L'assurance-vie permet d'investir sur toutes les bourses du monde et sur encore beaucoup d'autres supports, plus sécuritaires.
afp.com/Johannes EISELE
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On dit toujours de l’assurance-vie que c’est un couteau suisse, capable de répondre à tous les besoins de l’épargnant. C’est vrai. Mais devant la montagne d’avantages fiscaux qu’elle procure, on en oublierait presque que c’est aussi et surtout un redoutable produit d’épargne financière. Sur ce plan, elle doit son succès au fameux fonds garanti en euros, un support d’épargne qui n’existe nulle part ailleurs, et dont le rendement atteignait encore 5,30% en moyenne en 2000, le tout sans aucun risque de perte en capital. Avec la baisse des marchés de taux depuis plus de trente ans, la performance du fonds en euros – essentiellement investi dans ce type de produits – suit le mouvement et baisse inexorablement, jusqu’à atteindre de 1,10% à 1,20% de rendement moyen net en 2021. Une performance positive, mais qui corrigée de l’inflation passe dans le rouge. 
Depuis de nombreuses années, les assureurs martèlent qu’il faut diversifier son épargne au sein de l’assurance-vie pour aller chercher de la performance. La leçon commence à produire ses effets et 39% des 151 milliards d’euros encaissés en 2021 l’ont été sur des unités de compte, soit sur tout ce qui n’est pas fonds garanti en euro. Si le mouvement est engagé, c’est aussi parce que l’offre financière au sein de leurs contrats s’est sensiblement enrichie. Tour d’horizon des principaux avantages de l’assurance-vie.  
“L’assurance-vie permet d’investir son capital sur les marchés financiers avec un environnement fiscal favorable. Il est difficile de trouver mieux”, indique Albert d’Anthoüard, directeur de la clientèle privée de l’offre en ligne Nalo. On peut en effet y investir sur le fonds garanti en euros, mais aussi sur des supports immobiliers de type SCPI, OPCI ou SCI, sur les bourses du monde entier via les ETF ou les fonds de type Sicav ou FCP, sur des fonds thématiques ou des investissements socialement responsables (ISR), sur des fonds de private equity ou de dette privée, sur des fonds structurés, bref sur tout ce que le monde financier fait de mieux. “C’est un méga plan d’épargne en actions (PEA), mais sans plafond de dépôts et sans contrainte géographique”, poursuit Me Sophie Gonsard, notaire associée chez Althémis. Le PEA est en effet plafonné à 150 000 euros (ou 225 000 euros avec un PEA-PME), et il doit se nourrir exclusivement de produits d’actions européennes, ce qui n’est pas le cas de l’assurance-vie, beaucoup plus diversifiée et ouverte sur les places financières du monde entier.  
Contrairement à ce que l’on imagine, cette offre financière large n’est pas réservée à l’élite ou aux seuls contrats haut de gamme. “Avec les contrats par Internet, vous avez accès à un placement financier de qualité “gestion privée”, pour un ticket d’entrée de 100 ou de 300 euros et des versements complémentaires de 100 euros. La modernité de l’assurance-vie, c’est aussi son accessibilité”, explique Stellane Cohen, présidente d’Altaprofits. 
Un inconvénient cependant, ses frais sont plus élevés que sur le PEA ou le compte-titres, parce qu’aux frais prélevés par les fonds d’investissement présents dans l’assurance-vie, s’ajoutent ceux du contrat lui-même. “On peut éventuellement envisager d’ouvrir d’abord un compte-titres ou le PEA, effectivement moins chers. Sauf que personne ne sait quand il va mourir et que les avantages successoraux de l’assurance-vie, l’emportent largement sur le montant des frais prélevés”, fait valoir Arnaud de Dumast, directeur général de Neuflize Vie.  
