Respect.
Le 24 novembre 1938 naissait Oscar Robertson. Véritable légende des années 1960, celui qu’on surnommait Big O a été l’un des joueurs les plus marquants de cette décennie mythique marquée par d’innombrables records. Retour sur un parcours aussi atypique qu’exceptionnel.
Oscar Robertson. Si vous êtes un admirateur de Russell Westbrook, vous avez forcément passé une partie de votre vie de fan à attendre le moment où le Brodie battrait les records de triple-doubles de l’un des meilleurs meneurs de l’histoire de ce sport. Le meilleur même pour certains. Si les records sont tous tombés ou presque, la legacy reste, qui plus est quand on sait que ces derniers ont tous tenu plus de 50 ans. Mais quelle est la véritable histoire derrière les chiffres ?
On commence par une interro surprise : Oscar Palmer Robertson naît en 1938 à Charlotte, donc dans quel État ? Félicitations à tous ceux qui ont trouvé la Caroline du Nord, vous avez… perdu ! C’est à Charlotte dans le Tennessee que vient au monde le petit Oscar, avant de se rendre avec sa famille à Indianapolis où il grandira. Si le père du futur Big O a choisi d’emmener sa famille ailleurs, c’est pour fuir l’Etat ségrégationniste qu’est alors le Tennessee. Pas de chance, l’Indiana est encore pire, et la famille Robertson doit vivre dans des quartiers isolés réservés aux Afro-américains, où ces derniers n’ont pas le droit d’aller au restaurant, au cinéma, ni même monter dans un bus scolaire.
En revanche, cela n’empêche pas à Oscar de commencer le basketball dès ses sept ans, en bricolant un ballon. Entraîné par un ancien joueur universitaire de son quartier, il intègre finalement l’équipe de son lycée, le Crispus Attucks High School, seul établissement à accueillir des élèves noirs à l’époque. Là-bas, le coach est strict : pas d’actions spectaculaires, on privilégie l’efficacité, et par-dessus tout, on ne joue qu’à condition d’étudier correctement en parallèle. Le Coach Carter des années 50 en somme. Le nom de Robertson commence à se propager, en particulier jusqu’aux oreilles de certaines universités, surtout quand celui-ci porte l’équipe jusqu’à deux titres de champion d’État, une première pour une équipe afro-américaine. C’est une trentaine d’offres qui arrivent sur la table du jeune Oscar, mais son choix se portera finalement vers celle de Cincinnati.
Chez les Bearcats comme ailleurs, il est interdit aux freshmen (joueurs de première année) de jouer dans le championnat NCAA. Pourtant, le public pousse pour que les instances autorisent Robertson à disputer les matchs, en vain. La foule se concentre donc autour des matchs d’entraînement, rassemblant à chaque fois des milliers de spectateurs venant parfois de l’autre bout du pays. De plus, Oscar est le premier joueur afro-américain de l’histoire de cette université. Et forcément, aux débuts de Robertson l’année suivante, en 1958, les attentes sont immenses. Aucune déception à la clé : le jeune meneur brille absolument partout et enregistre un triple-double pour son premier match NCAA, un record (celui-là au moins, Russ ne lui prendra pas) : 28 points, 15 rebonds et 14 assists, bref il est stratosphérique. Mais ce n’est que le premier exploit d’une longue série : plus de 50 points au Madison Square Garden, plus de 50 également face aux Razorbacks de la fac d’Arkansas, en plein tournoi final (actuelle March Madness). Oscar gagne alors son surnom de Big O qui lui va si bien. Au cours de cette première saison, Robertson dépasse les 35 points et 15 rebonds de moyenne, et établit le record de scoring pour une saison sophomore en NCAA. En trois saisons, Big O compile 33,8 points, 15,2 rebonds et 7,1 assists de moyenne, pour un bilan rarement égalé : 89 victoires pour 9 défaites, et une belle bagatelle de records à la clé.
