Face à l’inflation qui rogne votre pouvoir d’achat, ne restez pas les bras croisés ! En suivant quelques principes basiques mais efficaces, il est possible d’économiser jusqu’à plusieurs milliers d’euros par an. Revue de détail.
Le dernier comptage de l’Insee fait état d’une inflation de 6,2 % en France. Un chiffre élevé, mais pourtant bien en dessous du niveau perçu par les ménages. Selon un baromètre Abeille-Challenges-Odoxa (début décembre 2022), les Français situent désormais l’inflation à 15,8 % en moyenne. Le décalage s’explique par le fait que le panier considéré par les statisticiens intègre des biens et services dont les prix n’ont pas bougé depuis an. Au quotidien, les ménages font face, eux, à des augmentations à deux chiffres sur certains postes (+ 20 % par exemple sur les carburants en un an). Autre signal rouge : l’Indice LesFurets/CSA Research des dépenses contraintes (celles incompressibles car liées à un contrat ou un engagement tels le loyer ou le crédit) atteint cette année son plus haut score depuis sa création en novembre 2020. En moyenne, les Français déboursent pour ces dernières 1 095 euros par mois, soit 35% de leurs revenus nets. Pour autant, pas question de céder à la morosité. Des solutions concrètes existent pour dégager des marges de manœuvre budgétaire sans se priver. Au-delà de la satisfaction de mieux dépenser, elles vous permettront aussi d’épargner plus et de faire fructifier vos placements.
Hormis les situations de réelles difficultés financières, se retrouver dans le rouge sur son compte bancaire est le signal le plus évident d’une mauvaise gestion du budget familial. Trop de dépenses, une utilisation non maîtrisée du différé de la carte bancaire, le recours au découvert comme une réserve d’argent facile… Les raisons sont diverses, mais une telle situation peut conduire à une spirale dangereuse. Selon une étude récente d’Intrum, spécialiste du recouvrement de créances, 28 % des personnes interrogées ont été contraintes, au cours des six derniers mois, de souscrire un crédit pour boucler leurs fins de mois. Or, avant d’en arriver là, la solution consiste à reprendre le contrôle sur ses finances. Un exercice loin d’être évident pour beaucoup. Voilà pourquoi, ces dernières années, le marché de l’aide à la gestion budgétaire a connu un véritable boom avec la multiplication de « coachs » en ligne, tels Budget Chris, Dépenser moins et profiter plus (DMEPP), La Petite Budgeteuse, Plénit Finances… Mais aussi diverses applis – Bankin, Linxo, Daily Budget, Dépenses quotidiennes, Toshl Finance… – qui permettent de regrouper tous ses comptes bancaires, de catégoriser et d’analyser ses dépenses, d’anticiper les fins de mois…
Ce que vous pouvez gagner. L’objectif est d’abord de rétablir l’équilibre de votre budget, puis de le gérer efficacement de façon à se projeter à moyen-long terme et donc à épargner. Une fois ce préambule posé, il faut faire le tri. Nous sommes réservés sur l’intérêt des coachs, notamment parce qu’ils font payer des prestations proposées gratuitement par ailleurs. DMEPP, par exemple, facture de 7 à 12 euros par an des tableurs excel de suivi budgétaire. Vous les trouverez sans rien débourser sur le site La Finance pour tous (édité par une association d’intérêt général soutenue par la Banque de France et la Fédération bancaire française), à la fois en version excel et Openoffice, tout comme un calculateur de budget simple dont le but est d’aider à visualiser toutes ses dépenses sur le mois. Sans compter des modules pédagogiques en format vidéo (« Etablir son budget », par exemple). Ces mêmes vidéos sont facturées une soixantaine d’euros par les sites de coaching. Les applis, elles, ont surtout comme intérêt d’automatiser certaines opérations (dont la réalisation de graphiques clairs et prospectifs) et de pouvoir paramétrer des alertes (dès que le solde de votre compte bancaire passe sous un certain seuil ou en cas de grosse dépense, par exemple). Une fonctionnalité utile, car les banques facturent souvent ce service (1,50 euro le SMS une fois par semaine chez Société Générale, par exemple). Les versions de base sont largement suffisantes pour une simple gestion budgétaire. Un conseil : vérifiez la déclaration de confidentialité de l’appli (assurez-vous que vos données ne sont pas revendues) ainsi que son niveau de sécurité (préférez celles qui proposent une double authentification).
