Placement sécurisé rime souvent avec faible rendement. Et c’est d’autant plus vrai lorsque l’on compare les performances de ces produits à l’inflation. Malgré son reflux, cette dernière continue de battre de nombreuses solutions d'épargne.

Si l’été est bien là, pas de surchauffe à signaler pour le portefeuille des ménages. Selon les statistiques provisoires de l’Insee, publiée ce mercredi 31 juillet, la hausse des prix s’est élevée à 2,3% sur un an en juillet, soit exactement autant que la moyenne mesurée entre janvier et juin. Le reflux de l’inflation semble donc se confirmer à l’abord de cette seconde moitié de l’année, avec une hausse des prix déjà inférieure à l’inflation anticipée par la Banque de France pour l’ensemble de l’année 2024 : 2,5%.
Il s’agit donc d’une bonne nouvelle pour les épargnants qui disposent de placements qui les rémunèrent au-dessus de ce pourcentage. Pour qu’un produit d’épargne rapporte réellement à son détenteur, il faut en effet que son taux d’intérêt net d’impôt excède le niveau de l’inflation. Ce qui n’est pas toujours le cas avec des placements sécurisés, qui rapportent généralement peu en contrepartie d’un faible risque de perte en capital.
Placement sécurisé par excellence, l’assurance vie en fonds euros – c’est-à-dire garantie sans perte – est le produit préféré des Français, comme le montre son encours colossal (près de 2 000 milliards d’euros au total). Et pourtant, il s’agit d’une enveloppe qui rapporte peu. En 2023, les fonds euros ont servi en moyenne 2,6% aux souscripteurs, soit bien moins que l’inflation sur l’année, qui a culminé à 4,9% selon l’Insee. Pour cette année, le rendement moyen des supports à capital garanti est attendu en léger repli, à 2,5%, soit exactement le niveau de l’inflation attendu sur l’année.
Toutefois, la performance des fonds euros est donnée avant fiscalité, cette dernière variant selon l’âge des contrats. Autrement dit, il faut retrancher au rendement moyen au moins 17,2% de prélèvements sociaux pour les contrats de plus de 8 ans, ce qui donne un taux moyen net de 2,1%, et un rendement réel inférieur à inflation de 0,4%. Une constante d’ailleurs, note Cyrille Chartier-Kastler, président du cabinet Good value for money, «le rendement moyen des fonds euros se situant historiquement toujours légèrement au-dessus ou en dessous de l’inflation».
Au rayon des produits d’épargne sécurisés, on trouve également les livrets bancaires et comptes à terme, dont la rémunération est librement fixée par les établissements de crédit, et qui bénéficient de la garantie des capitaux déposés jusqu’à 100 000 euros. De prime abord, ces solutions présentent des rendements supérieurs à l’inflation. C’est le cas du meilleur «super livret» actuel du marché (Livret Distingo), qui propose une rémunération de 4% pendant 3 mois, puis de 2,75% ensuite, pour un taux annualisé de 3%, supérieur à l’inflation mesurée en juillet (2,3%) ou attendue sur l’année (2,5%).
Toutefois, le rendement des livrets bancaires est là encore brut de fiscalité. Il faut donc y retrancher les 30% de prélèvement forfaitaire unique (PFU) ou «flat-tax». Le rendement net annualisé du Livret Distingo est donc en réalité de 2,1%, soit un rendement réel inférieur à l’inflation de 0,4% sur 2024. Même logique pour les comptes à terme, également soumis au PFU. Actuellement, les meilleurs produits proposent un taux de 3,2% pour une durée d’un an, soit un rendement net de 2,2%, un taux réel là aussi inférieur à l’inflation en 2024
Dernier recours pour les épargnants prudents : les livrets réglementés, s’ils n’ont pas atteint leur plafond. Et le Livret A, le Livret de développement durable et solidaire (LDDS) et le Livret d’épargne populaire (LEP) disposent d’un avantage de taille : leurs intérêts sont totalement défiscalisés. Autrement dit, le rendement qu’ils affichent est bien net de toute fiscalité.
Ainsi, le Livret A et le LDDS, avec un taux gelé à 3% jusqu’au 1er février prochain, rapporteront davantage à leurs titulaires que la hausse des prix, avec un rendement réel positif de 0,7% ce mois-ci (et sur les six premiers mois de l’année) et de 0,5% sur 2024. Mais c’est bien le LEP, réservé aux épargnants les plus modestes, qui restera cette année le placement sécurisé le plus à même de vaincre l’inflation, avec un rendement réel attendu à 2,1% en fin d’année.
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