Pas la mixtape la plus impressionnante peut-être, mais Oscar a toujours gardé en tête les enseignements de son coach de lycée : pas de moves fancy, seule l’efficacité compte. Même pleinement intégré dans la Grande Ligue, Mr. Triple-Double se refuse à dunker. Et pourtant, selon le principal intéressé, il en était tout à fait capable :
« Je n’ai jamais dunké en match officiel. Ce n’est pas que je ne pouvais pas, je faisais même du saut en hauteur et du saut en longueur. Je pouvais sauter aussi haut, voire plus haut, que n’importe qui et je pouvais dunker. Mais à l’époque, les montants des paniers étaient en bois et se situaient juste derrière la ligne de fond. Une fois lors d’un match, j’avais la ligne de fond ouverte et j’ai voulu dunker. Quelqu’un m’a bousculé et j’ai heurté le montant, ça m’a fait tellement mal que je n’ai plus jamais dunké. Par contre à la place, j’ai fait ce que l’on m’a appris, en faisant en sorte de mettre mon corps en opposition entre le défenseur et le ballon. Si quelqu’un me rentrait dedans, je mettais le layup puis j’allais au lancer-franc. »
Et quand il s’agit de provoquer des fautes, on voit bien que le Big O n’est jamais dernier : avec les outils d’analyse actuels, il est possible de déterminer le free throw rate (ratio de lancers-francs tentés par rapport aux tirs tentés) de Robertson. Ce dernier approche les 47% en carrière ! À titre de comparaison, LeBron James n’atteint pas les 40%… Non seulement Ozzie était suffisamment malin pour se placer de manière à obtenir un maximum de fautes, mais son profil de big guard ultra athlétique pour son époque lui permet aussi de dominer ses vis-à-vis par la taille et la force.
À l’époque de la draft d’Oscar Robertson, la règle du Territorial Pick est encore en vigueur en NBA, permettant aux franchises NBA de sélectionner un joueur en amont de la draft, à condition que celui-ci étudie au sein d’une université située dans les 50 miles entourant la ville de la franchise en question. C’est grâce à cette règle particulière que les Royals de Cincinnati, ancêtres des Sacramento Kings, vont récupérer le Big O. Étant le seul joueur concerné par la manœuvre au sein de sa classe de draft, Ozzie est enregistré comme étant le premier joueur sélectionné, devançant Jerry West notamment.
Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les Royals ont eu raison de drafter le jeune Oscar. Dès sa première saison le rookie explose toutes les lignes de stats : 30,5 points, 10,1 rebonds et 9,7 assists. Big O se paye même le luxe de claquer le premier de ses 181 triple-doubles dès sa première apparition NBA. Robertson est d’ores et déjà le meilleur passeur de la ligue, et domine largement les guards au rebond. Concernant le scoring, le rookie n’est devancé que par l’inévitable Wilt Chamberlain (alors sophomore) et Elgin Baylor. Aujourd’hui encore, seuls Wilt la saison précédente et Walt Bellamy la suivante ont réalisé une campagne rookie plus fournie en scoring. Robertson est unanimement nommé Rookie de l’année, et est même intégré à la All-NBA 1st Team, récompense qu’il obtiendra à neuf reprises consécutivement. Pas sûr qu’on puisse trouver dans l’histoire de cette ligue un meilleur départ en tant que rookie, statistiquement du moins. Collectivement par contre, les Royals ne progressent pas tellement, et présentent l’avant-dernier bilan de la NBA. Tout comme les Knicks, les Royals manquent les Playoffs et la saison s’arrête là pour le meneur.
On this day in 1960, Oscar Robertson and Jerry West both made their NBA debuts, facing off head-to-head.
