Les marchés financiers sont actuellement chahutés et la volatilité a fait son grand retour dès le début de l’année 2022, en raison de l’inflation persistante qui pèse sur l’économie et le resserrement monétaire décidé par les banques centrales pour endiguer le phénomène. La volatilité est montée encore d’un cran avec les tensions entre la Russie et l’Occident sur la question ukrainienne, jusqu’à atteindre son paroxysme le 24 février 2022 avec l’invasion de l’Ukraine par les Russes malgré les sanctions économiques des Occidentaux.
Dans ce contexte, les obligations et l’ensemble des placements à capital garantis restent peu attractifs, et le marché actions est également pénalisé par la situation macro-économique et géopolitique.
La correction induite par la crise ukrainienne et la baisse des principaux marchés boursiers, notamment des indices européens, peut être l’occasion de revoir sa stratégie de portefeuille actions, ses arbitrages, sa gestion du risque, ses solutions de couverture et de money management.
Découvrez dans cet article l’intérêt de protéger son portefeuille boursier. Ensuite, nous vous présenterons certaines solutions d’arbitrage envisageables sur actions, en lien avec les fondamentaux des sociétés. Nous reviendrons également sur l’intérêt de la diversification.
Nous vous indiquerons enfin les principes de fonctionnement des stops et stops suiveurs, et terminerons par la présentation de stratégies de couverture par l’intermédiaire d’ETF et de produits dérivés.

Il est souvent difficile de rester de marbre face à la volatilité, même si l’on a un horizon d’investissement long terme. Il est normal de vouloir protéger son portefeuille boursier lors de corrections, de crises ou de marchés chahutés. Au lieu de céder à la panique et procéder à une revente de tous les titres qui chutent, il est recommandé de procéder à des arbitrages selon une méthode éprouvée, avec beaucoup de sang-froid. Découvrez dans cet article 5 mesures à mettre en œuvre dès que les cours de Bourse sont un peu trop mouvementés à vos yeux.



