Des ordres de 5.000 euros en moyenne chez Boursorama, ou des dépôts à l’ouverture d’un compte-titres d’environ 10.000 euros du côté de Fortuneo. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les nouveaux investisseurs, pour la plupart arrivés sur le marché lors du premier confinement, n’y vont pas avec le dos de la cuillère ! Pour l’heure, leurs premiers pas se sont faits sans trop de casse. “70% des portefeuilles de nos clients affichent des plus-values latentes”, signale ainsi Catherine Nini, présidente du courtier Bourse Direct. Mais il ne faudrait pas qu’une erreur de débutant mette à mal ces plus-values. Tour d’horizon des techniques boursières à maîtriser, des plus simples aux plus sophistiquées.
Le plan d’épargne en actions (PEA) est plus que jamais incontournable pour qui se lance en Bourse. D’abord parce que sa fiscalité a été revue, et qu’en cas de retrait dans les cinq ans suivant l’ouverture les gains ne supportent plus désormais que le prélèvement forfaitaire unique de 30%, identique à celui ponctionnant un compte-titres. Alors qu’auparavant ils étaient taxés, prélèvements sociaux inclus, à 39,7% pour un retrait avant deux ans et à 36,2% avant cinq ans. Autre amélioration apportée à l’enveloppe : après cinq ans, les retraits n’entraînent plus sa fermeture, et il est donc possible de continuer à l’alimenter. Même son plafond, de 150.000 euros, a été revu, puisqu’il est désormais retenu en commun avec celui du PEA-PME. De quoi, en tout, porter à 225.000 euros la limite de dépôts.
Bien sûr, cette enveloppe vous obligera à limiter vos investissements aux actions éligibles, obligatoirement issues de l’Espace économique européen. Un univers qui s’est encore réduit depuis le 1er janvier et la mise en place effective du Brexit. Si vous souhaitez investir sur les titres des fameux Gafam, ou dans des actions de pays émergents, pas d’autre choix dès lors que d’ouvrir en parallèle un compte-titres ordinaire, sans avantage fiscal cette fois. A noter : certaines assurances vie donnent accès à des titres vifs. Titres@Vie, d’Altaprofits, en propose par exemple 147, français et européens, tandis que Mes-placements Liberté 2 en référence 111, dont ceux d’Amazon, Apple ou Facebook. Mais les frais de courtage, respectivement de 0,29% (avec un minimum de 25 euros) et 0,60%, sont plus élevés que sur un compte-titres ordinaire.
C’est la question que se posent ceux qui ont raté le train de la hausse, et trouvent désormais le CAC 40, avec ses plus de 6.000 points, trop cher : est-il encore temps d’y aller ? “A trop attendre, on risque de ne jamais acheter”, prévient Jérôme Rusak, président du cabinet de gestion de patrimoine L&A Finance. Le mieux est donc de se lancer, mais de façon régulière. “Essayez aussi de diversifier les thèmes d’investissement retenus”, poursuit Jérôme Rusak. Les nouveaux courtiers en ligne incitent d’ailleurs aux investissements programmés. 80% des clients de Trade Republic, par exemple, sont abonnés à ce type de plans.
Et, chez Bourse Direct, le nombre moyen d’ordres est déjà passé de 0,6 à 2,6 par mois. Cela pourra coûter en frais fixes de courtage, mais la technique a pour avantage de moyenner votre cours d’achat : en versant toujours la même somme, vous achetez en effet relativement plus d’actions quand les cours sont bas, et moins quand les cours sont hauts. Essayez de rapprocher les versements, par exemple à un rythme mensuel, plutôt que trimestriel ou semestriel. Et n’oubliez pas de prendre, périodiquement, vos bénéfices. Car si ces plans permettent d’éviter les trop grosses pertes, sauf à arrêter son effort en plein krach boursier, ils ne procurent pas non plus les meilleurs rendements.
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Chez ING, près des trois quarts des épargnants se contentent, pour investir en Bourse, d’utiliser des ordres “passifs”, c’est-à-dire simplement libellés au cours du marché. Cela peut être suffisant au début, notamment dans le cas des grosses valeurs, car ce type d’ordres vous donne la priorité, et vous assure donc d’être servi. Une multitude d’autres ordres permettent toutefois d’améliorer la performance d’un portefeuille. A commencer par ceux dits “à cours limité”, qui proposent de fixer un prix maximum d’achat, ou, dans l’autre sens, un prix minimum de vente. Ces ordres peuvent être programmés, de sorte à s’exécuter automatiquement quand les conditions voulues sont remplies. “Idéal pour se protéger d’une baisse importante, ou se forcer à prendre ses bénéfices”, explique Philippe de Cholet, directeur de la gestion privée chez Matignon Finances. Toute la difficulté sera alors de déterminer l’ampleur des hausses, comme des baisses, visées, de 10, 15 ou 20%, par exemple. Et de penser à revoir ces objectifs régulièrement. Ainsi, pour une action ayant déjà beaucoup monté, le seuil de revente, à la hausse comme à la baisse, pourra lui aussi être rehaussé.
