Son rendement moyen pourrait monter encore en 2024 et dépasser les 3%. Avec les bonifications de taux disponibles chez certains assureurs, vous pouvez espérer jusqu’à 5% de rémunération sur vos versements !

Les périodes d’incertitude sont plutôt bénéfiques au fonds garanti en euros. Et pour cause ! Avec ce support financier, vous ne prenez aucun risque : votre capital et ses intérêts sont garantis, vous ne pouvez pas perdre d’argent et votre mise ne fait qu’augmenter au gré du rendement servi chaque année par votre assureur. En plus, vous pouvez retirer votre argent quand vous voulez. Qui dit mieux ? Le fonds en euros est le support idéal pour ceux qui ne veulent prendre aucun risque ou, à l’inverse, pour ceux qui en prennent – et investissent donc une partie de leur assurance sur les marchés financiers –, mais qui ont besoin de cette base de repli pour y rapatrier leur argent quand la tempête gronde sur les places boursières.
Ce fonds en euros est investi principalement en obligations, dont une large partie en obligations souveraines de l’Etat français (OAT 10 ans). Pour schématiser, le rendement du fonds en euros évolue peu ou prou comme celui des OAT. Or, depuis plus de trente ans, les taux de ces dernières baissaient, entraînant le fonds garanti dans leur sillage, avec un rendement annuel moyen au plus bas à… 1,28% en 2020 et 2021. Depuis, poussés par l’inflation, les taux ont emprunté le chemin inverse et l’OAT 10 ans, après être restée plusieurs années autour de 0% (elle a même été négative), est repartie à la hausse, pour revenir en 2024 au-dessus des 3%. Une très bonne nouvelle pour le fonds garanti en euros.
Bénéficiant de cette hausse des taux, le rendement moyen des fonds en euros s’est amélioré l’an dernier, à 2,65% net de frais des contrats, avec une large dispersion : 2,22% seulement à l’Afer et jusqu’à 3,10% à la MACSF ou 3,70% à La France mutualiste. Certains assureurs vont donc bien plus vite que les autres dans la remontée. Comment ? «C’est l’histoire du cercle vertueux», dit Fabrice Bagne, directeur général adjoint de BNP Paribas Cardif en France.
Plus les assureurs ont d’épargne disponible à investir sur les marchés obligataires, mieux ils peuvent enregistrer des rendements aujourd’hui supérieurs à plus de 3%, et améliorer du même coup la moyenne de l’ensemble de leur portefeuille obligataire, qui sert lui-même de référence à la rémunération du fonds en euros. Ceux qui s’en sortent le mieux sont ceux qui parviennent à collecter massivement de l’argent frais auprès de leurs assurés pour le réinvestir sur des marchés obligataires beaucoup plus attractifs que par le passé.
Mais pour cela, il faut faire le beau et promettre un rendement généreux. En 2023, y sont parvenus les assureurs qui ont pioché dans leurs réserves pour soutenir les rendements de leurs fonds en euros. Tant pis pour ceux qui en étaient dépourvus, comme l’Afer (0,54% de réserves seulement) qui n’a pas pu faire grand-chose, alors que d’autres et notamment les bancassureurs se frottaient les mains. Le Crédit mutuel disposait de 6,9% de rendement en réserve à fin 2023, CNP Assurances de 6,2%, BNP Paribas de 5,44%, la MACSF de 3,90%… Des perspectives encourageantes pour le futur.
«La rémunération des fonds en euros devrait progresser en 2024 et dépasser les 3%, à 3,05% ou 3,10%», anticipe Cyrille Chartier-Kastler, consultant spécialisé et fondateur du site Facts & Figures. Mais tous les assureurs n’y parviendront pas et il y aura une forte dispersion. Pour choisir les meilleurs, allez vers ceux qui ont bien amélioré leurs performances en 2023, ils sont théoriquement dans une dynamique positive et devraient profiter à plein du cercle vertueux évoqué plus haut.