Robertson recorded a 21-point, 12-rebound, 10-assist triple-double, while West finished with 20 points and five assists. #NBA75 pic.twitter.com/KaUQdPltqA
— NBA History (@NBAHistory) October 19, 2021
Mais si l’on retient le nom d’Oscar Robertson, c’est principalement pour sa saison sophomore, celle qui lui vaudra plus tard son nouveau surnom de Mr. Triple-Double : la première saison en triple-double de moyenne de l’histoire. Déjà à deux doigts de réaliser cet exploit irréel en première saison, c’est lors de la seconde qu’Oscar valide cet accomplissement avec 30,8 points, 12,5 rebonds et 11,4 assists par match. Cette fois, Cincinnati décroche un ticket pour les Playoffs en tant que quatrième bilan de la ligue, et l’on oublie souvent de mentionner que là encore, toutes les stats du meneurs comptent deux unités. Robertson et son coéquipier Jack Twyman s’inclinent tout de même face aux Pistons – pourtant moins bons en régulière – dès le premier tour.
Anecdote intéressante : Mr. Triple-Double est un surnom qui a été attribué à Robertson longtemps après la fin de sa carrière. Le retraité avoue qu’il ne connaissait même pas le terme, peu voir pas usité à l’époque. C’est seulement dans les années 1980, au coeur de l’ère ShowTime qu’un certain Chick Hearn popularisera l’expression…
« Cette façon que j’avais de jouer… je pensais que tout le monde jouait comme ça ! » confiera Oscar Robertson dans un face-à-face avec Russell Westbrook en 2017.
Cette image de joueur fantastique, capable d’enchaîner les performances statistiques incroyables mais pas d’amener son équipe vers le titre, Oscar Robertson la traînera durant les dix premières années de sa carrière. Si individuellement, Big O parvient chaque année à intégrer la All-NBA 1st Team, les Royals, eux, n’ajoutent aucune ligne collective à leur palmarès. En dix ans, les Cincinnati d’Oscar Robertson c’est six apparitions en Playoffs pour quatre éliminations dès le premier tour et aucune finale, alors que la ligue ne compte pas plus de dix équipes.
La faute à qui alors ? À Robertson lui-même ? Peut-être, il faut dire qu’un joueur aussi omniprésent sur un terrain ne laisse souvent que peu de place à ses coéquipiers pour s’exprimer. À ses coéquipiers justement ? Bien que Big O utilise alors son physique pour dominer ses adversaires défensivement autant qu’en attaque, les Royals finissent toujours parmi les derniers de la ligue au rating défensif. Aux coachs peut-être ? Oscar n’aura effectivement jamais la chance de jouer sous les ordres de Red Auerbach par exemple…
Mais en parlant de coachs justement, il y en a qui va changer la carrière d’Ozzie. Ancien meneur des Celtics six fois titré aux côtés de Bill Russell, le légendaire Bob Cousy débarque dans l’Ohio après avoir coaché l’équipe universitaire de Boston. À la suite des échecs récents, l’affluence est en baisse dans la salle de Cincinnati mais Cousy pense avoir la solution : retourner sur le terrain. Problème, Cousy occupe le même poste que Robertson. Mais Houdini s’entête et participe à sept rencontres. Résultat ? Seulement 5 points. Pas de moyenne, non, c’est bien 5 points en 7 matchs qui sont inscrits par le joueur-coach. Échec critique et gros coup à l’ego, Bob retourne gentiment sur son banc et la saison peut reprendre. Oui mais voilà : Cousy est depuis lors profondément jaloux de Robertson et les relations entre le joueur et son coach se dégradent. Cousy parvient à convaincre les dirigeants de transférer Robertson qui part finalement à Milwaukee en échange de Flynn Robinson et Charlie Paulk. Et oui, il est normal que ces deux noms ne vous disent strictement rien.
Mr. Triple-Double débarque donc dans le Wisconsin, où il doit maintenant apprendre un tout nouveau rôle : celui de deuxième option. Mais qu’est-ce qui pousserait un front office à faire d’un décuple All-Star comptant encore parmi les dix meilleurs joueurs de la ligue sa deuxième option ? Le meilleur scoreur de tous les temps, tout simplement. Kareem Abdul-Jabbar, alors connu sous le nom de Lew Alcindor. Le nouveau pivot star de la NBA sort d’une saison rookie à 28,8 points et 14,5 rebonds de moyenne, et les règles universitaires ont même du être modifiées lors de son passage en NCAA.