On l’a dit, dans les bons contrats, l’offre de produits financiers est très large, mais elle n’est jamais infinie. Pour une raison réglementaire : c’est l’assureur qui est propriétaire des fonds que vous mettez dans votre assurance-vie, pas vous. Dès lors, il a un droit de regard. Ne sont donc accessibles dans votre assurance-vie, que les fonds préalablement listés dans l’annexe financière de votre contrat. Suivant leur qualité ou le type de public visé, la liste peut être plus ou moins longue. “Chez nous, l’épargnant a accès à 600 fonds, un best-of des meilleurs supports et des meilleures classes d’actifs”, signale Nadine Trémollières, directrice de Portfolio Solutions chez Primonial. “Chez Neuflize Vie, nous proposons 600 à 700 fonds quand l’assuré pilote lui-même son contrat, mais près de 4500 fonds quand il en a confié la gestion à un professionnel”, confie Arnaud de Dumast. Le nombre ne fait pas la qualité, certes, mais il y participe ! 
Surtout l’assurance-vie donne accès à des fonds de private equity, investi dans des entreprises non cotées, normalement réservés aux investisseurs avertis ou institutionnels et cela avec une mise revue au minimum, soit entre 1000 et 3000 euros. C’était important de mettre cette offre à hauteur d’épargnant, car c’est sans conteste la classe d’actifs la plus rentable (13% à 15% de rendement par an au cours des dix dernières années et des prévisions qui, selon les acteurs, varient de 8% à 10% par an en moyenne pour les dix prochaines années).  
Plus rare, vous pouvez aussi investir dans des actions en direct. Ici l’offre est plus resserrée et c’est généralement l’apanage des contrats très haut de gamme vendus dans les banques privées. Altaprofits, et c’est sa marque de fabrique, offre aussi cette possibilité dans ses contrats Internet. “Si le ticket d’entrée dans nos contrats est limité à 100 ou 300 euros, il faut cependant investir 1500 euros dans des titres vifs (actions en direct), pour y avoir accès”, précise Stellane Cohen. Quel peut bien être l’intérêt d’acheter des actions en direct via son assurance-vie ? “Profitez de l’entière performance du titre dans lequel vous avez investi”, rétorque-t-elle. En effet, si vous êtes un fervent supporter de LVMH par exemple, le titre a gagné plus de 40% en 2021, mais cette performance aurait été diluée si vous aviez opté pour un fonds investi sur le luxe. 
Attention cependant, avec ses frais élevés (vérifiez notamment si des frais d’arbitrage vous sont facturés), l’assurance-vie n’est pas le meilleur moyen de faire vivre un portefeuille d’actions. Ensuite, comme pour les autres supports, “l’assureur va déterminer votre périmètre d’investissement, généralement limité aux actions des grands indices, comme le CAC 40, le SBF 120 ou Euro Stoxx 50”, explique Gontran Fourneret, directeur adjoint offre produits chez Banque Transatlantique. Impossible donc d’acheter un titre d’une PME canadienne ! Enfin, les délais d’exécution de l’ordre sont beaucoup plus longs dans le cadre de l’assurance-vie, ce qui pour les passionnés très actifs, n’est pas approprié pour profiter de toutes les opportunités des marchés. “Les opérations sont passées au cours de clôture le lendemain”, rappelle Stellane Cohen. Mais gare, certains assureurs peuvent mettre jusqu’à cinq jours pour exécuter les ordres… Avoir quelques grosses valeurs auxquelles on croit en direct et sur le long terme, est une bonne idée, mais l’assurance-vie n’est définitivement pas une plateforme de trading !  
L’assurance-vie est une enveloppe financière au sein de laquelle vous pouvez à tout moment réorienter votre épargne et la transférer d’un support à un autre, en fonction de vos besoins ou de l’évolution des marchés financiers. Dans cette optique, d’allocation d’actif et de gestion financière optimisée, le fonds en euros joue un rôle fondamental. “Voilà un support financier qui n’existe nulle part ailleurs et qui apporte un avantage considérable par rapport aux produits bancaires : la performance du fonds en euros reste positive, alors que le rendement des fonds monétaires, souvent utilisés comme supports d’attente sur les compte-titres ou les PEA, est négatif”, explique Arnaud de Dumast. En effet, sur un PEA ou un compte-titres, vous êtes forcément investis sur les marchés financiers et quand vous avez besoin de vous replier, c’est forcément sur un fonds monétaire, mais qui vous fait actuellement perdre de l’argent (-0,48 % en 2021), alors que le fonds en euros continuera à vous en faire gagner. “1,20% de rendement moyen net de frais de gestion en 2021, par rapport à fonds monétaire qui va coûter seulement 0,20% en frais, mais dont le rendement sera négatif !” complète Arnaud de Dumast. Le fonds en euros est donc un formidable outil pour piloter son épargne en cas de tempête boursière.  