Pour votre épargne aussi. Certaines applis (Finary, Grisbee) sont dédiées à la gestion de patrimoine et permettent d’établir un tableau de bord pour suivre au mieux vos placements (performances, répartition des allocations…). Toutes deux proposent soit une interface web (site), soit une appli. L’utilisateur a le choix de connecter directement ses comptes (accès en lecture seule, pas de possibilité d’initier des opérations !) ou de rentrer manuellement toutes les données (voir tableau).
Quel que soit le poste budgétaire considéré, une certitude : l’infidélité paie ! Les opérateurs téléphoniques, par exemple, pratiquent des tarifs attractifs uniquement dédiés aux nouveaux clients. Récemment, le MVNO (opérateur alternatif) You Price proposait ainsi des forfaits 5G avec 80 à 100 Go à 9,99 euros garanti à vie et avec le libre choix du réseau (Orange ou SFR). Pour les emprunteurs immobiliers, dans le contexte actuel de taux de crédit repartis nettement à la hausse – 2,40 % sur vingt ans début décembre, contre 0,99 % en moyenne à la même période l’an dernier –, changer d’assurance emprunteur devient le levier prioritaire pour faire des économies. Elle pèse, en effet, à elle seule entre 30 et 40 % du coût du crédit. D’autant que depuis la loi Lemoine, entrée en vigueur en mars dernier, la résiliation est possible à tout moment et sans frais. De façon générale, quel que ce soit l’engagement, pour engranger de belles économies, la bonne attitude consiste à résilier tous les trois à quatre ans.
Ce que vous pouvez gagner. Avant de partir à la concurrence, faites un tour du marché avec les comparateurs qui existent dans tous les domaines. Certains sont officiels comme Tarifs-bancaires.gouv.fr ou Energie-info.fr. Pour chiffrer l’économie possible sur une assurance emprunteur, nous avons utilisé celui de l’association Que Choisir (voir ci-contre). Changer de banque est également une stratégie gagnante. Dans son dernier palmarès, l’association CLCV pointe que la facture bancaire pour un client à la consommation moyenne s’élève à 149,32 euros dans les grands réseaux. Faire jouer la concurrence permet d’obtenir plus de 40 % de rabais, sachant que, pour ce profil, LCL est la banque la plus chère. Sur certains postes, la différence entre établissements est particulièrement notable. Exemple avec les frais de succession pour lesquels il n’existe pas de plafond légal : ils se chiffrent en moyenne à 229,74 euros pour une succession simple, mais si vous êtes client de La Banque Postale, ils vous coûteront deux fois plus cher (510 euros selon le relevé de la CLCV). Sans surprise, pour faire le maximum d’économies, les banques en ligne sont imbattables car, sur de nombreux postes, elles ne font rien payer (frais de tenue de compte, opérations à l’étranger…). D’après le dernier palmarès du site spécialisé MoneyVox, la facture moyenne annuelle est de 2,78 euros chez Boursorama Banque et chez Fortuneo Banque (0 euro pour les jeunes). Côté automobile, vous pouvez escompter jusqu’à 50 % de réduction en quittant votre assureur (voir MVVA n° 453, p. 83).
Dans la plupart des cas, vous profiterez en plus de primes de bienvenue. Dernièrement, Fortuneo, par exemple, offrait 150 euros pour toute ouverture de compte associé à une carte Mastercard Gold.
