estimons que deux tiers des assurés sortiront sous la forme d’un capital.” Vous n’échapperez pas cependant aux tracasseries administratives, puisqu’il faudra monter tout un dossier pour chaque contrat à la sortie…
Voilà pour les anciens dispositifs. Quid si votre entreprise a mis en place un nouveau PER ? Comme pour les produits individuels, vous avez la possibilité d’y réaliser des versements volontaires, lesquels sont déductibles de vos revenus imposables. “C’est très avantageux quand l’entreprise prévoit en plus un abondement, à savoir un versement complémentaire de l’employeur, proportionnel au vôtre (le montant de l’abondement est défini d’avance), préconise Aymeric Champeil, président de My Pension. Il faut néanmoins bien en étudier les conditions d’octroi.” En effet, il est parfois réservé au versement de la participation et de l’intéressement ou de jours de congé. Autre argument en faveur du PER d’entreprise : ses frais.
“Globalement, les modèles collectifs restent moins chers et plus performants car les entreprises négocient les tarifs, signale Benjamin Sanson. Les salariés accèdent ainsi à des parts de fonds moins chargés et à un suivi de meilleure qualité, ce qui limite les risques de fonds qui décrochent.” Car la qualité de l’offre financière est bien sûr à contrôler. Reste un point à connaître pour faire son choix : la forme juridique du PER. Alors que la plupart des PER individuels ont le format d’une assurance-vie, “les PER collectifs sont des PER bancaires dans 90% des cas, souligne Aymeric Champeil. Leur traitement fiscal en cas de décès est moins favorable que sur un PER assurantiel.”
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