Il a aussi son utilité en période de temps calme. Certaines personnes, averses au risque ou parce qu’elles sont trop proches d’une échéance importante pour en prendre (un achat immobilier, un départ à la retraite, etc.), peuvent grâce au fonds en euros continuer à épargner en toute sécurité. Mais, il est vrai qu’avec la baisse des taux, les assureurs en ont souvent limité l’accès, pour ne pas détériorer encore sa rémunération. De différentes manières : en obligeant pour chaque versement d’en orienter une partie sur les unités de compte non garanties (de 30% à 60% selon les situations), ou en augmentant les frais d’entrée ou de gestion pour l’épargne portée sur le fonds en euros, ou encore en instaurant des frais d’arbitrage en cas de transfert d’un support à risque vers le fonds en euros, etc. Mais tant que les montants rapatriés sur le fonds en euros restent raisonnables (quelques milliers d’euros), les assureurs ne font pas la fine bouche. “Le fonds en euros demeure un bel outil sur lequel nous pouvons encore placer jusqu’à 70% de l’épargne de nos clients au profil sécuritaire, c’est une chance”, conclut Nadine Trémollières.  
L’assurance-vie est surtout un produit complètement disponible et vous pouvez donc faire des retraits quand vous voulez. Mieux vaut cependant attendre que votre contrat ait huit ans, parce que vous bénéficierez alors d’une fiscalité très favorable – d’où l’intérêt d’en ouvrir un le plus tôt possible, même avec quelques euros. Seule une partie de votre retrait sera en effet taxée, celle correspondant à vos gains (pas à vos versements) et seulement si ces derniers dépassent 4600 euros pour un célibataire ou 9200 euros pour un couple ! Avec ces deux abattements, vous serez la plupart du temps purement et simplement exonéré d’impôt. Et comme ils se renouvellent tous les ans, vous pourrez piocher régulièrement dans votre assurance, sans impôts, pour faire face à vos dépenses ou compléter votre retraite.  
Mais l’avantage fiscal que tout le monde retient, c’est celui lié aux droits de successions, ce qui en fait certainement un produit considéré (à tort) comme étant réservé aux plus âgés. Tous les biens et toute l’épargne d’un assuré sont soumis aux droits de succession, sauf l’assurance-vie, qui dispose d’un régime bien à elle ! Vous pouvez désigner autant de bénéficiaires que vous le souhaitez (enfants, petits-enfants, etc.), et chacun d’eux profitera d’un abattement de … 152 500 euros (pour les primes versées avant 70 ans). “Attention, cet avantage est réservé aux contrats dotés d’un bénéficiaire, d’où l’importance d’en désigner au moins un. A défaut, le contrat retombe dans la succession du défunt”, explique Sophie Gonsard.  
Si vous avez trois enfants et sept petits-enfants par exemple et que vous les désignez tous, c’est plus de 1,5 million d’euros transmis sans fiscalité ! “Ce régime d’exception a une utilité sociale forte : il vous encourage à conserver de l’argent par-devers vous, pour faire face aux dépenses du grand âge ou de la fin de vie et il vous évite ainsi de peser financièrement sur la société ou sur vos enfants. Vos bénéficiaires devront certes attendre votre décès pour percevoir les capitaux résiduels, mais ils profiteront du régime fiscal favorable prévu en contrepartie de cette conservation”, poursuit la notaire. Ce régime est d’autant plus avantageux que vous pouvez désigner comme bénéficiaire des personnes actuellement fortement fiscalisées dans le cadre du droit des successions (des neveux et nièces par exemple) ou qui n’ont aucun lien de parenté avec vous (un concubin, des amis, etc.). “Sur le plan juridique, la simplicité de rédaction de la clause bénéficiaire permet de faciliter cette transmission, sans passer par la rédaction d’un testament”, conclut Sophie Gonsard. 
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