Les ETF (pour “exchange traded funds”), ces fonds qui répliquent de façon passive les principaux indices boursiers comme le CAC 40 ou l’Euro Stoxx 50, séduisent aussi les nouveaux boursicoteurs. “Ils se classent dans le top 10 des produits les plus échangés sur notre plateforme”, assure Catherine Nini, présidente de Bourse Direct. Il faut dire qu’ils permettent de diversifier la mise à peu de frais : ils se négocient aux mêmes tarifs de courtage qu’une action, et ne prélèvent que 0,15 à 0,4% de commission de gestion par an.
Mieux : de nouvelles générations d’ETF permettent de suivre des stratégies plus sophistiquées que la réplication d’un grand indice. En visant par exemple des thématiques spécifiques, comme la transition énergétique (cas de l’ETF BNP Paribas Easy Low Carbon), ou la reprise de la consommation mondiale avec la fin progressive de la pandémie (SPDR US Consumer Discretionary Select Sector). D’autres fonds, qualifiés d’intelligents ou de “multifactoriels”, fonctionnent à la manière d’un gérant humain. C’est ainsi que les 50 titres de l’Invesco Euro Stoxx High Dividend Low Volatility sont sélectionnés sur le double critère d’un dividende régulier et d’un cours de Bourse peu volatil.
Des frais sur encours, commissions de surperformance incluses, variant de 1,83% par an en 2019 pour les fonds d’actions françaises à 1,97% pour les fonds d’actions européennes : selon l’AMF (Autorité des marchés financiers), les ponctions effectuées par les gérants pour leur travail, même en baisse tendancielle, continuent d’amputer sérieusement les gains à attendre d’un portefeuille. Et pourtant, ces experts sont parfois loin de mériter un tel salaire. Sur le long terme, seule une minorité parvient en effet à battre son indice de référence.
Selon la dernière étude Spiva de Standard & Poor’s en date, les gérants d’actions françaises n’ont été que 8,5%, sur trois ans comme sur dix ans, à faire mieux que l’indice, et 14% sur une durée de cinq ans. Dès lors, pourquoi leur faire confiance ? Il peut tout d’abord leur arriver, dans des marchés agités, de démontrer leur expertise. Toujours selon la même étude, l’année 2020 leur a ainsi été favorable, puisqu’ils ont cette fois été 66% des gérants d’actions françaises à battre l’indice. Le recours à des fonds gérés se justifie aussi pour accéder à des niches de marché, où l’information et la connaissance du gérant sont cruciales. Comme avec les petites et moyennes capitalisations, ou certains pays émergents.
Les nouveaux investisseurs ayant parié sur les Google, Amazon, Apple et autres sous-estiment sans doute l’effet du change sur la performance de leur portefeuille. Une baisse du dollar, comme en 2020, pourrait en effet raboter leurs gains boursiers, ramenés en euros. Mieux vaudra donc qu’ils couvrent leurs positions.
Exemple, dans le cas d’un portefeuille de 1.000 euros, constitué alors que l’euro se négociait à 1,19 dollar, et donc valorisé à 1.190 dollars. Si jamais la monnaie américaine devait baisser de 5% face à l’euro, soit une parité euro-dollar de 1,25, le portefeuille ne vaudrait dès lors plus que 952 euros… sauf à parier sur un “turbo” profitant d’une telle baisse. 80.000 turbos euro-dollar Infini BEST Call (FRBNPP00MP17) ne vous coûteront ainsi que 55,52 euros, hors frais de financement, et en vaudront 103,52 euros si le scénario de change se produit. Soit un gain de 48 euros, compensant pile la perte de change sur les titres.
A noter : si, à l’inverse, le dollar se renforce, une barrière désactivante, fixée dans notre exemple à 1,1206, pourra annuler le turbo. Cela entraînera alors une perte des 55,52 euros du départ. Mais le portefeuille d’actions, lui, aura dans le même temps gagné 62 euros. Pour un bénéfice final de 6,48 euros.
Il est loin le temps où des investisseurs comme Warren Buffett et George Soros dictaient leur tempo aux marchés financiers. Avec l’avènement des réseaux sociaux, des gourous nouvelle génération les ont supplantés. A l’image de ThamiKabbaj, initialement auteurd’ouvrages comme Psychologie des grands traders, L’Art du trading ou Maîtriser l’analyse technique, et désormaispassé chez YouTube, pour toucher les plus jeunes, où il compte pas moins de 341.000abonnés.
Méfiance, car ces prétendus experts maîtrisent mieux l’art de la communication et du référencement que celui du trading. Points communs de leurs discours : une promesse de changement de vie, des gains rapides et élevés permettant de devenir rentier, et la sous-estimation systématique des moins-values possibles. Le risque, alors, est de suivre leurs conseils, et de perdre rapidement sa chemise dans de mauvais paris.
Mais, le plus souvent, ces experts cherchent plutôt à vendre des modules de formation, qui n’ont bien évidemment pas fait leurs preuves. A l’image d’Antoine Rousseaux, et de sa chaîne vidéo RLBT pour Rousseaux les bons tuyaux, suivie par plus de 71.000abonnés. Formations, coaching, et accès à une plateforme de courtage de bitcoins, avec cryptomonnaies enprime d’accueil : le jeune expert déborde d’idées. Mais son agence opère, à en croire son site, depuis Hong Kong. Et, faut-il le préciser, il n’est nullement référencé par l’AMF (Autorité des marchés financiers).
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Comparez votre salaire avec celui des français.
Le salaire mensuel net est invalide
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