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Outre l’amélioration naturelle du rendement du fonds garanti en euros, vous pouvez obtenir encore mieux avec les bonus offerts par certains assureurs qui veulent justement collecter un maximum. Ces offres arrivent le plus souvent à échéance fin juillet, mais, si les taux de l’OAT restent élevés – ce qui devrait être le cas si l’instabilité politique perdure –, d’autres promotions devraient fleurir à la rentrée. Actuellement, «nous offrons des bonus sur les versements qui améliorent le rendement du fonds garanti en euros de 1,75%. Celui-ci peut même atteindre 2,25% dès que 30% sont investis sur des unités de compte (ailleurs que sur le fonds en euros, NDLR). Soit un taux qui peut avoisiner 5,05% sur la base de 2023», explique Benoit Courmont, DGA chez AG2R La Mondiale.
«A La Banque postale, le rendement obtenu sur certains versements lors de campagnes commerciales peut dépasser les 5% en fonction du taux d’unités de compte», dit Eric Bramoulle, directeur offre et développement Business Unit La Banque postale à CNP Assurances. Et chez BNP Paribas Cardif, en ce moment, le «bonus varie de 1,30 à 1,50% et, si le taux de rendement moyen est identique à celui de l’an dernier (3,03%), le rendement 2024 pourrait donc monter jusqu’à 4,53% sur les versements», explique Fabrice Bagne.
Bien sûr, pour obtenir ces bonus, il faut placer une partie de votre épargne ailleurs que sur le fonds en euros, c’est-à-dire sur des supports financiers non garantis. Mais certains de ceux-là restent malgré tout assez sécurisés et vous permettent de répondre à la condition exigée pour aller chercher le bonus maximal sur le fonds en euros. C’est le cas à La Banque postale (LBP), qui propose comme unité de compte sa propre émission obligataire, rémunérée à 3,85% avec peu de risques de… faillite ! Certains assureurs comptabilisent aussi, parmi les unités de compte éligibles, les fonds monétaires sans risque ou des produits structurés, dont le capital est garanti à l’échéance (au bout de quatre ou cinq ans). Pas de quoi se priver !
Chaque fois qu’on annonce les chars soviétiques sur les Champs-Elysées, les épargnants les plus fortunés se tournent vers… l’assurance vie luxembourgeoise. Attention, elle est réservée à une clientèle capable d’y placer au moins 250 000 euros. Qu’est-ce qu’on va chercher au Luxembourg ? Pas la fiscalité, qui reste celle de votre pays de résidence, à savoir la fiscalité française si vous vivez en France. Mais on y trouve trois choses.
D’abord, une certaine sécurité. En France, en cas de faillite d’un assureur, vous pouvez récupérer 70 000 euros au maximum par personne et par compagnie. Rien de tel au Luxembourg, mais un mécanisme qui devrait vous permettre de récupérer davantage. Les produits financiers, Sicav et autres qui composent votre contrat ne sont pas détenus par la compagnie comme en France, mais déposés chez une banque agréée (le triangle de sécurité). En cas de faillite de l’assureur, vous êtes censés les récupérer plus facilement. Toujours «en cas de faillite, vous profitez aussi d’un super privilège : vous êtes remboursé en premier avant même les salariés de l’assureur, les impôts et les autres créanciers, ce qui n’est pas le cas en France», explique Sébastien Veynand, fondateur du courtier Warold.
On y trouve ensuite une offre financière beaucoup plus sophistiquée, avec des contrats qui proposent des fonds d’investissement de pointe et qui peuvent même être libellés dans d’autres devises que l’euro (souvent le dollar ou le franc suisse). Et enfin, à la différence du contrat souscrit en France, le contrat luxembourgeois est capable de vous suivre partout, où que vous alliez vous installer – et de vous appliquer la fiscalité idoine (portugaise si vous êtes au Portugal, suisse si vous êtes en Suisse, etc.). Idéal pour un Français vivant en Italie, avec des enfants bénéficiaires domiciliés en Espagne, par exemple, ou pour un(e) jeune diplômé(e) ou un(e) cadre qui sait qu’il ou elle va faire une carrière internationale.
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