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Rédigé par Stéphanie LORMEAU
Publié le 07 Avril 2022
Faire fructifier une cagnotte à la naissance d’un enfant pour ses projets futurs, c’est l’idée louable de beaucoup de jeunes parents. Accompagner l’éducation financière de son adolescent en le confrontant à la gestion d’un livret bancaire, c’est aussi un souhait de plus en plus répandu chez les mères et les pères pour leurs fils et leurs filles.
Mais vers quelle solution d’épargne se tourner ? Un Livret A sans rendement mais sûr ou une assurance vie pour une vision à plus long terme ? Faut-il investir en bourse en lissant les risques ou opter pour un placement immobilier dans une SCPI ? Retour sur les avantages et les inconvénients des différentes opportunités d’épargne pour ses enfants mineurs.
Dans cette catégorie, on trouve tous les livrets réglementés. Traduisez : peu importe la banque que vous choisissez pour ouvrir ces livrets d’épargne pour enfant, les conditions et les caractéristiques sont les mêmes. Comparez gratuitement les livrets d’épargne.
Qui dit enfant, dit Livret Jeune évidemment. Alors sachez d’abord qu’il est réservé aux clients âgés de 12 à 25 ans. L’argent est disponible à tout moment et sa rémunération reste légèrement attractive par rapport aux autres livrets bancaires. En 2022, le taux du Livret Jeune est compris entre 1 et 1,5% net en fonction des banques qui fixent librement ce taux, à condition de respecter le minimum imposé par l’Etat : le taux du livret Jeune doit au moins être égal au taux du livret A (1% au 01/02/2022)!
Autre intérêt : dès 12 ans, l’enfant peut avoir une carte de retrait. Il peut puiser dans son livret pour ses achats, ce qui lui ouvre une première expérience pour gérer un budget. Côté inconvénient, la limite de dépôt est très basse (1 600€). Ce n’est donc pas forcément un bon produit pour jouer long terme.
Les enfants ont-ils accès au Livret A ? Oui ! Ce produit bancaire est le placement préféré des Français même s’il ne rapporte quasiment plus rien (1% au 1er février 2022). Pire : son rendement est négatif quand on intègre l’inflation. En revanche, c’est un produit :
Les parents et les grands-parents peuvent l’alimenter jusque 22 950€. Pour atteindre ce plafond, il suffit de déposer tous les mois un peu plus de 100€ de sa naissance à sa majorité. De quoi contribuer à financer par exemple ses études supérieures.
Le livret de développement durable et solidaire est ouvert aux mineurs. Il faut toutefois respecter plusieurs conditions :
Ces contraintes constituent de véritables freins pour les mineurs. Seuls les enfants détachés du foyer fiscal et travaillant peuvent éventuellement être intéressés. Toutefois, mieux vaut alimenter son Livret A en priorité, car les deux produits ont quasiment les mêmes caractéristiques. Le plafond du LDDS est même plus bas : 12 000 €.
Bon à savoir : les parents peuvent zapper le Livret d’Epargne Populaire (LEP) qui est réservé aux personnes majeures.
Comme leur nom l’indique, les produits d’épargne logement servent à préparer le financement d’un achat immobilier. Difficile de se projeter quand on chercher un produit d’épargne pour un nouveau-né !
On reste toutefois dans le domaine des comptes épargne réglementés. Peu importe donc la banque. Alors, est-ce possible pour un mineur d’avoir un PEL ou un CEL ? Oui. Est-ce utile ? Oui mais…
Ouvrir un Plan Epargne Logement pour son enfant, c’est tout à fait possible. Il suffit simplement que le responsable légal lui donne son aval. Néanmoins, le but d’un PEL est d’alimenter une cagnotte pour acheter un bien immobilier ou pour financer des travaux d’habitat à terme.
Si le plafond est assez élevé (61 200€), la rémunération n’est plus ce qu’elle était. Le taux d’intérêt actuel est de 1% brut. Autrement dit : les gains – déjà faibles – sont désormais soumis à l’impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux. Et, avec le niveau d’inflation, on perd de l’argent plus qu’autre chose !
Surtout, l’argent est bloqué au moins pendant 10 ans et un virement minimum de 540€ par an est obligatoire (45€ par mois). Après 10 ans, les versements sont impossibles. Et, au bout de 15 ans, il est automatiquement fermé. Enfin, son principal atout, à savoir l’attrait des taux préférentiels à terme, est relatif en période de taux bas.
