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Publié le 02/07/2022 à 15:02 – Mis à jour le 02/07/2022 à 15:02
Malgré la crise sanitaire et la guerre en Ukraine, l’action Dassault Systèmes a gagné 435% sur dix ans au 9 mai 2022, LVMH 326% et L’Oréal 231%, pour ne citer que quelques valeurs emblématiques du CAC 40. Les gains de la Bourse à long terme sont attrayants.
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Le Livret A promet, lui, une rémunération annuelle de 1% depuis le 1er février, après 0,5% pendant les deux années précédentes. Et le rendement annuel moyen des contrats d’assurance vie en euros s’est affiché à 1,3% en 2021 selon France Assureurs -ceux primés par le Revenu ayant offert plus de 1,5 %.
Pour réaliser de tels gains boursiers, il faut accepter le niveau de risque associé à ce placement et agir avec discipline. La Bourse reste un investissement de long terme, même si vous devez le suivre régulièrement, en étant prêt à intervenir. Comme l’illustrent les turbulences issues du Covid-19 ou du conflit russo-ukrainien, ce placement n’est pas un long fleuve tranquille.
Mais, malgré l’inconfort, il est souvent préférable d’initier ou de réactiver un portefeuille boursier quand la conjoncture est mauvaise.
Voici sept conseils de base pour gagner en Bourse en affrontant tous les temps.
Après les gains records de l’année 2021 (+28,9% pour le CAC 40), la remontée de l’inflation et des taux d’intérêt, puis la guerre en Ukraine ont effrayé les investisseurs, effaçant une partie des plus-values boursières acquises.
Savoir acheter et vendre. Alléger ses positions fin décembre ou début janvier permettait d’engranger une partie de ces plus-values exceptionnelles. Il faut savoir vendre quand l’optimisme prévaut. De même, il faut savoir acheter quand les mauvaises nouvelles prédominent, en anticipant un rebond ultérieur, après la baisse des cours. La Bourse peut brûler demain ce qu’elle a adoré hier. Plutôt que de subir passivement les inévitables retournements de tendance, il faut savoir prendre ses bénéfices, en vendant une partie des positions gagnantes, par exemple au-delà de 20% de gain. Si la valeur progresse, vous en bénéficiez toujours sur le reste de la ligne. Dans le cas inverse, vous aurez sécurisé une partie de vos plus-values.
Une règle comprise par certains épargnants. En 2021, selon l’Autorité des marchés financiers (AMF), 1,6 million de particuliers ont passé au moins un ordre d’achat ou de vente sur des actions, un montant en hausse de 19% par rapport à 2020. Au quatrième trimestre 2021, 743 000 épargnants ont réalisé au moins une opération sur action.
Parmi ces investisseurs actifs, 217.000 n’avaient jamais passé d’ordre de Bourse auparavant ou étaient inactifs depuis janvier 2018. Sur trois ans, l’AMF a recensé un peu plus de 1,1 million de nouveaux investisseurs sur les actions. Le nombre de leurs transactions effectuées a dépassé les 55 millions sur 2021, proche des niveaux élevés de l’année précédente. Ces volumes annuels sont plus de deux fois supérieurs à ceux observés en 2018 et en 2019. Les achats d’actions par des particuliers avaient déjà été multipliés par quatre en mars 2020, au début de la crise sanitaire, dans un volume global multiplié par trois.
L’investissement en Bourse exige de la durée. La théorie moderne du portefeuille développée par Markowitz (1), dite de la «frontière efficiente», est un modèle d’allocations d’actifs visant à optimiser le couple rendement/risque d’un portefeuille boursier. Cette théorie encourage la sélection des actifs dans une optique de diversification. La bonne répartition est la principale source de performance boursière pour l’investisseur de long terme. Elle s’exprime d’abord dans l’allocation optimale des actifs financiers (actions, obligations, monétaires).
Puis, à l’intérieur de la poche actions, la bonne répartition entre les pays, les secteurs et les valeurs permet de mieux répartir le risque et de multiplier les gisements de gains. Adoptez une stratégie de répartition en plusieurs postes: les actions françaises, les valeurs étrangères, les actifs liés à l’or et aux matières premières, et les obligations. Les liquidités compléteront cette allocation.
Pour que les actions démontrent leur rentabilité, elles ont souvent besoin de temps. Notamment parce que la plupart d’entre elles distribuent un dividende annuel dont le rendement moyen, estimé autour de 3% sur les grandes valeurs, constitue, sur longue période, environ 30% du gain global réalisé sur un portefeuille boursier. Après la crise sanitaire, la distribution a redémarré dès l’année suivante. En 2022, au titre de 2021, les sociétés du CAC 40 ont versé près de 58 milliards d’euros de dividendes, nouveau record dépassant celui de 2019 de 49,2 milliards d’euros.
