Optimiser ses retraits pour être moins taxé nécessite un calcul pointilleux.
Cesare Bellassai/Marie Bastille
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Avec sa fiscalité allégée et ses multiples options de gestion, l’assurance-vie est souvent décrite comme le “couteau suisse de la gestion de patrimoine”. Outre la possibilité de convertir son assurance-vie en rentes viagères, la plupart des bons contrats permettent notamment de percevoir des revenus réguliers sous forme de retraits programmés, en conservant la possibilité de transmettre son capital en cas de décès. Comment ça marche ? 
Placement favori des Français, l’assurance-vie est aussi privilégiée pour en tirer des revenus. Entre les capitaux versés en cas de décès, les retraits ponctuels ou programmés et les rentes viagères, les placements d’assurance-vie et autres contrats de capitalisation ont procuré 124 milliards d’euros de ressources à leurs titulaires et bénéficiaires l’an dernier. En vingt ans, ces prestations ont quadruplé, et représentent aujourd’hui presque autant que les nouveaux versements (131 milliards en 2017), dont plus de 60% correspondent à des retraits et 4,3% à des rentes viagères (lire graphique). Ces retraits complètent notamment les revenus de nombreux retraités. 
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Prendre ponctuellement de l’argent sur une assurance-vie est rarement aussi aisé que de retirer de l’argent d’un compte ou livret bancaire. Mais la mise en place de retraits “programmés” permet de s’affranchir des formalités une fois pour toutes et d’encaisser des revenus réguliers sur son compte courant sans s’en occuper. 
L’exercice consiste à déterminer le montant et la périodicité des versements souhaités. La principale difficulté réside dans le bon calibrage ses retraits en fonction du capital accumulé pour tenir la distance, en espérant même transmettre un petit capital à ses enfants, si l’on n’a pas vidé son contrat de son vivant. Pour cela, il faut aussi tenir compte de la fiscalité. Sur les contrats d’assurance-vie de plus de huit ans, ouverts avant le 27 septembre 2017, les gains sont taxés des 17,2% de prélèvements sociaux actuellement en vigueur, plus un impôt forfaitaire de 7,5% si les gains retirés dépassent 4600 euros par an, ou 9200 pour un couple (ou à l’impôt sur le revenu si vous n’optez pas pour ce prélèvement). 
Comme ces taxes ne portent que sur les gains retirés, et pas sur le total des retraits, on peut optimiser ses retraits pour être moins taxé. “Si l’on possède plusieurs contrats, il est souvent avantageux d’effectuer ses retraits sur celui dont les plus-values sont les moins importantes en proportion des capitaux investis”, explique Arnaud Doria, conseiller en gestion de patrimoine du cabinet AD Investissement Conseil. 
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Prenons un exemple. Vous avez versé 30 000 euros à l’ouverture de votre contrat il y a plus de huit ans, et le capital atteint 60 000 euros, soit 100% de gains sur vos versements, représentant 50% du capital accumulé (30 000 sur 60 000). La part des gains taxables sera donc de 50% dans chaque retrait. Si vous retirez 1000 euros par mois, les prélèvements sociaux seront de 17,2% sur 50% de chaque retrait, soit 86 euros (1032 euros sur l’année). Comme vous aurez retiré 6 000 euros de gains en un an (50% de 12 000 euros), vous payerez aussi 7,5% sur la part des gains retirés dépassant 4 600 euros par an (cas d’un célibataire), soit 105 euros (1400 x 7,5%). L’ardoise fiscale se monte au final à 1 137 euros. 
Imaginons que vous déteniez un autre contrat de plus de huit ans, sur lequel vous avez effectué des versements plus récents qui n’ont pas encore autant fructifié. Pour 85 000 euros de versements votre capital atteint 100 000 euros, soit 17,6% de gains sur vos versements, représentant 15% du capital accumulé. Si vous retirez 1000 euros par mois, vous ne paierez que 25,80 euros de prélèvements sociaux (17,2% des 15% de chaque retrait), soit 309,60 euros par an. Dans cet exemple, effectuer vos retraits sur le second contrat vous permet d’empocher 827,40 euros par an de plus que sur le premier ! Moralité, mieux vaut puiser en priorité dans vos contrats les moins gagnants. 
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