Dans un contexte de taux extrêmement bas, les placements sans risque et non bloqués sont à sélectionner méthodiquement car la plupart affichent des rendements faibles. Nos conseils.
Dans un contexte de taux bas, les placements sans risque sont à sélectionner méthodiquement car la plupart affichent des rendements faibles
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Si les douleurs du dos sont le mal du siècle, les Français bénéficient, heureusement, d’un matelas bien épais pour les soulager. En effet, leur épargne de précaution dépasse les mille milliards d’euros pour les actifs liquides et non exposés au risque (cash, compte courant, livrets), selon la Banque de France. Si on y inclut les comptes à terme, le plan d’épargne logement (PEL) et le fonds en euros de l’assurance vie, des enveloppes sans risque mais qui offrent une moindre liquidité, on atteint même les 2 740 milliards d’euros. Soit, rapporté, au nombre de personnes vivant dans l’Hexagone, un pactole moyen de 41 325 euros par habitant. De quoi voir venir !
Or, selon la logique patrimoniale, l’épargne de précaution, qui doit rester disponible pour pouvoir être mobilisée en cas de coup dur, ne devrait pas excéder quelques mois de salaire. En ce début d’année, faites donc le tour des différents produits que vous avez souscrits dans votre foyer et évaluez le montant total de votre épargne de sécurité. Car, au fil du temps, cette poche a tendance à enfler sans que l’on y prenne garde. Un premier arbitrage peut consister à consacrer une partie de cette épargne à des supports plus risqués… et potentiellement plus performants. Quant au solde, est-il placé au mieux ?
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Le livret A et le livret de développement durable (LDD) restent des tirelires incontournables malgré leur taux peu attrayant de 0,75 %. Ce dernier sera revu mi-janvier en fonction de l’inflation, mais ne comptez pas sur un relèvement tant cette dernière est faible.
Ces supports conservent néanmoins leurs principaux atouts : les intérêts sont exempts de toute fiscalité et les sommes sont immédiatement disponibles. Pour autant, est-il utile de les remplir jusqu’au plafond, sachant qu’une famille avec deux enfants peut ainsi cumuler pas moins de 115 800 euros ? Sûrement pas ! Les foyers faiblement imposés ont plutôt intérêt à se tourner vers le livret d’épargne populaire (LEP) pour une gratification majorée de 0,5 point ou vers les livrets fiscalisés. Cette dernière catégorie, soumise aux prélèvements sociaux et à l’impôt sur le revenu au taux marginal d’imposition, peut malgré tout se montrer lucrative à condition de bénéficier des offres promotionnelles.
Parmi les mieux-disants du moment, le livret de Cetelem. Il rémunère chacun des douze premiers versements à 2 %, dans la limite de 53 000 euros de mise initiale puis de 2 000 euros par mois. Ensuite, le taux est à 1 %.
Le Compte Epargne de Tookam, plafonné à 20 000 euros, est également très compétitif avec un taux promo à 4 % pendant trois mois puis 1 %.
Chez Hello bank, le livret Hello + peut aussi se révéler gagnant pour les épargnants disposant de gros montants : le taux grimpe jusqu’à 1,80 % au-delà de 50 000 euros.
Enfin, le livret Zesto de RCI Banque se distingue grâce à un très bon taux de base de 1,70 %. Soit, pour un contribuable dans la tranche à 14 %, une rémunération de 1,20 % net d’impôt sur le revenu et de prélèvements sociaux.
Dans la même veine, pour les épargnants susceptibles d’immobiliser leur épargne de quelques mois à plusieurs années, certains comptes à terme affichent des taux de bonne facture. A l’image de Pepito, de RCI Banque, réservé aux souscripteurs du livret maison. Ce compte à terme à taux progressif d’une durée totale de trois ans assure un taux annuel moyen sur cette période de 2,50 %.
Chez PSA Banque, la durée du produit (Distingo Fixe) est de deux ans, le rendement s’élevant à 2,20 %.
En revanche, nous déconseillons désormais les parts sociales. Ces titres sans risque, émis par les banques mutualistes, sont rémunérés annuellement par un dividende fixé en assemblée générale. Ce dernier, imposable, bénéficie d’un abattement de 40 %. Les parts sociales peuvent également être détenues dans un plan d’épargne en actions (PEA). En 2015, elles ont versé, au mieux, une rémunération de 1,89 %. En effet, le dividende est légalement plafonné par le taux moyen de rendement des obligations des sociétés privées (TMO). Or, celui-ci est en chute libre. Au premier semestre 2015, il s’est élevé à 0,96%. La rémunération des parts sociales est donc amenée à drastiquement baisser en 2016.
Le plan d’épargne logement (PEL) conserve en revanche toute son attractivité même si, depuis le 1er février 2015, sa rémunération plancher a été revue à la baisse à 2 % contre 2,5 % auparavant. Après les prélèvements sociaux, le taux net se monte à 1,69 %. Attention, pour pouvoir en bénéficier, les fonds doivent rester bloqués au moins deux ans. Mieux vaut souscrire avant un éventuel nouveau fléchissement.
Enfin, difficile d’évoquer les placements sans risque sans parler des fonds en euros de l’assurance vie. Certes, l’enveloppe est surtout destinée à la gestion patrimoniale de long terme. Pourtant, votre épargne n’y est pas bloquée. Mais, à 2,50 % servis en moyenne en 2015, hors prélèvements sociaux, et avec une probable baisse en 2016, la concurrence avec le PEL est de plus en plus flagrante. Pour vous aider à faire votre choix, nous avons confronté ces deux produits sur différents critères. Retrouvez le résultat ci-dessous !