Le duo clique tout de suite et la relation entre le meneur et le pivot des Bucks s’annonce imbattable, portant les Daims jusqu’à un bilan de 66 victoires pour seulement 16 défaites, de loin le meilleur de la ligue et de l’histoire de la franchise par la même occasion. Et cette fois, pas question d’échouer prématurément en Playoffs pour le Big O. À l’époque, les Bucks évoluent dans la Conférence Ouest, et ce sont les Warriors de Jerry Lucas et Nate Thurmond qui se présentent au premier tour. Les Bucks vont balayer les hommes de la Baie en cinq matchs, incluant un historique 136-86 au Game 5 (l’une des cinq plus grosses victoires de l’histoire en Playoffs). Les Lakers de Wilt Chamberlain et Gail Goodrich (sans oublier ce cher Pat Riley) ne feront pas mieux que leurs voisins de San Francisco. 4-1, circulez y’a rien à voir.
Les Bucks se dirigent vers les Finales bien plus confiants que leurs adversaires, les Baltimore Bullets, qui ont dû par deux fois batailler en sept matchs pour se frayer un chemin jusqu’au sommet. Mais ces Bucks sont sans pitié, et vont même sweeper les joueurs du Maryland pour ramener un titre dans le Wisconsin seulement trois ans après la création des Daims. À 32 ans, Robertson épaule parfaitement Alcindor, tout particulièrement lors de ces Finales où le meneur porte ses moyennes à 23,5 points, 9,5 passes et 5 rebonds.
Kareem Abdul-Jabbar x Oscar Robertson.
This is awesome. 🔥
(via @Ballislife) pic.twitter.com/2S9RflNWN4
— Hoop Central (@TheHoopCentral) July 15, 2021
C’est le premier titre pour le Big O, et il lui aura fallu quitter ses Royals pour le remporter. Malheureusement, si le duo, devenu un trio avec la progression du jeune Bob Dandridge, continue de générer des bilans impressionnants saison après saison (Robertson compte 248 victoires pour seulement 80 défaites à Milwaukee), en Playoffs les Bucks ne parviennent plus à concrétiser : sortie au second tour en 1972 face aux Lakers, puis dès le premier la saison suivante, cette fois battus par les Warriors.
Robertson débute sa 14e et dernière saison en 1973, malgré des statistiques encore plus que correctes : 15,5 points, 4,9 rebonds et 7,5 assists par match. Mais le big guard a maintenant 34 ans et souhaite prendre sa retraite à la fin de l’exercice 1973-74. L’occasion d’un dernier baroud d’honneur au cours duquel il inscrira ses deux derniers triple-doubles, les 19 et 24 mars 1974. Les Daims du Wisconsin dominent toujours la ligue en saison régulière, signant un bilan de 59 victoires pour 23 défaites. Face à sa future franchise des Lakers, Kareem Abdul-Jabbar surdomine la série et Oscar parvient une fois de plus à élever son niveau de jeu, distribuant plus de dix caviars par rencontre. Milwaukee écrase les Bulls de Bob Love en Finales de Conférence… Ouest toujours, et retrouve les Finales NBA.
En face ? Le retour des légendaires Celtics, cette fois rangés derrière John Havlicek et Dave Cowens. La série est serrée et les équipes se rendent coup pour coup : on ne verra jamais deux victoires consécutives au cours de l’affrontement. S’il ne fait aucun doute que KAJ est le meilleur joueur de la série, c’est pourtant bien des Celtics plus solides collectivement qui l’emportent. Robertson, lui, sort par la grande porte, la tête haute au terme d’une finale disputée, et en tant que meilleur passeur des Playoffs 1974. Décidément, Mr. Triple- Double aura marqué par 14 ans de constance au meilleur niveau.