L’international, un pari gagnant. Les portefeuilles gagnants sur longue période sont notamment les plus diversifiés à l’international, car les États-Unis représentent 60% de la capitalisation mondiale. Sur la décennie 2012-2022, un indice mondial tel le MSCI World a gagné 220%, à fin avril, quand le CAC 40 a progressé de 105%.
Diversifier son portefeuille, c’est ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier, ce qui réduit les risques. Sans tomber dans l’excès inverse. Car la multiplication des positions rend le suivi plus délicat.
Sur le long terme, les actions offrent des perspectives de plus-values substantielles. Mais le parcours n’est pas de tout repos. Vous ne devez le pratiquer que si vous acceptez la volatilité propre aux actions. À l’aide de produits dérivés, vous pouvez limiter vos pertes lors des phases baissières. Plusieurs types de supports permettent de couvrir son portefeuille, voire de tirer profit du recul des marchés: ETF Bear, Turbo Put ou Warrant Put par exemple.
Les trackers Bear reproduisent de manière inversée la variation de l’indice qu’ils suivent. Si l’indice CAC 40 baisse de 3%, l’ETF Bear CAC 40 augmentera, lui, de 3%. Si vous anticipez une baisse de cet indice, vous protégerez ainsi votre portefeuille avec seulement un ordre à passer via l’achat du tracker Bear, et non pas une multitude d’ordres de vente à découvert pour chacun de vos titres.
En outre, vous continuerez à toucher les éventuels dividendes de vos actions gardées en portefeuille. Mais vous devez rester vigilant. Car lorsque le marché se retourne, toute hausse vous fait perdre de l’argent sur ces couvertures.
Après la crise de 2008, les Bourses mondiales ont fortement progressé jusqu’en 2021. Cette hausse fut pourtant heurtée par de nombreux chocs, tels que ceux de l’été 2011, de janvier 2016 et du dernier trimestre 2018, avec des replis de 20 à 30%.
En 2020, le CAC 40 a perdu 40% entre son sommet du 19 février à 6.111 points et son point bas du 18 mars à 3.650 points. Les chutes de 2001 et 2008 ont été encore plus importantes, de plus de 60%. Mais la vitesse de la dernière baisse fut historique -40% en un mois avec le coronavirus, quand les replis de 2001 et 2008 s’étaient étalés sur plusieurs mois. Il est donc judicieux d’entrer en Bourse ou de réinvestir dans les périodes de baisse prononcée. C’est le sens de l’adage: «achetez au son du canon, vendez au son du violon».
Entrer sur les actions en mai 2022 avec un CAC 40 autour de 6.100 points, après un repli de 15 % depuis le début de l’année, reste une opportunité de long terme. Ainsi vous n’achetez pas au plus haut. Selon Warren Buffett, «il faut avoir peur quand tout le monde est avide et être avide quand tout le monde a peur».
En répartissant vos investissements sur de nombreux points d’entrée et en privilégiant les phases de replis pour vos achats, vous optimiserez votre placement en Bourse. Après une baisse, les valorisations des actions sont plus raisonnables. Elles offrent un point d’entrée. Le rapport du cours sur le bénéfice net par action (PER en anglais, pour Price Earning Ratio) est un indicateur. Mais si la baisse du cours renforce le potentiel boursier d’un titre, cet indicateur ne vaut pas prédiction. Il doit s’ajouter à d’autres facteurs dans l’analyse de la société.
Vous devez toujours garder au moins 5 à 10% de liquidités, voire davantage en période de baisse des marchés, pour pouvoir réinvestir sur repli, sans devoir céder des lignes en plus-value dont vous ne voulez pas vous séparer. Dans le PEA, la poche liquidités est logée dans le compte espèces. Dans l’assurance vie et le PER, elle est constituée par le fonds en euros.
Les politiques monétaires sont en train de changer. Après avoir affamé les rendements obligataires, elles commencent à leur redonner de l’attrait. Le taux d’émission de l’emprunt d’État français à 10 ans (OAT) a grimpé à 1,6% au 10 mai, celui du Bund allemand 10 ans à 1,1% et celui du 10 ans américain à 3,1%. Et les taux courts qui rémunèrent les liquidités remontent.
Fort de ces conseils, vous devrez à la fois savoir prendre régulièrement vos bénéfices et garder votre sang-froid pendant les krachs. Les investisseurs qui ont traversé les crises boursières de 2001-2003, 2008, 2011, janvier 2016, fin 2018 et février-mars 2020 savent que le risque pris sur les actions cotées est rémunéré sur longue période.