Pour votre épargne aussi. Selon des chiffres publiés récemment par l’Autorité européenne des marchés financiers (AEMF), la performance annualisée des OPC actions (hors ETF) entre 2016 et 2020 s’est élevée à 3,7 % après ponction des frais (5,4 % en brut). Ces derniers ont donc amputé la performance de 31 % ! Sur les fonds mixtes, la ponction est même de… 77 %. Autant dire que basculer sur des produits moins chargés est un vrai levier d’économies. Sur l’assurance vie, par exemple, nombre de contrats proposent du 0 % (entrée, versements, arbitrages). Vous les trouverez chez les enseignes en ligne (Bforbank, Boursorama Banque, Placement-direct.fr, Yomoni…). Prospectez aussi chez les acteurs traditionnels où certaines offres sont mieux-disantes, à l’instar du Contrat Multisupport de l’Afer. Primé dans nos derniers Grands Prix (voir MMVA, n°478), il cumule les bons points : frais d’arbitrages et de verserments nuls sur les unités de compte (0,5 % sur le fonds en euros), des frais de gestion bien en dessous de la moyenne du marché (0,475 %, contre 0,85 % respectivement) et un fonds en euros de bonne facture (+ 7,71% cumulé de 2018 à 2021). Ne négligez pas les primes de bienvenue non plus. Vous pouvez, par exemple, obtenir jusqu’à 500 euros sous forme de frais de gestion remboursés dans de nombreuses assurances vie (Nalo, Placement-direct.fr, Yomoni entre autres). Pour les SCPI, Moniwan rembourse jusqu’à la fin de l’année 2022 3 % du montant investi.
Par rapport à l’occasion, les produits reconditionnés ont été « remis à neuf » et sont donc en parfait état de fonctionnement. Ils sont vendus avec une décote et bénéficient de la même garantie légale de conformité que les produits neufs (durée de deux ans et couverture des pannes, des dysfonctionnements et du caractère limité des performances). S’y rajoute une garantie commerciale qui est variable selon le vendeur (douze mois par exemple sur Back Market). Vous avez le choix pour faire votre marché entre des spécialistes du reconditionné (Asgoodasnew, Back Market, Certideal, Recommerce…), des généralistes (Amazon, Darty, Fnac…) ou encore les fabricants eux-mêmes (Apple, Bose, Dyson, Philips…). Si la high tech (smartphones, tablettes, ordinateurs…) reste le cœur de l’offre, d’autres secteurs sont aussi pourvoyeurs de produits reconditionnés comme la voiture (Aramis) ou les scooters (Cityscoot).
Ce que vous pouvez gagner. L’économie est au minimum de 20 à 30 % par rapport à du neuf, et parfois jusqu’à 50 %. Les meilleures affaires se font notamment sur les smartphones. Exemple : l’iPhone 12 Pro (128 Go) est affiché sur Back Market à 649 euros contre 859 euros sur le site d’Apple, soit 25 % d’économie environ.
Pour votre épargne aussi. Un marché parallèle existe aussi pour les placements. Vous trouverez, par exemple, un marché secondaire de la revente de nues-propriétés organisé par Perl, spécialiste de l’usufruit locatif social. Y sont proposés des appartements acquis neufs dont la durée de démembrement est raccourcie. L’intérêt est de récupérer plus vite la pleine possession du bien pour soit le revendre et empocher la plus-value potentielle, soit le mettre en location. Le tout à un prix « bradé », grâce au rabais généré par le démembrement. Actuellement, près de 40 biens situés dans toute la France sont disponibles. Les parts de SCPI se revendent également sur un marché secondaire. Il concerne essentiellement les SCPI à capital fixe et la décote peut atteindre 50 %. (exemple en attente)
Ils s’appellent Balio, Cherpas, Ideel, Origame… Leur promesse : vous aider à optimiser vos différents contrats et abonnements (électricité, forfaits box et téléphone, assurances…) et dénicher pour vous la meilleure offre correspondant à votre profil. A la clé, souvent, des tarifs plus intéressants par rapport à votre situation de départ. Pour ce faire, vous devez leur soumettre vos factures qui seront passées au peigne fin par des algorithmes qui les compareront aux offres disponibles sur le marché. Vous obtiendrez une sélection de tarifs et, si vous en acceptez un, le service se charge de toutes les démarches. Vous pouvez contacter un conseiller par téléphone durant tout le processus. De plus, vos contrats seront remis en concurrence tous les ans pour suivre l’évolution du marché. A noter : Origame va plus loin et, avec votre autorisation, il accédera à vos comptes bancaires pour analyser les transactions.
