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Afin de limiter les pertes, certains contrats proposent des options appelées « stop-loss », ou « arrêt des pertes » en bon français. Il s’agit de définir un niveau plancher à partir duquel la vente de l’unité de compte (UC) se déclenche. Ce seuil est généralement de – 5 %, – 10 % ou – 20 %. Par exemple, pour une UC achetée 100, avec un stop-loss à – 10 %, l’ordre de vente sera envoyé une fois que la valeur de l’UC aura été constatée à un niveau inférieur ou égal à 90.
Il existe deux types de stop-loss : absolu, dont nous venons d’évoquer le principe, et relatif. Le deuxième du genre va prendre en compte la baisse par rapport au dernier plus-haut. Par exemple, pour une UC achetée 100, avec un stop-loss relatif à – 10 %, le niveau de déclenchement sera initialement à 90. Mais si la valeur de l’UC atteint 130, le seuil sera actualisé à 117 (130 – 10 %). « Ce sont des mécanismes pour des épargnants qui veulent la gestion libre, mais un filet de sécurité », résume Gilles Belloir, directeur général de Placement-direct.fr.
Problème : ceux qui choisissent ces options n’ont pas toujours conscience du fonctionnement. Plusieurs se sont plaints ces dernières semaines d’avoir vu leurs actifs vendus à des niveaux bien en deçà des seuils choisis. « Selon les compagnies, il y a des délais, explique Gilles Belloir. L’assureur ne regarde pas en temps réel les cours. Les UC sont cotées une fois par jour, mais pas durant toute la journée ; c’est le cours de clôture qui est retenu. En plus, les compagnies peuvent décider de ne contrôler le cours des UC qu’une seule fois par semaine. Cela veut dire que si, graphiquement, le seuil de déclenchement à – 10 % est atteint le lundi, mais que la compagnie regarde le vendredi, le titre a pu entre-temps remonter ou descendre encore plus bas. » Et si le niveau limite est atteint ou dépassé lors de la constatation, il faut encore attendre le temps que l’arbitrage soit effectué. Parfois quelques jours. D’où la mention, dans les conditions générales, que les ventes automatiques (et souvent aussi les arbitrages classiques) ont lieu « à cours inconnu ».
Un lecteur nous a notamment contactés pour son contrat Millevie de la Caisse d’Epargne. Réponse de l’assureur (BPCE) : « Sur ces contrats, la constatation est hebdomadaire et coïncide avec le jour anniversaire de la mise en place de l’option. A titre d’exemple, si l’option stop-loss est mise en place un mercredi, les constatations de l’option seront réalisées chaque mercredi pour le contrat concerné. » Stellane Cohen, directrice générale du courtier en ligne Altaprofits, reconnaît qu’elle aussi « a eu des clients qui demandaient des explications ».
Le krach a fait apparaître des décalages entre les attentes des épargnants et le mécanisme en place. « Il ne faut pas uniquement cocher l’option, il faut regarder le descriptif, sinon on peut avoir des surprises », ajoute Stellane Cohen. Le stop-loss absolu apparaît ainsi comme un outil assez simple, mais peut-être trop simple. Le terme « absolu » ne doit pas induire en erreur : rien ne garantit que la vente sera déclenchée exactement au seuil défini. Le stop-loss relatif est, certes, plus complexe, mais semble, en revanche, plus pertinent, car plus à même de sécuriser un gain.
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