Si vous connaissez maintenant les exploits sportifs qui jalonnent la carrière d’Oscar Robertson, il serait insuffisant de réduire l’impact du Big O à ses stats ou ses highlights sur le terrain. Car Robertson était un grand homme, y compris hors du parquet, sans qui la NBA n’aurait sans doute pas le même attrait aujourd’hui encore.
Comme évoqué plus haut, Oscar Robertson, dès son très jeune âge, est souvent témoin – et parfois victime – de la ségrégation raciale. Il semble primordial de revenir sur l’influence que ces injustices et ces traumatismes va avoir sur la vie du Grand O. Or, ces injustices se mélangent rapidement à la carrière sportive de Robertson.
Quand le lycée d’Attucks, avec Oscar à sa tête, est devenu la première équipe composée de joueurs exclusivement noirs à remporter le championnat de l’Indiana, elle n’a pas vraiment été célébrée à sa juste valeur. Elle a simplement pu défiler dans le quartier reculé et exclusivement noir d’Indianapolis, tout le contraire de l’équipe de Milan (pas en Italie, pour ceux qui se demandent) – exclusivement composée de joueurs blancs – qui avait remporté le championnat d’État l’année précédente et qui avait eu droit à une ovation de toute la population dans le beau centre-ville. Plus tard, Robertson reviendra sur les faits :
« On venait juste de gagner le plus gros match de l’histoire de la ville ! Ils nous ont pris notre innocence, comment pourrais-je les pardonner pour ça ? »
De cette révolte permanente face aux injustices, Robertson développe une grande fierté. Ses convictions sont plus importantes que tout le reste, et il le démontre une fois de plus au moment d’entrer à l’université. Alors qu’il souhaite en premier lieu revenir jouer à Indiana, c’est le coach des Indiana Hoosiers et ses propos qui font reculer Ozzie : « J’espère que tu n’es pas le genre de gamin qui veut être payé pour aller à l’école ». Oscar se dirige alors vers la fac de Michigan, mais se vexe du fait que personne ne soit là pour l’accueillir quand il atterrit à Detroit. Ainsi, Robertson rentre à Cincinnati et rejoint la fac voisine.
En 1959, alors qu’Oscar évolue encore chez les Bearcats de Cincinnati pour sa dernière saison, ce dernier reçoit un fax du Ku Klux Klan, une organisation suprémaciste blanche, raciste et sectaire. Le Klan adresse une menace de mort à Ozzie, lui ordonnant d’arrêter de jouer. Robertson se contente d’ignorer « l’avertissement » et dispute toutes les rencontres. Il en faut du courage pour ne pas se laisser intimider par ce genre de menace. Lutter contre les injustices et pour ses convictions, cela a toujours été dans le sang de Big O, qui va conserver cet esprit de battant tout au long de sa carrière et même après la fin de celle-ci.
Après plusieurs saisons en NBA, Mr. Triple-Double a déjà largement fait ses preuves. Ses engagements aussi sont connus de tous, mais Ozzie va pousser les revendications un peu plus loin. En 1964, alors qu’il évolue en NBA depuis plus de trois saisons désormais, Oscar Robertson va utiliser son image et sa notoriété pour déclencher… une grève. Non, Robertson n’est pas français, et non, ce n’est pas chose commune aux States, surtout à l’époque. Mais ça, Big O s’en moque complètement : il va aller confronter le nouveau Commissionner de la NBA Walter Kennedy, demandant à ce que les propriétaires de franchises tiennent enfin leurs promesses et offrent une police d’assurance aux joueurs. Face à l’immobilisme de Kennedy, Robertson et la NBA font grève et… menacent de boycotter le All-Star Game 1964, un potentiel drame pour la NBA puisque celui-ci était alors le premier ASG télévisé de l’histoire. Résultat, les joueurs obtiennent ce qu’ils recherchent.