Ce que vous pouvez gagner. Nous avons eu recours à l’optimisateur Balio pour des contrats d’assurance, non remis en concurrence depuis des années (voir infographie ci-desssous). Verdict : une économie intéressante sur les primes (24 %) avec, cerise sur le gâteau, des garanties supérieures en acceptant de passer de BNP Paribas à Axa et Novelia. Le service est donc concluant, d’autant qu’il est totalement gratuit, les optimisateurs se rémunérant comme apporteurs d’affaires auprès des fournisseurs référencés. Vous économiserez également en temps, puisque ces intermédiaires font le travail de comparaison et de changement à votre place. Il faut, toutefois, accepter d’être transparent et livrer des données personnelles très complètes (coordonnées, composition de votre foyer…).
Assurances, forfaits téléphoniques et Internet, banque… Tous ces postes budgétaires se prêtent bien à une révision. Il est même recommandé de le faire au moins une fois par an. L’objectif est de recalibrer vos différents contrats selon vos besoins réels pour éviter de surconsommer. Par exemple, sur la téléphonie mobile, êtes-vous sûr d’avoir besoin d’un forfait 5G avec 150 Go alors que la consommation moyenne de data 4G est de 13,4 Go selon l’Arcep (chiffre à fin juin 2022) ? Idem pour vos assurances, vous avez très certainement intérêt à redimensionner vos couvertures. Votre véhicule a plus de dix ans et n’est plus coté ? Arrêtez de payer la garantie vol ou le tous risques. Vous avez cessé votre activité professionnelle ? Résiliez la garantie déplacements professionnels. Vous roulez peu, ou vous possédez une seconde voiture moins utilisée comme 36 % des ménages ? Cessez de payer plein pot et basculer sur un contrat avec kilométrage réduit (assurance au kilomètre), de 4 000 à 9 000 km annuels selon les assureurs (Axa, Carapass de Boursorama Banque, Maaf, MMA…). Bonus : si vous roulez moins que prévu, vous êtes remboursé, ou, comme chez Allianz, vous constituez une sorte de cagnotte kilométrique, utilisable à tout moment. Sur votre multirisques habitation (MRH), penchez-vous sur la garantie remplacement à neuf de vos équipements en cas de vol ou de dégât des eaux. Car les assureurs multiplient les limites (plafond d’indemnisation, franchises élevées…). Résultat : l’indemnisation sera souvent moindre qu’attendu. L’assurance moyens de paiement est, elle aussi, la plupart du temps superflue, car la loi est déjà très protectrice dans l’hypothèse du vol de votre carte bancaire. Vous pouvez également, si votre contrat le permet, augmenter les franchises, ce qui baissera automatiquement votre prime. A savoir : toutes ces modifications sont possibles à tout moment. Il suffit d’envoyer votre demande de changement à votre assureur par courrier (avec recommandé au besoin). Ce dernier a dix jours, à compter de la réception, pour faire connaître sa réponse. A défaut, vous pourrez considérer vos demandes de modification acceptées (article L. 112-2 du Code des assurances).
Veillez par ailleurs à traquer les doublons, et donc les dépenses inutiles. A trop vouloir vous couvrir, ce sont plusieurs centaines d’euros qui partent en fumée chaque année. Si vous payez une assurance scolaire, par exemple (certaines sont facturées jusqu’à une trentaine d’euros par enfant et par an), vérifiez votre multirisques habitation (MRH) : elle inclut peut-être déjà une garantie accident de la vie ou une garantie individuelle accident, qui couvrent votre enfant pour les sinistres qui pourraient survenir durant sa scolarité. Dernier axe d’intervention : la négociation à proprement dite. Demandez une réduction sur vos primes en regroupant vos contrats chez le même assureur, par exemple votre MRH et votre complémentaire santé. Avec votre banquier, profitez de la souscription d’un nouveau produit d’épargne ou d’un crédit pour monnayer une réduction (ou la gratuité) sur une 2e carte bancaire, par exemple.
