Moins de 0,5% ici, à peine 2% là, ces pourcentages apparemment modestes n’incitent guère les souscripteurs à prendre en compte le montant des divers frais – d’entrée, de gestion, d’arbitrage… – qui vont amputer le rendement de leur contrat. Pourtant, en les additionnant et en calculant le montant qu’ils vont atteindre sur la durée, ces prélèvements finissent par peser très lourd. La parade : d’abord se faire communiquer par l’assureur le détail de ces frais, ensuite négocier leur montant, enfin, faute d’obtenir satisfaction, passer à la concurrence, celle des courtiers et des banques en ligne par exemple, dont les conditions sont souvent les plus attractives du marché.
Selon les contrats, le prélèvement appliqué varie entre 2 et 4%. Appelés aussi frais d’entrée, frais de souscription ou frais de charge, les frais sur versements sont prélevés sous forme de pourcentage du montant placé. Destinés à couvrir les dépenses de commercialisation supportées par l’assureur, ils sont perçus à l’occasion de chaque versement, réduisant ainsi le montant du capital investi.
Exemple : 4% de frais sur versements signifie que, sur 1.000euros versés, l’assureur prend 40euros pour lui et ne crédite le contrat de son client qu’à hauteur de 960euros. Le plafond de frais sur versements est fixé à 5% par le Code des assurances.
En pratique, ces frais varient le plus souvent entre 2 et 4%. Ils sont généralement dégressifs, donc diminuent en fonction du montant déposé : 3,5% par exemple pour un versement inférieur à 10.000euros, 3% de 10.000 à 30.000 euros, et 2,5% au-delà. En cas de très gros versement, le souscripteur est donc en position de force, et peut assez facilement bénéficier d’un rabais de 50% sur le taux proposé.
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Bon à savoir : grâce à des coûts réduits (notamment en personnel), la plupart des contrats en ligne affichent la mention “zéro frais sur versements”. Voilà un excellent argument à présenter aux assureurs traditionnels pour faire baisser leurs prétentions, cela aussi bien à la souscription qu’en cours de contrat.
A noter : des frais de dossier, allant de 20 à 30euros, sont parfois demandés à l’ouverture du contrat, mais ils ne sont dus qu’une fois pour toutes.
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La moyenne du marché tourne autour de 0,70% par an. Traitement administratif du contrat, gestion financière des capitaux investis, envoi de relevés de comptes, relations avec le client… Autant de tâches incombant à l’assureur, qui sont financées grâce à des frais de gestion, lesquels sont perçus à intervalles réguliers, par mois, par trimestre, par semestre ou par an. Ils sont prélevés sur la totalité de l’épargne en compte, donc sur une base de calcul qui augmente régulièrement.
A la longue, même avec un pourcentage apparemment modique (la moyenne du marché se situe autour de 0,70% l’an), ils peuvent donc atteindre des montants considérables. En pratique, les frais de gestion des fonds en euros viennent en déduction du rendement affiché par l’assureur.
On l’a vu précédemment, on peut toujours tenter de négocier le taux des frais sur les versements. Mais négocier celui des frais de gestion est encore plus intéressant (voir le tableau comparatif ci-dessous). En effet, pour un bon client, obtenir 0,10 ou 0,15 point en moins par rapport à la proposition initiale de l’assureur peut se traduire quinze ou vingt ans plus tard par un gain d’argent très substantiel. Sauf rares exceptions, les assureurs communiquent les performances annuelles de leurs contrats après déduction de leurs frais de gestion. Cette performance nette est celle qui est ensuite soumise aux cotisations sociales et aux éventuels prélèvements fiscaux.
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La facture totale à payer peut excéder 3% par an. A la différence des frais de gestion des fonds en euros, perçus en pourcentage de l’épargne accumulée sur le contrat, ceux des fonds à risque (boursiers, immobiliers…) sont prélevés en réduisant le nombre d’unités de compte détenues par le souscripteur.
Exemple avec un épargnant qui a investi 1.000euros sur des unités de compte. Si chacune avait une valeur de 100 euros, il a donc acquis 10unités de compte. Et si les frais de gestion annuelle sont de 1%, il ne détient plus au bout d’un an que 9,9 unités de compte. L’épargnant ne pourra donc récupérer sa mise initiale que si la valeur de ses unités de compte augmente dans les mêmes proportions.
