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Assurance-vie : Internet, gestion privée, agence ou banque, que choisir ?
La MACSF a ouvert le bal de l’annonce des taux des assurances-vie 2021 avec éclat, ce jeudi matin : alors que le rendement moyen des fonds en euros est attendu à plus ou moins 1,1% par les spécialistes, le groupe mutualiste MACSF déclare que le sien s’élève à 2,1%. Un chiffre qui sera le même pour tous les contrats vie et retraite.
Il s’agit donc d’une surprise, d’autant que la participation aux bénéfices servie au titre de l’année 2020 n’avait été au mieux que de 1,6% (1,55% au minimum), en lente dégringolade depuis des années, comme pour l’ensemble des acteurs.
« C’est le reflet d’une gestion dynamique et des marchés performants », détaille Stéphane Dessirier, directeur général. Car la part actions est élevée, elle représente en effet 12% tandis que celle obligataire n’est que de 70% (le reste étant notamment composé d’OPCVM, d’immobilier et de supports monétaires).
« Nous avons enregistré des plus-values sur les actions que l’on détenait, explique Roger Caniard, directeur financier. Un point qui nous a aidés : nous avons fait le choix depuis plusieurs années d’investir dans des actions non cotées. » Des cessions dans cette dernière catégorie ont ainsi permis un gain de 200 millions d’euros.
La MACSF n’a même pas eu besoin de piocher dans sa réserve, dite provision pour participation aux bénéfices (PPB), afin de soutenir son taux 2021. Au contraire, sur les 3,2% de performance brute du fonds en euros, elle a versé dans cette tirelire 0,6%. Le montant de la PPB se monte ainsi à 830 millions d’euros soit 4,3% de l’encours. « On a à peu près deux ans de réserves », se satisfait Guillaume Rosenwald, directeur épargne retraite.
L’évolution des taux obligataires n’a pas l’air d’inquiéter le groupe qui se montre toutefois plus préoccupé par les changements réglementaires à venir pour assurer la garantie du capital. Elle n’est déjà plus de 100% si l’on applique les frais de gestion, mais de 99,5% et Guillaume Rosenwald n’exclut pas de la descendre à 97,5%, si la loi le lui permet, dans le but de répondre aux fortes contraintes de solvabilité.
D’autres compagnies ont déjà abaissé ce niveau de sécurité par le biais de frais de gestion élevés, mais ce n’est pas une hypothèse évoquée par le directeur épargne retraite qui compte davantage sur un assouplissement législatif : « La modification de la garantie, nous y croyons toujours beaucoup. »
Afin d’éviter de lever trop d’argent sur le fonds en euros, certains assureurs ont aussi imposé des contraintes à l’entrée sur ce support sans risque, mais ce n’est pas dans les projets de la MACSF. « On a la possibilité de refuser un versement si jamais quelqu’un décidait de verser des centaines de millions d’euros », remarque néanmoins Guillaume Rosenwald.
Quant à un bonus selon la part investie en unité de comptes (UC), des supports sans garantie de capital disponibles aussi sur les assurances-vie, il s’y oppose : « On ne souhaite pas encourager des personnes âgées à diversifier au-delà de leur possibilité de prise de risque avec ce type de bonus ». Ce stratagème est utilisé par ses concurrents pour inciter les épargnants à aller sur les UC, toujours dans le souci de limiter les abondements sur le fonds en euros. « Il y a quand même un frein à l’entrée avec des frais de versement significatif de 3% », souligne-t-il.
Du côté de la gestion profilée, les performances affichées sont modestes et vont de 5,29% à 11,72% quand le Cac 40 a terminé l’année en hausse de près de 30%. Les contrats disposent actuellement de 21 UC, mais « la MACSF va élargir la gamme, indique Maud-Kelly Crapeau, gérante de portefeuilles. Tout en maintenant une gamme restreinte dans un souci de complémentarité ».
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