Ce que vous pouvez gagner. En faisant le ménage dans vos contrats d’assurance, vous pouvez réaliser jusqu’à 40 % d’économies. Côté banques, plongez-vous dans votre relevé avec une calculette, car, si ce n’est déjà fait, il peut être avantageux de souscrire un package (forfait de services) pour réduire votre note. Chez BNP Paribas, pour un client moyen, le coût annuel sera de 106,56 euros avec le package Esprit Libre, contre 162,49 euros pour les services à la carte, soit un écart de près de 35 %. Revoyez vos prétentions à la baisse et ne cédez pas à la pression de votre conseiller : en troquant votre carte Visa Premier pour une de base, vous économiserez plus de 66 % (tarifs moyens respectifs 2022 d’environ 130 euros et 45 euros, selon la CLCV).
Pour votre épargne aussi. Les coûts inutiles fourmillent dans vos placements ! C’est le cas notamment des garanties de prévoyance dans les assurances vie ou les PER, autrement dit les garanties plancher. Leur but est de restituer a minima le capital versé, net de frais d’entrée, au(x) bénéficiaire(s) désigné(s) si vous investissez dans des fonds risqués et que vous décédez alors que le contrat est en moins-value. Si vous avez souscrit par ailleurs une assurance décès, inutile de prendre ces options.
N’hésitez pas à négocier, en outre. Sur les frais de notaire, vous disposez d’une marge sur les actes non tarifés, par exemple la rédaction des statuts d’une société civile immobilière (SCI). Si vous prévoyez d’acheter un bien par ce biais, confiez au notaire la constitution de la SCI en demandant un geste sur les frais (de 1 000 à 3 000 euros en général), puisqu’il percevra à côté des honoraires sur l’acquisition. Sur une assurance vie, vous pouvez négocier les frais appliqués sur les versements et ceux ponctionnés sur les arbitrages. Dans le premier cas, plus le montant placé et la part d’unités de compte sont importants, plus grande sera votre marge de négociation. Pour le second, tentez d’obtenir une gratuité partielle avec quelques arbitrages non facturés par an (trois ou quatre suffisent pour gérer un contrat efficacement). En revanche, pas de marge de manœuvre sur les frais de souscription des SCPI, pourtant élevés (plus de 10 %).
En juillet 1985, la compagnie aérienne Ryanair était créée et, pour la première fois, déployait le concept de vol à prix cassé en Europe. Aujourd’hui, de nouveaux noms sont apparus – French Bee, Transavia, Volotea, Vueling… – et les vols low cost sont désormais bien ancrés dans les habitudes des consommateurs. Plus largement, le low cost est devenu un segment à part entière, innervant quasiment tous les secteurs. A commencer par l’alimentaire avec les discounters Lidl et Aldi, qui représentent plus de 11 % de parts de marché (chiffre Kantar, novembre 2022), ou encore Supeco, enseigne discount de Carrefour. Dernier venu : l’espagnol PrimaPrix. Tous tirent profit du contexte inflationniste, les prix alimentaires ayant bondi de 12,9 % sur un an (chiffre Insee).
Ce que vous pouvez gagner. Exemple avec un secteur emblématique : le transport. A la SNCF, par exemple, un trajet Paris-Bordeaux en TGV Ouigo, marque low cost du groupe, reviendra entre 16 et 35 euros (hors prix d’appel), soit de 50 à 70 % d’économies par rapport à tarif normal (69 euros environ). Sur les nouveaux Ouigo lents, le prix du billet est plafonné à 30 euros max. Destinés à concurrencer la voiture, ils sont en service sur deux lignes actuellement (Paris-Lyon et Paris-Nantes), mais d’autres villes seront bientôt ouvertes (Lille, Rennes, Bordeaux, Marseille). A savoir : les tarifs des Ouigo n’augmenteront pas au 1er janvier 2023 contrairement aux classiques billets de TGV (+ 5 %).
Pour votre épargne aussi. Les ETF, ces fonds répliquant des indices boursiers, cassent les prix. Les frais sont sans commune mesure avec ce que vous payez pour des Sicav gérées activement : 0,05 %, par exemple pour certains ETF actions européennes, contre 6 % pour des Sicav investies sur les valeurs digitales ! En moyenne, les frais sont de 0,35% pour des ETF actions, contre 2 % pour les Sicav équivalentes (source : Six).