Pour en savoir plus sur le PEL : consultez notre Dossier sur le PEL
Les parents peuvent donner leur accord pour que leur enfant devienne titulaire d’un compte épargne logement. Son but est d’obtenir un prêt travaux et un prêt immobilier à taux avantageux, ainsi qu’une prime d’Etat. Attention, cette dernière est supprimée pour les CEL ouverts après 2018. Donc si c’était votre objectif, passez votre chemin !
Le fonctionnement est identique au PEL sauf que l’argent est disponible à tout moment. Le plafond est par contre très bas (15 300 €) et la rémunération encore plus (0,25% brut). Pas de fiscalité avantageuse non plus. Bref, une option possible mais à ne pas vraiment considérer.
Souscrire un contrat d’assurance vie pour son enfant est sans doute la meilleure idée pour placer son épargne. Pourquoi ? Parce qu’un enfant dispose d’un horizon de placement important (entre 10 et 20 ans). Comparez en ligne et gratuitement les offres d’Assurances vie.
Faut-il ouvrir un contrat d’assurance vie au nom de son enfant ou au nom du parent ? C’est une question de perspective à propos de la transmission de capital.
Si l’idée est de faire de l’assurance vie un véhicule pour transmettre votre capital, ouvrez une assurance vie en votre nom et désignez votre enfant comme bénéficiaire. Pourquoi ? Parce que si vous êtes âgé de moins de 70 ans, une exonération de droits de succession s’applique à hauteur de 152 000 €.
Si la transmission n’est pas votre objectif, vous pouvez ouvrir l’assurance vie au nom de votre enfant. Cela signifie que cet argent est à lui. Vous ne pouvez pas l’utiliser comme bon vous semble, mais uniquement pour financer des projets le concernant.
Retenez juste que vous pouvez éviter qu’il dilapide son argent dès sa majorité en signant un pacte adjoint sous seing privé. Le responsable peut par exemple fixer un âge précis d’accès aux fonds (jusqu’à 25 ans).
Le rendement étant lié à la prise de risque, il suffit d’adopter une stratégie pour lisser ce risque dans le temps. L’idée est d’opter pour un contrat d’assurance vie multisupport qui possède deux poches d’investissement. L’une est orientée sur un fonds en euros à capital garanti. L’autre sur des supports en unités de compte plus dynamiques mais plus risqués pour le capital.
Comparez les offres du marché sans pour autant opter pour une offre packagée dédiée aux mineurs. Privilégiez un assureur reconnu, capable d’être solide sur la durée. Notez que votre enfant est couvert par le fonds de garantie public qui intervient en cas de faillite à hauteur de 70 000 euros par personne et par compagnie d’assurance. Ce fonds de garantie des assurances de personnes (FGAP) est chapeauté par l’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (ACPR).
Si on prend le cas des actions, on constate sur le long terme que ce sont les actifs financiers les plus performants. Deux axes doivent être cependant respectés :
L’assurance vie est un produit liquide, l’argent étant disponible à tout moment. Toutefois, au bout de 8 ans de détention, le titulaire bénéficie d’avantages fiscaux. En ouvrant tôt une assurance vie à son enfant, c’est d’autant plus simple de respecter cette période.
En ce qui concerne la performance, rien n’est jamais acquis puisque cela dépend des marchés financiers et d’un grand nombre de paramètres. Vous pouvez cependant maitriser les frais de fonctionnement (ouverture, versement, arbitrage, rachat) et surtout de gestion. Ces frais exprimés en pourcentage amputent une partie des gains et, sur une grande durée, la facture peut s’avérer salée.
Il est essentiel de se poser la question de la transmission de ce capital en cas d’accidents de la vie par exemple.
La clause bénéficiaire désigne un ou plusieurs héritiers en cas de décès du souscripteur. Ce n’est qu’à partir de l’âge de 16 ans que l’enfant choisit seul ses ayants droit. Lors de l’ouverture, ce sont les responsables légaux (généralement les parents) qui sont, seuls, aptes à initier la procédure (pas les grands-parents !). Mais, dès 12 ans, l’enfant doit donner son accord et signé le contrat.
Au sujet des versements, il faut être vigilant. La présent d’usage (anniversaire, étrennes, etc.) n’est pas taxable. Le fisc tient compte de la bonne proportionnalité entre ce présent d’usage et les revenus du donateur.
Un don manuel est plus encadré et doit être reporté sur l’imprimé Cerfa 2735. L’exonération totale de droits fonctionne par périodicité de 15 ans. On ne peut aller au-delà de :
Et si on veut verser plus sur l’assurance vie de son enfant ? Les montants supérieurs sont soumis aux droits de donation selon le barème en vigueur.