Car lorsque l’investisseur se retire des marchés sous l’effet de la peur, voire de la panique, il rate en général toujours la hausse qui suit. Le choc de l’invasion russe en Ukraine l’a encore montré. En un mois, après le déclenchement du conflit le 24 février, Wall Street, moins exposée, avait retrouvé puis dépassé ses niveaux du 23 février.
Et les Bourses européennes avaient pour l’essentiel rattrapé la chute de fin février. Certes, la situation géopolitique instable, le maintien d’une inflation très élevée, la remontée des taux d’intérêt et le retour du Covid en Chine maintiennent la pression sur les marchés d’actions. Il est donc encore trop tôt pour achever l’analyse de cette dernière phase de marché.
Privilégiez les oasis fiscales pour investir. Le plan d’épargne en actions (PEA) est l’enveloppe la plus adaptée, du fait de sa souplesse d’utilisation et de ses avantages fiscaux. Si le plafond de versement a été dépassé, on peut lui adjoindre un PEA-PME pour de plus petites capitalisations, mais le PEA classique le permet tout autant. Le PEA-PME n’a donc d’intérêt que pour accroître vos versements, dans la limite globale de 225.000 euros (PEA+PEA-PME).
Ni les plus-values de cessions, ni les dividendes ne sont fiscalisés dans un PEA au-delà de cinq ans de détention. Seuls les prélèvements sociaux sont applicables, actuellement au taux de 17,2%. En cas de retrait anticipé de moins de cinq ans, les gains nets sont soumis au prélèvement forfaitaire unique de 30%, comme sur un compte-titres ordinaire.

L’assurance vie multisupport, où vous pouvez loger des fonds d’actions, échappe aussi à l’impôt sur le revenu pour les gains, les prélèvements sociaux, eux, restant dus. Elle reste imbattable pour la transmission successorale. À côté d’un patrimoine immobilier, les gains de long terme de la Bourse offrent un capital qui se valorise dans le temps.
Et le portefeuille distribue des dividendes à un rythme trimestriel ou annuel. Deux atouts appréciables au moment de la retraite, qui se traduit souvent par une baisse brutale des revenus.
Selon les cycles de marché, les actions décotées («value») ou les valeurs de croissancegrowth») réalisent de meilleures performances en Bourse. Les actions décotées sont jugées sous-valorisées par rapport à leur valeur d’actif net comptable.
Présentes notamment dans les services aux collectivités, comme la production et la distribution d‘eau, de gaz, d’électricité, ces titres peuvent offrir un potentiel de revalorisation si un catalyseur particulier (hausse de la demande, allégement de la dette) vient justifier leur retour en grâce.
À l’inverse, les valeurs de croissance, comme les technologiques, sont recherchées pour les perspectives de croissance de leurs bénéfices. En 2020, les technologiques avaient animé la reprise boursière à partir du point bas de mars.
Après avoir dévissé de 30% le 24 février, la cotation des actions russes a été suspendue le 25 février après des baisses jusqu’à 60% en deux séances et par crainte d’un cataclysme boursier. Après une longue interruption, la cotation a repris, en partie, le 24 mars, à Moscou, sur une trentaine d’actions disponibles de l’indice Moex, libellé en roubles, et sur l’indice RTS, en dollars. Les transactions ne portent que sur environ un cinquième des actions cotées.
Les investisseurs étrangers n’ont pas le droit de vendre leurs actions. Et L’État russe alloue des ressources pour soutenir artificiellement les cours de ces actions. Les émetteurs d’indices retirent les actions russes de leurs indices émergents.
Les  ETF (trackers) sur le RTS sont suspendus. Autant de raisons pour rester à l’écart de ce marché. Et par solidarité avec l’Ukraine.
Depuis l’invasion russe en Ukraine, les investisseurs se sont intéressés à nouveau aux actions de Dassault Aviation, constructeur des avions de combat Rafale, et de Thales – des titres boudés auparavant en raison des réticences envers le financement des fabricants d’armes. D’autres sociétés plus petites en ont profité aussi, comme CS Group, Egide et NSE.
Les groupes de l’aéronautique et de la défense, qui incluent aussi Airbus et Safran, tous présents dans les marchés civils et militaires, avaient du mal à faire entendre ces derniers mois une réalité que la guerre en Ukraine a remise au centre du jeu: l’heureuse période des dividendes de la paix est terminée. Les budgets de la défense avaient déjà recommencé à croître du fait de la situation tendue en Asie et au Moyen-Orient.
Mais la Russie a réveillé même les États endormis, comme l’Allemagne.
(1) Harry Markowitz, économiste américain né en 1927, prix Nobel d’économie en 1990.
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