Dépenser peut aussi être un moyen d’économiser grâce d’abord aux promotions. La grande distribution en est friande. Les promotions représentent ainsi près de 18 % de leur chiffre d’affaires. Pour les dénicher, les catalogues sont consultables en ligne sur des sites comme Bonial ou Shopfully (ex-Tiendeo). Le plus : leurs applis qui vous géolocalisent et vous proposent les catalogues des enseignes (pas uniquement alimentaires) les plus proches du lieu où vous vous trouvez. Autre secteur où foisonnent les promotions : les voyages. Surfez en ligne sur Promovacances, Voyagespirates, Travelzoo, L’Officiel des vacances… Certains sites, comme Staycation, pratiquent des ventes flash pour lesquelles il faut parfois se connecter un jour précis de la semaine. Ensuite, vous pouvez vous faire rembourser une partie de vos achats. Il s’agit du cashback, un principe décliné par une multitude d’acteurs (voir tableau), spécialistes comme eBuyClub, iGraal, Joko, Shopmium… mais également des banques (voir MVVA n°464, p.76).
Ce que vous pouvez gagner. Avec les promotions, un séjour dans un hôtel 5 étoiles, par exemple, vous reviendra au prix d’un 3 étoiles. Pour le cashback, les montants moyens remboursés sont en général de 5 à 8 %, mais peuvent grimper jusqu’à 30 %.
Pour votre épargne aussi. Les Super Livrets proposent régulièrement des promotions sous forme de taux boostés sur courtes périodes. Actuellement, Cashbee sert du 3 % pendant quatre mois jusqu’à 150 000 euros placés (1,20 % ensuite). De son côté, Mon Petit Placement propose un « portefeuille anti-inflation » à durée limitée. Il s’agit d’un fonds à capital garanti à horizon de cinq ans dont la souscription est ouverte jusqu’au 8 janvier 2023. Coupon annuel compris entre 2 et 7 %, Souscription minimale de 1 000 euros, plafond d’investissement de 20 000 euros et frais de 0,5 %.
Le système de l’abonnement est en plein boom. Les box Internet représentent à elles seules 25% des abonnements souscrits par les ménages, la SVOD arrivant juste derrière (2 Français sur 3 sont abonnés à un service de vidéo à la demande). Mais de plus en plus de domaines s’ouvrent à ce type de formule : résidence secondaire avec le site Barak, restaurants – récemment la chaîne Del Arte lançait une formule à 34,99 euros par mois donnant droit à un repas par jour –, matériel sportif (Decathlon teste un système d’abonnement avec des prix de 20 à 80 euros), courses alimentaires… Pour l’automobile, une étude de 2021 du Boston Consulting Group estime que les abonnements constitueront dans dix ans un marché de 30 à 40 milliards de dollars et concerneront 15 % des ventes de voitures neuves. Par rapport aux formules LOA (location avec option d’achat) ou LLD (location longue durée), l’abonnement est plus flexible : il n’y a pas d’apport (pas de premier loyer majoré) et les durées sont plus courtes (de trois à douze mois).
Ce que vous pouvez gagner. Pour l’alimentation, les adeptes du bio gagneront de 15 à 50 % sur leurs courses alimentaires avec l’abonnement proposé par l’épicier en ligne La Fourche. Soit de 300 à 1 000 euros d’économies annuelles. Le coût (59,90 euros par an, soit 5 euros par mois) est rentabilisé en deux commandes environ. L’enseigne rembourse la différence si l’abonné n’arrive pas à rentrer dans ses frais. D’autres distributeurs ont également mis en place des abonnements. La souscription est vite rentabilisée avec l’avantage accordé : 10 % de réduction sur la totalité des courses (voir tableau).
