Les ETF (trackers) gagnent du terrain en assurance vie, offrant une option attractive aux investisseurs. Toutefois, pour bien les choisir, veillez à ne pas regarder que leurs performances et à bien diversifier votre portefeuille.

En France, la détention d’ETF reste minoritaire, mais a bien le vent en poupe. Selon une récente étude du gestionnaire d’actifs BlackRock, 8% des investisseurs français ont déclaré cette année détenir un de ces produits financiers, des fonds indiciels aussi connus sous le nom de «trackers». C’est trois fois moins que pour les cryptomonnaies, par exemple, qui figurent aujourd’hui dans le portefeuille de 23% des répondants. Partant de plus bas, c’est toutefois la France qui devrait connaître, en Europe, la plus forte progression d’investisseurs en ETF dans les 12 prochains mois, avec une hausse estimée à 110% par BlackRock.
Il faut dire que l’offre d’ETF s’est aussi étoffée ces dernières années dans l’Hexagone, notamment via l’éclosion des plateformes digitales (Trade Republic, eToro, Plum…) plébiscitées par 73% des investisseurs en ETF en France, et qui permettent d’investir dans des trackers par le biais d’un compte-titres. Mais un produit d’épargne plus «traditionnel» comme l’assurance vie s’est aussi ouvert aux ETF : «Aujourd’hui, plus de la moitié des contrats d’assurance vie en inclut au moins un, une proportion qui a doublé entre 2020 et 2023», pointe Ivana Davau, responsable de la distribution digitale France, Belgique et Luxembourg chez BlackRock.
Il est donc bien possible d’allier le meilleur des deux mondes en cumulant les avantages – fiscaux et successoraux – de l’assurance vie et ceux propres aux ETF. Pour rappel, ces instruments financiers consistent à répliquer la performance d’un indice (le CAC 40, le S&P 500…) ou d’un actif (le cours de l’or, par exemple, ou du Bitcoin). Une méthode «automatique» qui s’avère moins onéreuse pour l’épargnant que de miser sur un fonds actions via les unités de compte (UC) de son contrat, car ce fonds sera piloté par un gérant qu’il conviendra de rémunérer. Selon le cabinet Facts & Figures, les ETF disponibles en assurance vie affichent ainsi en moyenne 0,33% de frais fixes, contre 1,72% pour les fonds actions «classiques».
En prime, les ETF peuvent être vecteurs de fort rendement pour votre contrat. Selon le site Good Value for Money, les 5 meilleurs ETF accessibles en assurance vie ont affiché des performances comprises entre 50% et… 112% en 2023 (voir notre tableau). Rien d’étonnant en réalité, car quatre de ces ETF sont exposés au même indice : le Nasdaq, la bourse américaine des valeurs technologiques, qui a affiché en 2023 une santé insolente : cette année-là, le cours de l’action du fabricant de puces électroniques Nvidia a par exemple explosé de près de 240%, et l’ensemble de l’indice de 45%. Pour l’heure, depuis le 1er janvier 2024, le Nasdaq n’a en revanche gagné «que» 18%.
Ne s’exposer qu’à un seul indice sur un actif aussi volatil que les actions, c’est donc aussi prendre le risque de voir sa performance faire des montagnes russes d’une année à l’autre. Pour l’éviter, toujours le même maître-mot : la diversification. Sélectionner des ETF exposés à différents actifs, pays ou secteurs d’activités vous permettra de minimiser le risque. Pour cela, vous pouvez, en gestion libre, choisir une variété d’ETF à placer dans votre portefeuille. Problème : «Les épargnants peuvent être bloqués par les ETF référencés dans leur contrat d’assurance vie. En général, un assureur va référencer un ETF par zone géographique, et pas nécessairement tous les ETF disponibles sur un même indice», note Olivier Malteste, directeur des Investissements chez Yomoni.
Qu’à cela ne tienne, il suffira alors de choisir un unique ETF mais très diversifié, du type «MSCI world» (comme celui commercialisé par Amundi, très distribué en assurance vie, voir notre tableau), qui peut répliquer la performance des 1 500 plus grandes entreprises de la planète, tous pays et secteurs confondus. Un bon début, mais il faut se montrer néanmoins vigilant, car la gamme des ETF «MSCI world» est vaste, et celui que vous propose votre assureur ne sera peut-être pas le moins chargé en frais, ni celui qui va répliquer le plus fidèlement la performance des entreprises sélectionnées. «L’ETF est un produit simple, et on a donc l’impression que l’on peut prendre n’importe lequel, sans grande incidence. Mais il en existe beaucoup, et beaucoup sur le même indice. Cela demande un peu de temps et de connaissances pour regarder d’autres critères importants (liquidité, qualité de la réplication, régime fiscal, etc.)», rappelle Olivier Malteste.
Aussi, outre la gestion libre, il est aussi possible d’opter pour une gestion pilotée chez un distributeur d’assurance vie disposant d’une large gamme d’ETF. Une méthode qui vous coûtera un plus cher en frais qu’en sélectionnant vous-même vos trackers, mais qui peut aussi vous éviter un choix préjudiciable pour votre épargne à long terme.
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