Plan d’épargne logement : le profil du produit et le verdict de la rédaction
Plafond de versement. Vous placerez au maximum 61 200 euros sur un plan d’épargne logement (PEL), avec quelques contraintes : le versement initial doit être d’au moins 225 euros et vous devez ajouter 270 euros par semestre, soit l’équivalent de 45 euros par mois.
Sécurité. Votre épargne est garantie. En cas de faillite de la banque, le Fonds de garantie des dépôts et de résolution (FGDR) prend en charge jusqu’à 100 000 euros de dépôt bancaire par personne, incluant les sommes déposées sur le compte courant, les livrets bancaires et le PEL.
Rémunération. Actuellement, le taux du PEL ne peut descendre sous 2 %. Toutefois, la régle pourrait changer au 1er février. Le niveau de rémunération est figé durant toute la durée de vie de l’enveloppe. En cas de sortie avant deux ans, la rémunération est celle du compte épargne logement (0,50 %). Après quatre ans, une prime d’Etat de 1 525 euros maximum peut être acquise à condition de souscrire un crédit logement.
Frais. Avantage flagrant au plan d’épargne logement sur le critère des frais puisqu’il n’en supporte aucun : ni à la souscription, ni durant la vie du produit. Seuls des frais de transfert d’un établissement bancaire à l’autre peuvent intervenir.
Blocage des fonds. Si les fonds ne sont pas bloqués, le PEL n’est pas un produit pour gérer ses liquidités au quotidien. En effet, tout retrait entraîne la fermeture du plan. Quand celle-ci intervient avant deux ans, la rémunération est baissée. Avant trois ans, les droits à prêt et à la prime d’Etat sont perdus. Avant quatre ans, la prime est divisée de moitié.
Fiscalité. Les gains du PEL, y compris la prime d’Etat, sont uniquement soumis aux prélèvements sociaux (15,5 %). Pour la dernière génération de plan, ces taxes sont ponctionnées annuellement. A partir du douzième anniversaire du produit, vous devrez vous acquitter en sus de l’impôt sur le revenu, à votre taux marginal d’imposition. Les contribuables déclarant moins de 2 000 euros d’intérêts peuvent demander un prélèvement libératoire forfaitaire de 24 %.
Transmission. En principe, au décès du titulaire, le PEL est résilié. Les sommes intègrent l’actif successoral et sont taxées selon les règles légales. Si le produit a plus de quatre ans, les héritiers peuvent bénéficier du prêt. Le détenteur du plan peut en outre, de son vivant, céder ses droits à prêt à un membre de sa famille détenteur d’un plan d’au moins trois ans.
VERDICT. Le PEL bénéficie d’un taux intéressant et d’une fiscalité imbattable jusqu’aux douze ans du produit. Une bonne enveloppe d’épargne de moyen terme, mais qui ne souffre aucun retrait.
Fonds en euros (Assurance vie) :le profil du produit et le verdict de la rédaction
Plafond de versement. Avec l’assurance vie, aucune limite de versement et vous pouvez cumuler plusieurs contrats. En revanche, chaque enveloppe prévoit un versement minimum, pouvant varier de 10 euros à plusieurs dizaines de milliers.
Sécurité. L’assureur garantit le capital investi ainsi que les intérêts acquis. En cas de faillite, c’est le Fonds de garantie des assurances de personnes (FGAP) qui prend le relais jusqu’à 70 000 euros. Les mutuelles et les assureurs de l’Union européenne non agréés en France adhèrent à des fonds similaires.
Rémunération. Les taux ne sont pas fixes mais décidés par les assureurs chaque année. En 2014, les fonds en euros ont rapporté en moyenne 2,50 %. Mais des écarts considérables existent d’un contrat à l’autre : les rendements se sont échelonnés de 1,80 à 4,05 %. Ils peuvent aussi varier, selon les assureurs, en fonction de l’encours placé sur le contrat et de la part d’épargne allouée à des unités de compte.
Frais. En assurance vie, les frais sont liés au contrat et non au support d’investissement. Comptez en moyenne 3 % de frais sur versement, sauf chez les courtiers en ligne, et 0,60 % de frais de gestion annuels, déjà déduits, eux, du taux de rendement servi.
Blocage des fonds. Contrairement aux idées reçues, votre épargne n’est pas bloquée au sein d’un contrat d’assurance vie. En revanche, la fiscalité dégressive incite à immobiliser son épargne au moins huit ans. Prévoyez un délai allant de quelques jours jusqu’à plusieurs semaines entre la demande de déblocage et la réception des fonds.
Fiscalité. En assurance vie, les gains ne sont imposés que lorsque vous retirez de l’argent du contrat, à l’exception des prélèvements sociaux sur le fonds en euros, ponctionnés annuellement. Côté impôt sur le revenu, vos gains peuvent être intégrés à votre déclaration de revenus ou soumis à un forfait, dégressif avec l’âge du contrat. Au bout de huit ans, ce taux s’élève à 7,5 % après un abattement de 4 600 euros pour un célibataire et 9 200 euros pour un couple.
Transmission. Des règles spécifiques s’appliquent. Pour les contrats ouverts depuis le 13 octobre 1998, chaque bénéficiaire a droit à un abattement de 152 500 euros sur les capitaux perçus par le biais de l’assurance vie, tous contrats confondus. Au-delà, une taxation à 20 % s’applique. Pour les sommes supérieures à 700 000 euros, ce taux grimpe à 31,25 %.
VERDICT. A condition de voir loin, le fonds en euros remporte la partie, sous réserve de souscrire des contrats bien rémunérés, grâce à une fiscalité très avantageuse, surtout pour la transmission.
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