Pour l’automobile, l’abonnement pour une Peugeot 308 coûtera par exemple 6 948 euros avec Aramis Flex (voiture reconditionnée). A titre de comparaison, le budget annuel pour ce type de voiture en cas d’achat est de 9 832 euros pour 15 895 km (source : Le budget de l’automobiliste 2020, Automobile club association). Soit 29 % d’économie. Il faudra toutefois rajouter l’assurance et les carburants. Au final, le coût sera sensiblement identique (9 548 euros). Le vrai intérêt de l’abonnement ici est plutôt d’éviter le coût initial (substantiel) de l’achat et de profiter d’un certain confort (tout est inclus, y compris sur certaines formules le contrôle technique). Pour une résidence secondaire, louer via Barak est moins cher que sur Airbnb, par exemple, car la durée d’occupation (une « virée ») est plus longue (du jeudi au lundi). Les prix sont variables, par exemple de 300 à 2 000 euros, et comprennent le ménage, la commission de la plateforme et l’assurance.
Pour votre épargne aussi. L’« abonnement d’épargne », dénomination employée par certaines banques (Crédit du Nord, Caisse d’Epargne, Axa Banque…), n’est rien d’autre que de l’investissement programmé. Une technique (dollar-cost average ou DCA) que les boursiers utilisent pour lisser le coût moyen et le risque, mais qui est aussi utile pour faire des économies. Sur des SCPI, par exemple, verser régulièrement des petits montants est plus économique que souscrire d’emblée des parts au prix fort. Certaines SCPI permettent de profiter de cette facilité. C’est le cas chez Sogenial de Cœur de Régions, chez Primonial de Primovie ou chez La Française AM de LF Grand Paris Patrimoine. Le rythme peut être mensuel, trimestriel ou annuel et il est modifiable à tout moment. Des montants minimaux de souscription sont imposés, variables en fonction de la périodicité d’investissement (par exemple, 20 euros minimum par mois pour LF Opportunité Immo et 60 euros en trimestriel). Ces versements programmés sont la plupart du temps gratuits. Chez le courtier en ligne Trade Republic, par exemple, l’ordre de Bourse est facturé 1 euro, contre 0 euro si vous le passez dans le cadre d’un investissement programmé.
Payer l’usage plutôt que la possession, voilà le principe de location. Une tendance qui a pris de l’ampleur ces dernières années avec l’enjeu de la transition énergétique auquel les ménages sont de plus en plus sensibles au moment d’arbitrer leurs choix de consommation. Plutôt que de fabriquer à tout-va et pousser à la surconsommation, la location incite à améliorer la durée de vie des produits, investir dans la maintenance et la réparation, développer des filières de recyclage… Tous les acteurs s’y mettent, y compris ceux réputés pour leurs prix bas. Dans le secteur de l’habillement, par exemple, Kiabi vient de lancer son offre de location de vêtements. Pour 19 euros par mois, un client peut louer 5 articles quel que soit le rayon (femme, homme, enfant). Il en coûtera 19 euros pour 10 articles, 39 euros pour 15 et 49 euros pour 20.
Ce que vous pouvez gagner. Financièrement, la location suppose de bien faire ses calculs, cette option se révélant parfois non rentable comparativement à l’achat. Sur l’électroménager, par exemple, il sera souvent plus avantageux d’acheter, car la location peut être deux fois plus chère (voir MVVA n°451 p.76). A contrario, sur un smartphone, louer est un choix gagnant car le cycle de renouvellement de ce type d’appareil est court et les prix d’achat sont relativement élevés (pour rentabiliser l’opération, mieux vaut d’ailleurs cibler un mobile haut de gamme). Sur un iPhone, par exemple, l’économie peut se chiffrer à 24 %. Mais l’un des postes les plus intéressants pour la location est l’automobile. Carburant, assurance, stationnement… posséder une voiture coûte, en effet, cher. Une Clio essence, par exemple, revient à 7 029 euros annuels (source : Le Budget de l’automobiliste 2020, Automobile Club Association), dont parmi les plus gros postes de dépenses l’assurance (820 euros), le carburant (881 euros) et l’entretien (939 euros). Pour réaliser véritablement des économies, il faut toutefois privilégier la location temporaire, ce qui revient à limiter l’usage de la voiture, plutôt que la LOA ou la LLD. En combinant location temporaire d’un véhicule, recours aux VTC/taxis et aux transports en commun, l’économie grimpe à 40 % (voir ci-contre). Dans notre simulation, posséder une voiture en région bordelaise revient ainsi à 7 765 euros annuels, contre 4 645 euros en limitant l’utilisation de la voiture via de la location ponctuelle.