Lorsque les marchés sont incertains et que le contexte économique devient difficile, le principal point faible des sociétés provient de leur endettement financier.
Théoriquement, une société sans dette ne peut pas faire faillite car, dans la majorité des cas, les faillites sont liées à une situation d’insolvabilité. Attention, une société qui réalise des bénéfices réguliers peut également faire faillite.
Prenons l’exemple d’une société A qui a financé sa croissance avec un emprunt de 100 millions d’€ sur 20 ans et dont le coût de sa dette de financement est de 5,1 millions d’euros par an (remboursement du capital + intérêts). Admettons que cette société réalise 10 millions d’€ annuel de marge bénéficiaire (avant le coût de sa dette) dans un contexte économique normal, et que lors d’une conjoncture difficile, sa marge bénéficiaire chute à 2 millions (avant le coût de sa dette). Elle se retrouve alors avec un différentiel de – 3,1 millions d’€ et ne peut plus faire face au coût de sa dette.
La société est alors contrainte de déposer le bilan et les créanciers ont le droit de liquider la société pour récupérer une partie de leurs créances. Les actionnaires perdent généralement la totalité de leurs investissements lors de ces scénarios. Et cela même si la société reste viable économiquement car son activité est profitable. C’est le montant exigible de sa dette qui la rend insolvable !
Si une société dispose d’un bon ratio bilanciel de solvabilité, elle présentera une meilleure solidité face à ses créanciers car la valeur de ses actifs (ce que possède la société) est supérieure à la valeur de ses passifs (ce que doit la société). Ainsi, les créanciers seront plus confiants dans le cadre d’une restructuration de la dette où la société pourra se permettre de vendre une partie de ses actifs pour se désendetter.
Afin de consulter les ratios de solvabilité des sociétés qui composent votre portefeuille boursier, il est possible de vérifier leurs bilans officiels consultables sur leur sites Internet, rubrique investisseurs. En totalisant l’ensemble des dettes financières court et long terme au passif du bilan (emprunts, obligations, dettes financières, etc.), puis en divisant cette somme par la valeur des capitaux propres ou des capitaux propres tangibles (déduits des actifs intangibles, dont la valeur est moins « monétisable »).
Il est primordial d’attacher une importance à ce ratio d’endettement financier car dans la vie d’une société, il y aura des « hauts et des bas », au fil des conjonctures économiques. Il est donc préférable que les actions de vos sociétés en portefeuille, ne soient pas trop endettées pour traverser sereinement les conjonctures plus complexes.
En 2020, l’affaire Wirecard a encore démontré l’importance de la solvabilité d’une société. Même si la comptabilité de la société s’est avérée frauduleuse, il n’en reste pas moins probable que l’activité de la fintech restait viable économiquement (bénéficiaire). Cependant, la fraude comptable a engendré l’impossibilité de valider les comptes, entraînant une exigibilité immédiate de la dette de financement de long terme du groupe par ses créanciers, et par engrenage son insolvabilité suivie de sa mise en faillite.
Même scénario pour la compagnie aérienne britannique Flybe qui n’a pas survécu à ses pertes de chiffre d’affaires liées à la pandémie de Covid-19 qui ont entraîné son insolvabilité face à sa dette.
Nous pouvons également citer les faillites en cascades des opérateurs parapétroliers américains, fortement endettés, qui n’ont pu honorer les coûts de leurs dettes face à la baisse du cours du pétrole de ces dernières années.
À chaque situation, la faillite émane d’une impossibilité à faire face à la dette financière, d’où l’importance des ratios de solvabilité.
Remarque : les bons ratios de solvabilité ne protègent pas spécifiquement de la volatilité du cours de Bourse de l’action de la société mais réduit concrètement son risque de faillite.
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Vendre les actions des sociétés qui réalisent des pertes financières sur plusieurs exercices (années) consécutifs peut être envisagé. En effet, si leur chiffre d’affaires est insuffisant pour couvrir leurs dépenses, l’intérêt économique est non viable.
Cependant, deux situations de pertes peuvent être analysées différemment et les actions de ce type de sociétés peuvent être conservées en portefeuille.
Première situation : la société a été bénéficiaire durant de nombreuses années mais connaît une ou deux années de pertes à la suite d’une conjoncture particulièrement défavorable, comme la crise liée à la pandémie de Covid-19 par exemple. Les pertes sont donc conjoncturelles et non structurelles et la situation bénéficiaire a de fortes chances de revenir ensuite à la normale.
Deuxième situation : les pertes qui concernent les profils de sociétés en forte croissance -dites growth– comme Tesla ou Meta (ex-Facebook) à leurs débuts. Ce type de sociétés « misent » sur une forte croissance lors de leur développement et se concentreront sur leur profitabilité une fois arrivées à maturité. Les croissances de leurs cours de Bourse sont parfois spectaculaires même si elles ne sont pas encore rentables, car les marchés se focalisent sur l’évolution constante du chiffre d’affaires.



Une bonne diversification est essentielle pour limiter le risque global d’un portefeuille boursier.
La première règle de diversification est numéraire : posséder un nombre minimal de positions en portefeuille. 25 semble être une base pour une bonne diversification (ce qui correspond à une perte de 4 % de la valeur du portefeuille si une position est perdue).
Il est également fortement conseillé d’opter pour une diversification sectorielle afin d’éviter les déconvenues en cas de concentration sectorielle. Si le secteur en question se porte mal, les conséquences sur votre portefeuille peuvent être sensibles.
La diversification géographique peut également apporter un réel avantage grâce à une sélection d’actions au sein de différents pays ainsi que des investissements en multidevises. Elle permettra également d’augmenter l’univers de sélection.
Il est tout à fait possible d’opter pour un portefeuille de plus de 25 valeurs, afin de réduire encore plus le risque. Mais, si les plus fortes plus-values de votre portefeuille se situent parmi quelques actions, elles seront également plus diluées. La réciproque est donc vraie en matière de moins-values.
Un portefeuille boursier très concentré – de 10 valeurs par exemple – nécessite une très bonne expertise, car si vous perdez 100 % sur une position, c’est 10 % de votre portefeuille qui disparaît.
Remarque : il est possible de gagner en Bourse avec un portefeuille concentré mais cela nécessite clairement un niveau pointu de connaissances des sociétés. Ce fut le cas notamment du célèbre investisseur Warren Buffett.



