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PEA, assurance-vie, immobilier… A côté du PER, une panoplie d’outils permet d’amplifier son capital retraite. Une stratégie à calibrer selon le produit.
Le lancement du plan d’épargne retraite en 2019 n’a pas éclipsé l’intérêt d’autres placements, comme le plan d’épargne en actions (PEA) et l’assurance-vie.
Le lancement du plan d’épargne retraite en 2019 n’a pas éclipsé l’intérêt d’autres placements, comme le plan d’épargne en actions (PEA) et l’assurance-vie. "Certes, ces deux enveloppes ne sont pas officiellement estampillées “retraite” , mais elles sont parfaitement adaptées à sa préparation, confirme Charlotte Thameur, directrice conseil à Yomoni. Il ne s’agit pas d’un choix au rabais, mais de vrais placements complémentaires au PER. " La pierre-papier répond, elle aussi, à cet objectif et complète la panoplie utile pour la retraite. Cela demande d’adapter sa stratégie au produit, en fonction de sa fiscalité et de ses objectifs.
Le PEA peut recueillir jusqu’à 150 000 euros placés en actions européennes. "Il faut donc une certaine appétence au risque, car le PEA est un placement 100 % actions", insiste CharlotteThameur. L’éventail de supports disponibles est cependant très large, avec à la fois des actions détenues en direct, mais aussi des fonds d’actions européennes (ou des ETF, également appelés «trackers ») investis sur tout le continent ou spécialisés sur un marché (actions françaises, allemandes…), un secteur (comme la santé) ou des thématiques (par exemple, le vieillissement de la population). L’idéal est de laisser fructifier son plan pendant au minimum huit ans, puisque la durée de détention fait diminuer la volatilité boursière et donc le risque.
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Ça tombe bien : la fiscalité du PEA s’adoucit à partir de son cinquième anniversaire. La bonne solution consiste donc à ouvrir un PEA dès que possible pour prendre date, quitte à n’y verser qu’une faible somme. Le mieux sera ensuite de l’alimenter via des versements programmés mensuels (souvent disponibles dès 50 euros), ce qui évite d’entrer sur les marchés au mauvais moment. Une fois à la retraite, l’épargnant pourra effectuer des rachats partiels en fonction de ses besoins. Attention à la sortie en rente viagère que propose aussi le PEA : en la choisissant, l’épargnant perd toute propriété sur son capital. A éviter, donc, au profit de retraits réguliers.
Plus souple que le plan d’épargne en actions, l’assurance-vie est une enveloppe caméléon qui s’adapte à tous les besoins et à tous les profils. L’épargnant prudent choisira d’investir sur le fond sen euros à capital garanti, pour sécuriser son pécule, en sachant que le rendement sera décevant. En
2021, le fonds en euros n’a rapporté que 1,2 %. Toutefois, "après dix ans de baisse ininterrompue, l e rendement du fonds en euros devrait progresser aux environs de 1,8 % en 2022, précise Maxime Chipoy, président de MoneyVox. Mais cela ne compensera pas l’inflation, qui est attendue à 5,5 %cette année".
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L’épargnant plus visionnaire pourra aussi opter pour des unités de compte, des supports investis sur toutes les classes d’actifs : actions, obligations, immobilier, matières premières, titres non cotés, enFrance ou dans le monde. Voilà une solution qui répond mieux à un objectif de long terme ! Il pourra sélectionner lui-même ces produits ou passer par un mandat de gestion (lire tableau p. 112). Les arbitrages sont ensuite réalisés directement par le gestionnaire en fonction du profil de risque(prudent, équilibré ou dynamique) choisi par le souscripteur. Attention, cependant, à surveiller l’évolution de ses besoins avec le temps : un quadragénaire préférant un profil risqué, avec 100 %d’actions, aura intérêt à se positionner progressivement sur un profil plus équilibré, voire prudent. Il serait bien dommage de voir son capital fondre en cas de forte baisse des marchés à quelques mois de la retraite. L’assurance-vie a deux gros avantages sur le PEA : elle n’est pas plafonnée et n’est pas limitée à un seul contrat par personne. "Il est même recommandé d’ouvrir un contrat par objectif, car cela simplifie les décisions de gestion, précise Anna Gozlan, cofondatrice du cabinet de conseil en patrimoine Kermony Office. Le premier pour préparer sa retraite, un autre comme instrument de transmission du patrimoine à ses enfants, etc. "
Quelle stratégie adopter au moment de la retraite ? La première c’est de sécuriser une partie de son capital, en le basculant sur des supports sûrs. Ensuite, de réaliser des rachats partiels de son contrat, à hauteur de ses besoins, mais sans dépasser un certain montant. Car pour les contrats de plus de huit ans, les gains sont taxés, après un abattement de 4 600 euros (9 200 euros pour un couple), à hauteur de 7,5 %, auxquels s’ajoutent les prélèvements sociaux. A noter que l’abattement porte uniquement sur les gains et non sur l’ensemble du retrait. C’est donc à l’épargnant lui-même de vérifier que les gains, dans ce qu’il retire, ne dépassent pas l’abattement…
L’immobilier est un bon moyen de préparer sa retraite. Mais fiscalité, obligations du bailleur et procédures administratives vont mobiliser toute l’attention de celui qui a mis en location un logement. D’où l’intérêt des sociétés civiles de placement immobilier (SCPI). Investies par exemple en bureaux, en commerce, en entrepôts, les SCPI gèrent ces biens et reversent les loyers à leurs souscripteurs. "Ils bénéficient d’une diversification sur des dizaines voire des centaines de biens, en France ou en Europe, pour un investissement initial limité à quelques centaines d’euros, souligne Jonathan Dhiver, fondateur du site MeilleureSCPI.com. Le risque est bien plus faible que lorsqu’on achète un studio pour le louer."
Le rendement des SCPI a atteint 4,45 % en moyenne en 2021. Certaines font bien mieux, à l’instar de Corum XL (5,84 %) de Corum AM, d’Epargne Pierre (5,36 %) d’Atland Voisin ou encore de CapFoncières & Territoires (5,61 %), de Foncières & Territoires. De plus, rappelle Jonathan Dhiver, "le rendement des SCPI devrait être stable cette année car une partie des loyers est indexée sur l’inflation". Pour le futur retraité, il s’agira de jouer à cache-cache avec la fiscalité. Les revenus desSCPI sont taxés comme des loyers, c’est-à-dire avec une imposition au taux marginal et des prélèvements sociaux. Il faut donc investir à crédit pendant sa période d’activité. Les intérêts d’emprunt seront déductibles des revenus, ce qui réduira l’impact fiscal de la perception des loyers lorsque l’on travaille encore. Deuxième solution : acheter seulement la nue-propriété du bien. Le souscripteur abandonne ses loyers pendant cinq à dix ans, mais achète ses SCPI avec une décote généralement comprise entre 25 % et 37 %, selon la durée et le produit.
Troisième solution : souscrire au sein d’un contrat d’assurance-vie. Les revenus seront alors capitalisés sans passer par la case déclaration des revenus. "Et à la sortie, il suffira de réaliser des retraits partiels à hauteur de ses besoins en fonction des abattements de l’assurance-vie", conseille Anna Gozlan. Reste un bémol : les SCPI entrent dans tous les cas dans la base taxable à l’impôt sur la fortune immobilière.
Agnès Lambert
Assurance-vie SCPI
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