Bel outil de défiscalisation à l’entrée, le PER peut constituer une alternative intéressante à l’assurance vie pour préparer sa retraite. Mais pas pour tout le monde.
L'arrivée du plan épargne retraite (PER), lancé le 1er octobre, va-t-il faire réfléchir les épargnants ?
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220 milliards d’euros d’encours d’un côté, 1 700 milliards d’euros de l’autre… Ces deux chiffres suffisent à mesurer le fossé qui sépare les produits d’épargne retraite supplémentaire des supports d’assurance vie. Certes, les premiers ont un objet beaucoup plus restrictif que les seconds. Mais cette différence ne suffit pas à expliquer l’écart d’attractivité. En mars 2019, une étude d’Ipsos pour le Cercle des épargnants révélait que 44 % des Français considéraient l’assurance vie comme le meilleur produit d’épargne retraite, très loin devant le Livret A (13 %) et le plan d’épargne retraite populaire (Perp).
Avec l’arrivée du plan épargne retraite (PER), personne ne prédit un bouleversement radical du paysage. Mais délesté de deux boulets majeurs – la sortie exclusive en rente et l’impossibilité du déblocage pour l’achat du logement -, le plan d’épargne retraite devient un dispositif autrement plus intéressant. Son argument massue ? La déductibilité des versements de l’assiette de l’impôt sur le revenu. Un exemple ? Si vous êtes imposé au taux marginal de 30 %, il ne vous en coûtera que 700 euros pour verser 1 000 euros sur votre PER. A effort financier égal, vous n’investiriez que 700 euros sur votre contrat d’assurance vie. A l’entrée, le PER mène donc largement au score.
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A la sortie, en revanche, c’est l’assurance vie qui prend le dessus. Et pour cause, lors d’un rachat sur un contrat de plus de huit ans, les gains inférieurs à 4 600 euros pour un célibataire ou 9 200 euros pour un couple sont exonérés d’impôt et ne sont soumis qu’aux prélèvements sociaux à hauteur de 17,2 %. Le capital, lui, n’est pas imposable puisqu’il a déjà été taxé avant que vous n’investissiez. Sur le PER, en revanche, pas de cadeau à la sortie ! Les versements effectués tout au long du contrat sont soumis à l’impôt sur le revenu tandis que les plus-values subissent le prélèvement forfaitaire unique de 30 %.
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A la fin du match, qui gagne ? Si vous payez beaucoup d’impôts sur le revenu, le PER, sans aucun doute. “La déduction fiscale à l’entrée est extraordinairement attractive. Elle permet d’investir davantage, et donc de profiter d’un effet de levier qui va augmenter les plus-values”, assure Jérôme Dedeyan, vice-président de Planète CSCA, le syndicat professionnel des courtiers d’assurances. Si, en revanche, vous êtes faiblement imposé, ou pas du tout, le produit perd presque tout intérêt car vous ne bénéficiez alors d’aucune carotte fiscale.
DÉCRYPTAGE >> Le nouveau plan épargne retraite (PER) en cinq questions
Pour encourager les Français à sauter le pas, l’exécutif a glissé dans la loi Pacte une disposition à étudier avec attention. Celle-ci offre aux détenteurs d’un contrat d’assurance vie de plus de huit ans et qui sont au moins à cinq ans de la retraite, la possibilité de déplacer leurs avoirs dans un PER. L’incitation ? Le doublement des plafonds d’abattement pour l’épargne transférée. Ce qui signifie que, pour les célibataires transférant leur assurance vie vers un PER, les plus-values réalisées seront exonérées d’impôts jusqu’à 9 200 euros. Un montant porté à 18 400 euros pour les couples. De quoi faire réfléchir les épargnants, qui ont jusqu’au 31 décembre 2022 pour en profiter.
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