Mieux Vivre Votre Argent vous présente les avantages pour lesquels vous auriez tout intérêt à changer d’assurance vie. Et ils sont nombreux.
Autour de 48 millions de contrats d’assurance vie seraient détenus par 11 millions de ménages en France. Combien sont de qualité satisfaisante ? Moins d’une moitié sans doute selon nos estimations, tant ce marché regorge de vieux produits en euros à la rentabilité quasi-nulle ou de multisupports, certes plus récents, mais au contenu très insuffisant. Tout bien pesé, des centaines de milliards d’euros pourraient ainsi trouver meilleure fortune sur des assurances vie plus performantes. L’enjeu est de taille, assurément ! Pour l’épargnant, reste à sauter le pas du transfert.
Quatre arguments majeurs pourraient l’en convaincre. Premier d’entre eux, aller chercher plus de rendement sur le fonds en euros, ce support sécurisé présent dans quasiment tous les contrats. Les taux attribués sont certes au plus bas, mais à bien y regarder, ils sont loin d’être égaux, y compris dans le portefeuille d’un même assureur. Illustrons notre propos avec deux contrats du Crédit Agricole. L’un nommé Confluence, fermé depuis longtemps, a rapporté 0,50 % en 2020. L’autre, Predissime 9 série 2, a donné du 0,65 %. L’écart est maigre, mais pourquoi s’en priver ? D’autant que si votre vieux contrat est suffisamment garni, vous aurez accès à Floriane 2, dont le fonds en euros a affiché de 0,65 % à 1,15 % l’an passé. Soyez résolument pragmatique en comparant le fonds en euros de votre contrat avec ceux des autres contrats de la compagnie. S’il est inférieur, action !
La seconde raison de profiter d’un transfert Pacte, c’est de pouvoir accéder à un contrat disposant de solutions financières plus larges. Nouvel exemple : vous détenez le contrat en euros Prévi-Retraite 2 au Crédit Mutuel Arkéa, pourquoi ne pas migrer vers le multisupport Navig’Options de la banque, ce qui vous donnera accès à sept profils de gestion pilotée attractifs et à un fonds en euros mieux rémunéré. De quoi doper la performance de votre épargne, en dosant la prise de risque selon votre profil d’épargnant, cela s’entend ! Mais vous pouvez saisir une autre perche, en essayant de transférer votre contrat chez un autre distributeur.
Reprenons notre cas. Aux manettes de Prévi-Retraite 2, vous avez l’assureur Suravenir, qui gère aussi nombre de contrats diffusés sur le Net (Fortuneo, Linxea, etc.). Légalement, vous pouvez demander à passer sur ce type d’offres nettement plus compétitives à tous points de vue (fonds en euros, offre financière, frais réduits). Idem chez d’autres assureurs comme Cardif, Generali, Spirica, etc. Pas gagné, car les assureurs répondent que « le transfert prévu par la loi Pacte concerne le changement de contrat et non le changement de distributeur ».
Autre raison de s’intéresser au transfert, celle de monter en gamme chez son assureur. Expliquons. Vous disposez d’un contrat banal sur lequel vous avez accumulé plusieurs dizaines de milliers d’euros à force d’épargne régulière. Voilà qui pourrait vous ouvrir les portes de certains produits dits haut de gamme ou patrimoniaux ! Illustration : vous avez engrangé plus de 20 000 euros sur le contrat BNP Paribas Multiplacements 2, pourquoi ne pas demander sa migration vers la version « Privilège » de cette assurance vie ? A la clé, vous aurez accès à beaucoup de solutions financières, avec 500 fonds multigestionnaires dont de la pierre papier et des fonds indiciels contre 60 fonds gérés en interne dans le premier cas.
Si le transfert est opéré sans frais, ce qui est le cas chez BNP Paribas, et que vous avez un profil d’épargnant plutôt offensif, pourquoi s’en priver ? Bonne nouvelle, cette montée en gamme est possible dans la plupart des enseignes, y compris chez certaines mutuelles d’assurances. Ainsi, à la Macif, vous pouvez avec 20 000 euros accéder à Jeewan Patrimoine, contrat nettement plus étoffé que l’offre grand public MultiVie.
Reste un quatrième point militant pour le transfert, la facture de votre contrat actuel. Exemple : vous détenez un Compte Epargne Carac dont les frais d’entrée sont de 2,44 % (taux dégressif), cher payé alors que le fonds en euros a rapporté 1,40 % net l’an dernier. Pourquoi ne pas transférer vos capitaux sur Carac Epargne Patrimoine, le nouveau multisupport de cette mutuelle d’épargne ? Et pour cause, il est dénué de frais sur versements ! Mais attention, sur ce nouveau contrat, vous ne pourrez placer au maximum que 75 % de votre capital sur le fonds en euros, un élément à prendre en considération dans votre analyse.
Tout bien pesé, ces quatre arguments en faveur du transfert s’entrecroisent, voire se cumulent entre eux. Vous pourrez parfois y gagner sur tous les tableaux, parfois sur un ou deux. Attention toutefois à toujours agir conformément à votre profil d’épargnant, qui dépend de vos objectifs, de votre âge, de votre situation familiale, tout comme, ne l’oublions pas, de votre tempérament.
Certaines situations vous vaudront un refus quasi-systématique des assureurs pour transférer votre contrat d’assurance vie ou de capitalisation. Lesquelles ? Si le contrat a été souscrit de manière démembrée, c’est-à-dire à deux avec un nu-propriétaire et un usufruitier. Mais aussi le cas d’une assurance vie ouverte par un majeur sous régime de protection (tutelle, curatelle), à charge sinon d’avoir l’accord du juge du contentieux et de la protection (ex juge des tutelles). De même si le contrat a été nanti de manière partielle ou totale pour un prêt, ou s’il contient une demande d’avance en cours, non remboursée jusqu’alors. Enfin, s’il comprend des fonds structurés dont la vente serait problématique.
Attention, ces règles sont appliquées à géométrie variable selon les compagnies, la loi étant muette sur ces cas particuliers. Pour les contrats bénéficiant d’une fiscalité particulière (DSK, NSK, PEP), le refus sera probable, sauf si l’assureur consent d’abord à ce que vous renonciez au cadre en cause. Idem passé 80 ou 85 ans, les compagnies étant alors frileuses pour toute opération modifiant les contrats.

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