Côté immobilier, la location est une carte à jouer. C’est le cas incontestablement pour la résidence secondaire. La France compte 3,67 millions de résidences secondaires, occupées en moyenne 44 jours par an par leurs propriétaires. Louer permet de s’affranchir d’un coût financier (près de 5 600 euros par an, voir MVVA n°435, p. 53) qui s’alourdit d’année en année du fait notamment de la fiscalité. Alors que jusqu’ici seules les agglomérations sous tension de plus de 50 000 habitants pouvaient appliquer une surtaxe sur les résidences secondaires – de 5 à 60 % –, la mesure sera étendue en 2023 à 4 000 nouvelles communes de moins de 50 000 habitants. La taxe d’habitation sera également maintenue sur les résidences secondaires, à l’inverse des résidences principales. Sur les plateformes de location, les tarifs démarrent autour d’une cinquantaine d’euros la nuit.
Pour les résidences principales, la remontée des taux des crédits immobiliers – 3,90 % anticipés en moyenne mi-2023 –, conjuguée à l’augmentation des taxes foncières dès l’année prochaine, commence à rebattre les cartes dans le traditionnel match achat-location. Surtout dans les grandes agglomérations. Une étude du courtier Cafpi montre ainsi qu’en un an, la durée pour que l’achat devienne plus rentable que la location a presque doublé. A Strasbourg, par exemple, il faut désormais six ans et un mois pour que l’acquisition devienne plus rentable que la location, quand il fallait trois ans et six mois en 2021. La hausse des prix des dernières années a aussi rendu l’achat impossible pour nombre de ménages. Dans une métropole, acheter un 75 mètres carrés nécessite en moyenne de gagner 1 279 euros de plus par mois par rapport à la location selon une étude Seloger. A Lyon, par exemple, il faut gagner 5 638 euros nets mensuels pour acquérir cette surface, contre 3 796 euros pour la louer. Nous avons fait les calculs à Paris (voir simulation). Il faut attendre huit ans pour que l’achat soit plus intéressant que la location et à la condition de revendre avec une revalorisation de 10 %. Et si le locataire place son capital avec un rendement de 5 %, il faudra une revalorisation minimale de 20 % pour que l’achat soit plus intéressant.
Deux approches ici : soit s’unir pour bénéficier de meilleurs tarifs, soit acheter de grosses quantités pour faire baisser le prix au kilo. Dans le premier cas, il s’agit d’achats groupés. Assurances, énergie (gaz et électricité)… des campagnes régulières d’achats groupés, visant à rassembler un maximum de consommateurs et à négocier des remises via un appel d’offres, ont été portées par des associations de consommateurs comme Que-Choisir ou des sites comme Selectra. A l’heure actuelle, l’explosion du prix des pellets (voir MVVA n°484, p.61) relance ce type d’opération. Le site Economiz, par exemple, le propose pour les départements de la Moselle, de la Meurthe-et-Moselle et le Bas-Rhin. L’inscription se fait en ligne via un formulaire. Des groupes Facebook existent également.
Dans le second cas, il s’agit d’acheter de gros conditionnements via des sites comme VenteGros (plus de 15 000 références, vêtements, chaussures…) ou des chaînes spécialisées comme Costco qui fait payer un droit d’entrée (36 euros par an). Carrefour s’apprête à lancer sa propre marque Atacadão sur le même principe.
Ce que vous pouvez gagner. Les achats groupés vous feront gagner en moyenne de 8 à 12 % sur le prix d’une palette de pellets. Exemple de prix chez Costco au rayon jouet : la Super Ferme Interactive de VTech vendue à 36 euros, contre 45,99 euros chez Auchan (22 % d’économie). Chez Atacadão, la promesse est de 10 à 15 % d’économies par rapport à une enseigne classique. L’achat en gros conditionnement, lui, est plutôt à privilégier pour les denrées non périssables qu’il faut pouvoir stocker. Et méfiance sur les mentions « format familial » des grandes surfaces, avec des prix au kilo souvent plus chers qu’à l’unité.