Comme vu précédemment, l’assurance vie permet déjà d’investir en bourse. Cependant, ce véhicule est restreint en matière d’allocations de portefeuilles. Il n’est pas possible d’investir en direct sur des obligations ou des actions. Que faire ?
Choisir un Plan d’Epargne en Actions (PEA) ou un compte-titres ordinaire (CTO). Sauf que le PEA n’est pas accessible aux mineurs. Et, malgré le nom attribué, le PEA Jeunes ne s’adresse qu’aux 18-25 ans.
Donc, pour faire des placements boursiers en faveur de son enfant, il faut opter pour le CTO ouvert aux mineurs. Pas de plafond de versement ni épargne bloquée. La gamme de produits est infinie (actions, obligations, fonds indiciels, Sicav, FCP, etc.). En revanche, l’imposition est lourde et s’applique dès le premier euro de cession.
Le CTO est un placement qui nécessite des connaissances poussées car ces investissements en bourse affichent un risque de perte en capital. Or, souvenez-vous que le CTO appartient à votre enfant. Ce dernier peut réclamer des comptes à ses parents au sujet d’une mauvaise gestion de cet argent à sa majorité.
Mieux vaut donc privilégier une gestion « en bon père de famille », en lissant le risque grâce à une stratégie long terme, à la diversification du portefeuille et à la réduction de l’exposition de ce portefeuille à l’approche des 18 ans. Avantage : il permet à l’enfant de se confronter à ce type de placements et de parfaire son éducation financière pour mieux s’émanciper.
Deux stratégies existent pour qu’un enfant mineur puisse accéder à un placement immobilier : l’acquisition d’un bien par donation ou l’investissement dans la pierre-papier. Eclairage.
Un enfant mineur ne dispose pas de la capacité juridique pour acheter une maison ou un appartement. Il ne peut pas non plus faire l’acquisition de droits démembrés. La procédure consiste à ce que le parent achète le bien immobilier en pleine propriété et ensuite qu’il lui en fasse une donation.
Selon la nature du bien, une exonération des droits de mutation est envisageable sur certaines donations. Si ce n’est pas le cas, la donation peut profiter de l’application d’abattements sur les droits transmis en direct (et si ces derniers n’ont pas déjà été utilisés).
A sa majorité, l’enfant est libre de gérer le bien comme il l’entend. Attention toutefois aux contraintes de coûts d’entretien (travaux, ravalement de façade, etc.) et de gestion (locataires, visites, matériels, etc.) qui peuvent alourdir la facture et avoir un impact négatif sur le rendement.
Pour éviter justement d’avoir à gérer un bien immobilier, il est recommandé de se focaliser sur les Sociétés civiles de placement immobilier. La SCPI est un placement collectif dans lequel plusieurs investisseurs mettent au pot. Mais c’est un gestionnaire habilité et rémunéré qui s’occupe de tout.
Les fonds constitués permettent d’acheter à des fins locatives des logements mais surtout des locaux, des bureaux d’entreprise, des entrepôts ou encore des boutiques. Là encore, la diversification est la meilleure des stratégies à adopter.
Le titulaire des parts, l’enfant en l’occurrence, récupère en échange des revenus de loyers. Plusieurs structures sont envisageables même si, pour un enfant, les SCPI de rendement sont plus intéressantes que les SCPI à objet de défiscalisation.
Attention, la pierre-papier présente un risque pour le capital, en cas de dépréciation des prix immobiliers notamment. Reste que, même si les rendements passés ne présagent en rien des rendements futurs, la performance des SCPI est supérieure aux livrets d’épargne et aux contrats d’assurance vie en fonds euro.
Vous trouvez toutes ces solutions d’épargne au catalogue des grands groupes bancaires. Les banques en ligne commercialisent également nombre d’entre elles à des prix compétitifs (Boursorama Freedom, Monabanq Jeunes, Nickel Jeunes, Ma French Bank WeStart, Orange Bank…).
Enfin, phénomène plus récent, les banques mobiles s’intéressent à l’épargne des enfants en développant des offres de compte bancaire sur mesure (Kard, Xaalys, PixPay, Vybe). L’idée repose souvent sur une application mobile miroir permettant, d’un côté, à l’enfant d’être autonome et, de l’autre côté, aux parents de garder un œil sur les mouvements du compte et le contrôle sur les options de paiement.