Pendant trois ans, un homme de 75 ans a versé près de 468 000 euros à deux sœurs d’Arpajon, qu’il considérait comme ses filles de cœur. Soupçonnées d’abus de faiblesse, elles ont comparu devant le tribunal d’Évry le 22 janvier, avant d’être relaxées au bénéfice du doute.
Par Noah Sdiri Publié le
L’affaire débute lorsque Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment d’argent, détecte des mouvements bancaires inhabituels sur les comptes de deux habitantes d’Arpajon. En analysant les transactions, les enquêteurs découvrent que Monsieur Riche, un retraité vivant dans un modeste studio de 38 m², a effectué des virements réguliers totalisant près de 468 000 euros en trois ans, rapporte Actu.fr le 27 janvier.
Ce célibataire sans enfant, qui avait hérité de 529 000 euros en 2019, entretenait des liens privilégiés avec ces deux jeunes femmes, en particulier l’aînée, qu’il considérait comme une fille adoptive. Il les aidait financièrement, finançant voyages en Tanzanie et au Maroc, voitures neuves, frais de scolarité en école privée et activités au centre équestre. Jusqu’à son décès en décembre dernier, il a assuré aux enquêteurs que ces sommes étaient «des cadeaux».
L’ampleur des dépenses ne cesse d’étonner les enquêteurs. Outre les virements réguliers, Monsieur Riche a même réglé 50 000 euros de frais d’avocat pour le compagnon de l’aînée, condamné à 8 ans de prison pour complicité dans un attentat islamique avorté en 2017 à Paris.
Lors de l’audience, les deux sœurs, converties à l’islam, et vêtues de tenues sobres mais sophistiquées, ont insisté sur le lien affectif fort qui les unissait à la victime. Pourtant, les messages échangés et les conversations relevées dans le dossier laissent entrevoir un intérêt financier manifeste.
Le procureur a plaidé l’abus de faiblesse, estimant que «l’argent du vieil homme était une fontaine à volonté», et a requis 18 mois de prison avec sursis ainsi que la confiscation des biens financés par les virements. Mais la défense a mis en avant l’autonomie et la lucidité de la victime, soulignant qu’aucune expertise médicale n’avait démontré un trouble cognitif. Faute de preuve qu’il ait été manipulé, le tribunal a relaxé les deux sœurs.
Si elles échappent à la justice, elles devront néanmoins rendre des comptes au fisc, qui pourrait requalifier ces virements en dons imposables, entraînant de lourds redressements.
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