Autre spécificité importante à noter : alors que les frais de gestion des fonds en euros oscillent en général entre 0,60 et 0,80% par an, ceux des fonds en unités de compte sont plus élevés. Ils varient entre 0,70 et 0,90% par an. Une différence a priori modeste, mais ce n’est pas tout. Il faut ajouter des frais de gestion par unité de compte, c’est-à-dire pour chaque fonds acheté (ces frais vont dans la poche du professionnel intervenant sur les marchés financiers). On doit alors compter jusqu’à 2% de frais par an pour un fonds d’actions ou d’obligations classiques, et jusqu’à 2,50% par an pour un fonds dit “profilé”, c’est-à-dire bénéficiant d’une gestion à la carte, déterminée en fonction du degré de risque qui a été choisi au départ. Résultat, les frais de gestion réels des contrats en unités de compte sont plutôt compris entre 2,5 et 3,5% par an, un niveau pouvant paraître raisonnable mais qui devient très élevé lorsque les marchés financiers sont orientés à la baisse.
Attention : les frais attachés à la gestion des fonds ne sont pas toujours bien signalés dans les documents contractuels fournis, il faut donc parfois en demander les détails au commercialisateur du contrat si l’on veut en connaître le montant.
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Sur le long terme, ce sont les plus coûteux pour l’assuré. La plupart des assurés se focalisent sur les frais sur versements, négligeant le montant des frais de gestion. Grave erreur : sur le long terme, nos calculs (tableau ci-dessous) prouvent qu’il vaut mieux choisir un contrat peu chargé en frais de gestion qu’un contrat aux frais sur versements modiques, voire inexistants.
Au bout de 12 ans, l’épargne accumulée sur le contrat B (4% de frais d’entrée, 0,60% de frais de gestion) excède déjà de 960 euros celle du contrat A (0% à l’entrée, 1% pour la gestion). Le gain sur le contrat B atteint près de 15.000 euros au bout de 30 ans, et près de 28.000 euros au bout de 40 ans !
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Les contrats multisupports 100% internet n’en prélèvent pratiquement jamais. Un contrat en unités de compte est un produit financier “vivant”. Autrement dit, rien n’empêche son titulaire d’en modifier la composition, notamment pour profiter des opportunités offertes par la Bourse.
Par exemple, en minorant la proportion d’un fonds d’actions américain au profit d’un autre, axé sur les petites entreprises de la zone Europe. De la même manière, un assuré inquiet par la tournure des marchés peut augmenter la proportion de l’épargne investie dans le fonds en euros de son contrat au détriment de fonds d’actions qu’il juge trop risqués.
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Dans les deux cas, cela se traduit par des ordres de vente et des ordres d’achat de fonds, appelés “arbitrages”, qu’il faut transmettre au gestionnaire du contrat (par courrier, par téléphone ou par Internet). Attention, à chaque arbitrage réalisé, l’assureur est susceptible de prélever des frais. L’opération sera facturée au forfait (entre 15 et 20euros par arbitrage) ou en pourcentage des sommes arbitrées (entre 0,40 et 1%).
Certains contrats peuvent toutefois prévoir la gratuité des arbitrages, une pratique qui tend à se généraliser depuis trois ou quatre ans, à condition, naturellement, qu’il n’y en ait pas trop. Une fois de plus, c’est Internet qui ouvre la voie : les arbitrages effectués sur les contrats vendus en ligne sont pratiquement tous gratuits.
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Si les contrats multisupports proposent aujourd’hui quantité d’options de gestion à l’assuré, celles-ci sont rarement gratuites. Ainsi, les systèmes d’arbitrages “automatiques” visant à sécuriser les gains, limiter les pertes ou rééquilibrer l’épargne, souvent très pratiques, peuvent excéder 0,50% du montant transféré à chaque opération. Et dans le cas d’une gestion dite “déléguée”, c’est-à-dire quand un professionnel de la finance pilote lui-même le contrat, il faut s’attendre à une majoration des frais de gestion annuelle allant de 0,10 à 0,30%. Autre type de frais de plus en plus fréquent : la rémunération du gérant du fonds d’actions en fonction des performances qu’il parvient à réaliser sur un an. Elle peut atteindre 15 ou 20% de la plus-value atteinte si celle-ci est très élevée.
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