Rubriques et services du Figaro
Le Figaro
Rubriques et services du Figaro
Nos journaux et magazines
Les sites du Groupe Figaro
L’assurance vie en France a continué d’attirer des milliards d’euros d’épargne au premier semestre, mais voit son encours effrité par la baisse en valeur de certains placements plus risqués, et pourrait désormais souffrir d’une concurrence plus marquée du Livret A. Ce produit d’épargne «enregistre une excellente première moitié d’année», a salué lors d’une conférence téléphonique Franck Le Vallois, le directeur général de France Assureurs.
À lire aussiAssurance vie : le bon plan des sociétés civiles immobilières
Avec 76,4 milliards d’euros de cotisations, ou dépôts – au plus haut niveau depuis 2010 – et 64,3 milliards d’euros de versements (retraits), le flux d’épargne de l’assurance vie est positif au premier semestre, selon des chiffres partagés mercredi par cette fédération professionnelle. La collecte nette atteint 12,1 milliards d’euros, en hausse de 1,8 milliard d’euros par rapport à la même période l’an dernier. Mais elle ne compense pas la baisse de valorisation de certains placements en assurance vie : certaines unités de comptes (UC), plus risquées mais potentiellement plus rémunératrices, ont été malmenées depuis le 1er janvier, notamment à cause de la méforme des marchés.
L’encours à fin juin de l’assurance vie atteignait 1.821 milliards d’euros, soit 55 milliards d’euros de moins qu’à fin décembre 2021. Malgré ça, les UC attirent toujours autant les épargnants : leur collecte nette est positive (+20,9 milliards d’euros) contrairement à celle des fonds euros (-8,8 milliards d’euros), moins rémunérateurs mais dont le capital est garanti. Plusieurs raisons à cela, explique à l’AFP le cofondateur de Cashbee, une application d’épargne, Cyril Garbois : le travail des assureurs et des distributeurs pour mieux expliquer ces placements à leurs clients, une «mécanique d’épargne régulière» indépendante des performances des marchés ou l’accès via des UC à des nouvelles classes d’actifs comme les matières premières ou le capital-investissement.
Le mois de juin reflète aussi cette tendance «pas nouvelle» à l’avantage des UC, a souligné Franck Le Vallois, vectrice selon lui d’«une recherche de meilleure diversification» chez les épargnants. Diversification qui se fait aussi à l’avantage du Livret A depuis le début de l’année : la collecte nette de ce produit réglementé (+16,5 milliards d’euros) est supérieure sur la période à celle de l’assurance vie pour un encours pourtant cinq fois plus petit (359,8 milliards d’euros).
À lire aussiLa hausse des taux, un risque pour l’assurance-vie
La dynamique devrait se poursuivre avec le passage du taux du Livret A à 2% au 1er août, soit plus que nombre de fonds euros. «La dégradation du contexte économique a amené les ménages à privilégier l’épargne de précaution et notamment le Livret A dont le taux a été et sera à nouveau réévalué», estime Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’Épargne. Le directeur général de France Assureurs a quant à lui défendu les spécificités de l’assurance vie, en mettant en avant la possibilité de souscrire plusieurs contrats, l’absence de plafonds et une gestion à même de répondre à des besoins personnalisés en fonction de l’appétence au risque de l’épargnant et de son horizon d’épargne.
Les fonds euros, composés en partie d’obligations souveraines acquises d’année en année, sont garantis mais l’évolution de leur taux est lente. Si la remontée des taux est plutôt une bonne nouvelle pour l’épargnant, elle ne jouera à plein qu’au moment ou les nouveaux placements, plus rémunérateurs, auront remplacé les plus anciens. «Nous allons avoir maintenant des nouvelles opportunités», se félicite le président de l’Association française d’épargne et de retraite (Afer) Gérard Bekerman, interrogé par l’AFP.
Mais il faudra «du temps» pour que les nouvelles acquisitions permettent d’augmenter significativement les performances des fonds euros, nuance-t-il, comparant le portefeuille à un paquebot lourd à manœuvrer. Il sera dans l’intervalle tentant de piocher dans les réserves, aussi appelées provision pour participation aux bénéfices (PPB), un «levier important» qui «apporte de la solidité et permet (…) aux assureurs d’adapter le taux servi en fonction du contexte», a rappelé Franck Le Vallois. «J’y suis favorable», répond M. Bekerman. «Il est temps de la consommer, mais modérément afin de conserver des munitions pour les prochaines années».
À VOIR AUSSI – Assurance, tickets restaurants, vignettes Crit’air… Ce qui change au 1er juin 2022
Il n’y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !
À tout moment, vous pouvez modifier vos choix via le bouton “paramétrer les cookies” en bas de page.
L’assurance vie attire toujours malgré une baisse en valeur de certains placements
Partager via :
Commentez
0
Le Figaro
Les articles en illimité à partir de 0,99€ sans engagement

source