Placer un ordre stop vous permet de limiter vos pertes sur une position spécifique. Il vous suffit d’indiquer le seuil de cours de Bourse à partir duquel vous souhaitez que votre position soit soldée. Ainsi, vous pouvez facilement limiter vos pertes éventuelles, surtout si l’investisseur s’absente durant plusieurs semaines, l’été par exemple.
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Dans cet exemple, l’action est acquise à 15 € et l’ordre stop est parallèlement placé à 12,5 €. Si l’investisseur n’a pas soldé sa position au préalable, à l’atteinte des 12,5 €, son stop se déclenche à ce seuil lui permettant de limiter sa perte maximale.
Cependant, attention aux gaps d’ouverture entre deux séances boursières, car ils peuvent engendrer des sorties à des seuils moins favorables que ceux initialement paramétrés lors de la saisie de vos stops.
Placer un stop suiveur vous permet d’accompagner l’évolution du cours de vos actions tout en limitant les pertes lors d’éventuels retournements.
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Au sein de cet exemple, l’action est acquise à 15 € et l’ordre stop suiveur est parallèlement placé à 12,5 €. Si l’investisseur n’a pas soldé sa position au préalable, le seuil du stop suiveur va s’ajuster à la hausse en respectant le même écart que lors de son paramètrage initial, soit un maximum de 16,67 € lors de l’atteinte du plus haut de l’action à 20 €. En contrepartie, il ne s’ajuste pas à la baisse si l’action se retourne.
Le stop suiveur permet donc d’accompagner le cours de l’action tout en protégeant la perte maximale depuis le dernier plus haut atteint.
Remarque : les stops sont gratuits et fonctionnent dans les deux sens, sur les positions longues (acheteuses) ou courtes (vendeuses). Attention, toutes les banques et courtiers en ligne ne proposent pas de stops suiveurs. En termes anglo-saxons le fait de gérer son risque est appelé money management.



Tout comme une voiture est liée à une assurance, les actions d’un portefeuille en Bourse peuvent faire l’objet d’une couverture afin de limiter les risques.
Les ETF ont pour but de reproduire l’évolution d’un indice boursier avec effet de levier.
Exemple : un investisseur dispose d’un portefeuille en actions diversifiées françaises d’une valeur de 20 000 €. Il pense que la Bourse risque de chuter en mars 2020, et souhaite couvrir son portefeuille par l’intermédiaire d’un ETF bear, c’est-à-dire de type short indiciel (position vendeuse) sur le CAC 40. Il dispose de 6 000 € de liquidités sur son compte titres.
Il décide d’opter pour le produit Lyxor CAC 40 Daily (-2x) Inverse UCITS ETF – Acc dont le code ISIN est FR0010411884 afin d’anticiper un gain, si sa stratégie bear (baissière) s’avère exacte. Au cours du mois de mars, le CAC 40 a chuté de 20 % et son portefeuille d’actions a chuté de 25 %.
D’une part, son portefeuille d’actions a enregistré une perte de valeur de 25 %, soit 5 000 € de perte latente. D’autre part, son ETF bear CAC 40 lui a généré une performance de + 27,69 % soit 1 660 € sur la base de ses 6 000 € mobilisés.
En conclusion, l’investisseur a pu couvrir 33 % de sa perte latente sur son portefeuille actions en mobilisant un capital d’une valeur de 30 % de son portefeuille initial.
Utiliser les produits de Bourse de type leverage & short, turbos ou warrants pour des couvertures à court terme de vos actions en portefeuille est aussi possible. Il faut tout de même garder à l’esprit que ces produits dérivés ont des fonctionnements relativement complexes et qu’il est préférable de maîtriser au préalable les échéances, les barrières désactivantes (turbos), l’élasticité, ou encore les parités.
Les options de type « put » sur actions peuvent également permettre de couvrir ses positions longues (acheteuses) sur le court terme. De plus, avec les options, il est possible d’utiliser d’autres stratégies plus complexes pour couvrir son portefeuille boursier via une stratégie de covered call par exemple.
Attention, on utilise généralement ces produits dérivés en trading plutôt qu’en investissement moyen long terme. Il faut donc être très vigilant face aux effets de levier qui sont à double tranchant car si la tendance va à l’inverse de vos anticipations, les pertes peuvent être décuplées.
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Louis Yang |
Rédacteur en chef – Café de la Bourse
Diplômé de l’ICN et de l’ESCP. Louis Yang a travaillé à la Mission Economique et a été conseiller en gestion de patrimoine indépendant. Il a également été rédacteur et éditeur financiers pour Aol Finance et Yahoo Finance. Il est auteur pour la librairie du Commerce International, chroniqueur sur BFM et sur B Smart TV ainsi que co-fondateur et rédacteur en chef des sites Café de la Bourse, Café du Patrimoine et Café du Trading.
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