L’année suivante, c’est logiquement qu’Oscar Robertson succède à Tom Heinsohn à la tête de la NBPA, la National Basketball Players Association ou syndicat des joueurs. Logiquement, oui, mais il faut savoir qu’Oscar the Grouch (littéralement Oscar le grincheux) est le premier Afro-américain à occuper ce poste. Et c’est au même moment que la NBA et les propriétaires de franchises reconnaissent enfin la NBPA en tant qu’entité avec laquelle il faut désormais négocier.
Le plus grand combat du Grouch en tant que président de la NBPA est sans équivoque la lutte pour la liberté des joueurs de changer d’équipe à la fin de leur contrat. Car à l’époque, la franchise où évoluait un joueur de NBA possédait sur lui des droits à vie, et il n’était donc possible pour ce dernier de changer de franchise que si son équipe d’origine le décidait via un transfert. Même si la franchise décidait de ne plus faire jouer le joueur, le plaçant ainsi en « retraite anticipée », celui-ci ne pouvait signer autre part, quand bien même il serait retraité depuis plusieurs années. Cette situation scandalise Robertson, et après plusieurs années de négociations stériles, il décide une fois de plus d’employer la manière forte : poursuivre la ligue en justice. Il dépose ainsi une plainte pour violation des lois anti-trust.
Nous sommes alors en 1970, et nombre de joueurs concernés par le problème de la liberté de contrat ont décidé de signer dans la ligue concurrente : l’American Basketball Association (ABA). Face à la menace que présente cette tendance pour son économie, la NBA décide
Plus tard, Oscar Robertson reviendra sur cette affaire, et les obstacles rencontrés notamment du côté des dirigeants :
« C’est fou comment autant de propriétaires n’avaient pas compris ça : ils pensaient que la Free Agency allait tuer le basket et que ce dernier ne serait plus le même. Et c’est vrai. Le basket n’est plus le même depuis lors. »
C’est finalement ce nouveau modèle qui a permis un plus gros focus sur les stars, et la période ShowTime des années 80 concentrée autour de Magic Johnson et Larry Bird n’aurait sans doute pas eu le même rayonnement sans ça. Aujourd’hui encore d’ailleurs, Big O est un fervent défenseur de la liberté des joueurs, en particulier celle d’aller et venir où bon leur semble au cours de leur carrière. Il s’est par exemple réjoui de la décision de LeBron James de poursuivre sa carrière au Heat en 2010, ou encore du départ de Kevin Durant aux Warriors en 2016. Oscar The Grouch continue même à vouloir toujours plus de droits pour les joueurs :
« Le basketball, c’est du show-business : vends les chaussures, vends les chaussettes, vends les t-shirts. Les propriétaires payent les joueurs pour leur image. Les joueurs devraient avoir leurs propres droits. Ils ne devraient pas avoir à donner leurs droits à la NBA pour son marché. Mais je suppose que parce qu’ils en font de l’argent et que les gars en sont contents, il n’y aura pas de plaintes sur ce point.«
Dans le jeu et au-delà, Oscar Robertson est bel et bien une icône, et un exemple qui a inspiré tant de légendes après lui, tant pour ses exploits statistiques invraisemblables – on pense évidemment à Russell Westbrook – que pour ses luttes en dehors des terrains, qui ont notamment inspiré son coéquipier Kareem-Abdul Jabbar. Le Big O gardera à jamais une place à part.
Sources Texte : The Athletic, BasketballReference, HoopsHype, USAToday, The Big O: My Life, My Times, My Game
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Klay Thompson va bien mieux !
“Chut à ceux qui disent que je défends pas.”
“Allo, désolé… mais ce soir je viendrai pas au Macumba.”
Les Bucks et les Hawks ont de la concu.
Forcément, quand tu t’entraînes avec le meilleur Français de l’histoire, tu progresses.
Après sept matchs d’absence, Paolo is back !
Pas facile de faire ce genre de choix…
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