L’assurance vie, le placement financier préféré des Français répond à tous les objectifs, améliorer sa retraite en premier lieu. Vous épargnez régulièrement (ou non) sur un contrat et ses fonds pendant la vie active, pour y puiser librement quand vous êtes à la retraite, par des retraits ponctuels ou réguliers, avec une fiscalité clémente à la clé.
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Idéal en théorie. En pratique, c’est plus complexe à mettre en musique tant les solutions imaginées par le marketing des établissements financiers sont nombreuses. Quel type de contrat choisir ? Sur quels supports investir ? Faut-il succomber aux contrats euro-croissance? Eléments de réponses.
Pour vous préparer un capital pour la retraite, tout d’abord, faites preuve de bon sens. Quel épargnant êtes-vous : profane ou averti ? Il est important de le définir afin de vous orienter sur une offre en adéquation avec votre profil.
On trouve sur le marché des contrats « simples », avec dix à vingt supports financiers et un bon fonds en euros, et d’autres, plus fournis, résolument conçus pour des épargnants affûtés ou bien conseillés. Votre âge, ensuite, est un critère déterminant. On n’investit pas de la même manière à trente ou à quinze ans de sa retraite. Plus cet horizon est lointain, plus vous pourrez prendre des risques avec votre épargne.
Concrètement, pour un horizon de retraite supérieur à dix ans, écartez le fonds en euros, peu rentable (un taux de 2% en moyenne attendu ces prochaines années). Pour les néophytes, une solution consiste à se tourner vers les profils clés en main proposés par les assureurs, qui sécurisent votre capital au fil du temps ou qui mixent un ou deux fonds risqués avec le fonds en euros.
Mais vous pouvez réaliser vous-même ce panachage dans un contrat adapté. Si vous êtes un épargnant plus aguerri, votre gestion doit être plus diversifiée et dynamique. Gare toutefois à ne pas boursicoter avec votre contrat : maintenir le cap sur la retraite demande de la persévérance dans votre investissement. Et passé 50-55 ans, il faudra mettre à l’abri progressivement votre épargne.
Comment ? En arbitrant vos gains sur le fonds sécurisé. Pensez aussi à utiliser l’option sécurisation automatique des plus-values. Voilà pour la marche à suivre. En pratique, traquez les contrats qui vous correspondent à l’aune de critères exigeants : qualité du fonds en euros, niveau de frais, diversité de l’offre financière, etc. Quoi qu’il en soit, rien ne vous empêche de piloter deux contrats en parallèle.
A côté des assurances vie dites « classiques », on trouve ici ou là des offres complémentaires méconnues. Parmi elles, la tontine ou les contrats à annuités variables. Lancés voici dix ans, ces derniers devaient révolutionner la préparation de la retraite en mixant performances boursières et revenus garantis pour vos vieux jours. Echec commercial, aujourd’hui seul Allianz propose ce type de contrat complexe (Invest4Life), plutôt destiné aux quinquagénaires.
Et puis, il y a les contrats dits euro-croissance. Conçus pour des investissements longs, au moins dix ans, ils restent boudés par les épargnants. Au point que le Gouvernement s’interroge aujourd’hui sur leur devenir. Il faut dire que ce produit est très compliqué. Son jargon est obscur (« parts de provision de diversification », « provisions mathématiques »). Et son fonctionnement requiert des explications approfondies. Exemple : la garantie en capital n’est valable qu’au terme du contrat, de huit à quarante ans selon les offres du marché. Alors, faut-il s’en détourner ?
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Pas si vite. Car ces fonds se montrent performants. Prenons le leader de ce marché, BNP Paribas. Le fonds euro-croissance de son contrat BNP Paribas Avenir Retraite a affiché 3,69% net de frais en 2017. Mieux, le taux de rendement annualisé depuis sa création, à la fin de 2010, ressort à 4,19%, ce qui est bien au-dessus des fonds en euros classiques. Même tendance chez Generali, dont le fonds, plus jeune, a donné 4,52% net l’an passé. Attention, pas d’effet cliquet sur ces supports !
La remontée progressive des taux obligataires va permettre, en outre, aux assureurs de mieux piloter la garantie du capital au terme. Et donc de gérer plus dynamiquement ces fonds, ce qui pourrait encore muscler les résultats. Par contre, un retournement boursier serait nuisible à ce type de produit. Finalement, l’euro-croissance s’inscrit bien dans une logique de retraite, par exemple en adoptant un horizon de quinze ou vingt ans pour sa garantie en capital. L’offre reste limitée à quelques enseignes, dont l’Afer, BNP Paribas, le Crédit Agricole ou encore Generali.